Test Asus Zenfone 10 : petit format, grande puissance
Allant à l'encontre de la tendance actuelle des smartphones à grand écran, le Zenfone 10 d'Asus surprend par son format compact. Une petite taille qui cache une grosse puissance, sans doute surdimensionnée…
L'époque des petits smartphones dotés d'un écran de moins de 6 pouces semble révolue. Volonté des utilisateurs ou choix imposé par les constructeurs, la plupart des mobiles sortis ces dernières années affichent des diagonales d'écran qui vont bien au-delà avec les appareils traditionnels (jusqu'à 6,8 pouces pour le Galaxy S23 Ultra de Samsung par exemple) et même encore un peu plus avec les smartphones pliants au format clapet (6,9 pouces pour le Razr 40 Ultra) ou livre (7,9 pouces pour le Honor Magic Vs), réelle tendance de cette année 2023. À la clé, la possibilité d'afficher toujours plus d'informations et proposer une lisibilité toujours plus confortable. Revers de la médaille : ces mobiles nécessitent bien souvent l'utilisation des deux mains pour être manipulés en toute sécurité et, à l'exception des modèles pliants au format clapet, ils deviennent difficiles à caser dans une poche. Dans ce contexte, le Taiwanais Asus persiste à prendre le contrepied de cette tendance du " toujours plus grand ". Le constructeur qui, contrairement à tous ses concurrents, ne délivre qu'un seul smartphone par an, conserve sa spécificité. Après un Zenfone 9 réussi l'an passé, il livre aujourd'hui un Zenfone 10 qui ressemble très fortement à son prédécesseur. Un smartphone toujours aussi compact doté d'un écran de 5,9 pouces dans lequel Asus a réussi à loger presque tous les composants que l'on est en droit d'attendre d'un smartphone premium en 2023. Cependant, se pose une question : à quoi peut bien servir un moteur survitaminé dans un aussi petit gabarit ?
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Asus Zenfone 10 : un petit format baroudeur
Le Zenfone 10 est le seul smartphone de 2023 à adopter un gabarit aussi compact. Voyez plutôt, avec ses dimensions contenues – 14,6 cm x 6,8 cm – il ressemble à un jouet lorsqu'on le pose à côté d'un mobile plus " traditionnel ", ancré dans les standards actuels. Seule son épaisseur de 9,4 mm traduit les compromis réalisés par la marque pour faire entrer toute l'électronique nécessaire dans ce petit format. Mais l'avantage d'un tel gabarit est immédiatement perceptible une fois le smartphone en main. Il se montre très simple à manipuler et ne nécessite que cinq doigts pour réaliser la plupart des opérations. Il se range par ailleurs très aisément dans n'importe quelle poche où il saura se faire oublier puisque son poids reste lui aussi contenu, de 172 g.
On tient là un smartphone agréable en main d'autant qu'Asus a également soigné le dos de l'appareil. Si le design demeure identifiable au premier coup d'œil avec ses deux gros objectifs photo superposés, Asus n'a pas cédé aux sirènes du verre pour le revêtement. On a droit à un plastique au touché texturé, un peu rugueux mais aussi rassurant. Le mobile ne glisse pas et ne prend pas non plus les traces de doigts. Bien vu.
L'Asus Zenfone 10 présente une certification IP68 pour l'étanchéité. Ce qui ne l'empêche pas d'arborer fièrement sur la tranche supérieure une prise Jack 3,5 mm. Une coquetterie que l'on ne rencontre plus guère sur les mobiles premium et qui reste aujourd'hui l'apanage de quelques modèles de milieu ou plus souvent d'entrée de gamme, moins sveltes.
La tranche droite accueille les boutons de volume et le bouton de mise sous tension. Ce dernier héberge également le lecteur d'empreinte digitale et profite de sa surface tactile pour délivrer quelques fonctions logicielles bien vues permettant par exemple de faire défiler du contenu à l'écran ou de dérouler le tiroir des notifications.
Asus Zenfone 10 : un petit écran et des compromis
Évidemment, avec ce format compact, l'écran est à l'avenant. Ici, il faudra donc se contenter d'une dalle Amoled au format 20:9 de 5,9 pouces. La définition FHD+ (2400 x 1080 pixels) et la résolution de 445 ppi restent dans les standards actuels du marché et procurent une image nette et agréable. La luminosité est également au rendez-vous avec un pic à 1100 nits. Dans la réalité, cela se traduit par un écran bien lisible même en pleine lumière sans atteindre toutefois les taux exemplaires que peuvent proposer Samsung, Apple ou encore Motorola. Un bon écran donc pour la plupart des usages du quotidien : surf sur le Web, messagerie, réseaux sociaux, etc… mais qui devient plus frustrant avec les activités multimédias. Regarder un film ou une série – qui plus est avec des sous-titres – ou encore jouer sur cette dalle mini ne procure bien évidemment pas le même plaisir que sur un écran aux dimensions plus généreuses. C'est là tout le compromis qu'il faut accepter avec l'Asus Zenfone 10. D'autant plus dommage que cet écran affiche un taux de rafraîchissement pouvant grimper de 60 à 144 Hz pour le jeu justement.
Asus Zenfone 10 : des performances exceptionnelles
Le Zenfone 10 ressemble par certains aspects à une démonstration de force d'Asus, véritable signature de la marque. L'appareil signe en effet une fiche technique très solide qui peut faire de l'ombre à nombre d'appareils vendus bien plus chers sortis depuis le début d'année. Aux commandes donc, un SoC Snapdragon 8 Gen 2, le plus performants des processeurs mobiles conçus par Qualcomm que l'on retrouve dans les mobiles haut de gamme comme les S23 de Samsung, les Xiaomi 13 ou encore le Magic 5 Pro de Honor. Un SoC particulièrement efficace et qui se montre dans le Zenfone 10 au meilleur de sa forme. Les résultats de nos différents benchmarks l'attestent : la puce délivre les meilleures performances relevées jusqu'à présent.
Dans la réalité, cela se traduit par une agilité exemplaire avec toutes les applications et bien sûr les manipulations dans Android. À noter que le Zenfone 10 est disponible dans trois configurations pour lesquelles le SoC est adossé à 8 ou 16 Go de RAM (autant que dans un PC). Bref de quoi voir venir.
En jeu, l'appareil délivre là encore de très bons résultats. Avec notre test mené sur le jeu Genshin Impact, nous n'avons ressenti aucun ralentissement. Le taux d'images par seconde n'a fait qu'osciller entre 55 et 62 avec un niveau de détails fixé sur élevé, ce qui s'avère très confortable… pendant quelques minutes. Car l'engin est monté rapidement en température. C'est là encore l'un des revers de la médaille d'un gabarit aussi compact. Nous avons ainsi relevé une température externe à plus de cinquante degrés après une séance de 10 mn de jeu à plein régime. C'est beaucoup. Mieux vaut donc ne pas tenter le diable pour maintenir le smartphone dans des conditions d'utilisation optimales et ne pas le pousser dans ses retranchements.
Asus Zenfone 10 : une surcouche logicielle aux petits oignons
Livré avec Android 13, Asus a doté son Zenfone de la surcouche logicielle maison ZenUI. À la fois discrète et bien pensée, elle ajoute quelques subtilités pour le maniement du mobile. La surface tactile du lecteur d'empreinte digitale donne accès à des fonctions de défilement pratiques pour les pages Web par exemple. Par ailleurs ZenUI donne le choix entre l'utilisation d'Android 13 classique ou l'interface maison pour quelques autres réglages. On y retrouve également un volet latéral (optionnel) dans lequel peuvent se loger des applications ou des raccourcis. Enfin, Asus met également à disposition une option normalement réservée au mode développeurs permettant de limiter les animations d'Android afin de gagner encore en rapidité et en fluidité… même si cela ne s'avère pas nécessaire. Notons enfin que le constructeur propose le strict minimum en matière de mises à jour. Le Zenbfone 10 est promis à deux mises à jour majeures d'Android et quatre ans de mise à jour de sécurité. C'est un peu court, surtout à ce prix.
Asus Zenfone 10 : des photos de nuit perfectibles
Si Asus a mis le paquet sur la puissance du Zenfone 10, il en va autrement du volet photo. Pour réaliser les clichés l'appareil mise sur un module grand-angle de 50 Mpx stabilisé (f/1.9) auquel s'ajoute un module ultra grand-angle de 13 Mpx (f/2.2). Pas de surenchère de capteur photo donc mais pas non plus de téléobjectif. Dommage. En façade, la caméra selfie propose un capteur de 32 Mpx.
De jour, le module grand-angle s'en sort très bien. Le piqué est là, et on apprécie la précision des détails. La colorimétrie semble plutôt bien respectée même si le mode HDR verse parfois dans le zèle avec des couleurs un peu trop rehaussées. Il n'empêche, les clichés sont réussis.
En l'absence de téléobjectif, il faudra se contenter du zoom numérique proposé par défaut à 2x pour se rapprocher du sujet. Les résultats sont assez bons. Au-delà (l'appareil propose un zoom pouvant grimper à 8x), les détails ont tendance à disparaître au profit d'un lissage plus agressif délivrant, dans la plupart des cas, des clichés inexploitables.
De son côté, le module ultra grand-angle et son champ de vision à 120°, offre des prestations tout à fait correctes. On constate une légère baisse de la vivacité des couleurs mais globalement, les détails sont là et les déformations sur les bords bien contenues.
Le mode portrait permet de réaliser des clichés très réussis. Les détails de la peau sont bien présents et le bokeh bien géré. Le détourage connaît parfois quelques difficultés mais rien de rédhibitoire.
De nuit, c'est une autre ambiance. Avec le module principal et malgré la stabilisation, le Zenfone 10 rencontre plus de peine avec la mise au point. Résultat, le flou peut s'inviter à la fête très rapidement. Mais une fois bien stabilisé, les clichés réalisés demeurent très corrects. On déplore toutefois une perte de détails, parfois très marquée. Le mode nuit de son côté peut, selon les situations, ajouter un côté artificiel. Il ne faudra donc pas hésiter à jongler entre les différents modes pour trouver le bon équilibre.
Pour le module ultra grand-angle, la nuit n'est pas la période la plus propice à la photo. La perte de détails est plus flagrante notamment avec les sujets compliqués (feuilles d'arbres par exemple). Les couleurs restent toutefois assez fidèles. Le mode nuit est, encore une fois, à tester selon les situations.
À noter que le Zenfone 10 embarque pour le capteur principal un stabilisateur optique Gimbal (version 2.0) sur six axes. Un atout pour la prise de photo à la volée mais surtout pour la vidéo afin de maintenir une excellente fluidité. L'appareil se montre capable en effet d'ajuster à la volée la largeur du plan en fonction du degré de tremblement afin de conserver un cadre toujours stabilisé. Côté définition, le Zenfone 10 peut filmer en 4K jusqu'à 60 images par seconde et même en 8K mais à 24 images par seconde cette fois-ci. Le mode HDR se limite à un débit de 30 fps.
Asus Zenfone 10 : une autonomie très correcte
Les smartphones plus grands embarquent dans la grande majorité des cas une batterie de 5000 mAh. Pour ce petit gabarit, la place se fait donc rare dans le mobile et il faut se contenter d'une batterie de 4300 mAh. Qu'à cela ne tienne c'est largement suffisant. La taille de l'écran étant inférieure à la moyenne et l'efficience du SoC Snapdragon 8 Gen 2 faisant son office, le Zenfone 10 fait montre d'une belle endurance. Le test de batterie de PC Mark pointe 18h46. Autrement dit, avec un usage standard, vous pourrez compter utiliser le smartphone plus d'une journée et demie sans repasser par la case recharge. Pour refaire le plein justement, Asus fournit un chargeur filaire USB-C de 30 W mais aussi, nouveauté de cette édition 2023, la possibilité de recharger l'appareil sans fil jusqu'à 15 W. Il nous a fallu 40 minutes pour retrouver 70 % d'autonomie et 75 minutes pour profiter d'une charge complète. Asus n'est donc pas entrée dans la danse de la recharge ultra rapide cette année.
Asus Zenfone 10 : faut-il craquer pour le petit gabarit d'Asus ?
Si vous êtes à la recherche d'un petit smartphone mais qui embarque toutes les technologies actuelles, l'Asus Zenfone 10 représente une très bonne option. La concurrence sur ce terrain est quasi inexistante. Le gabarit le plus proche démarre avec un écran de 6,1 pouces tel qu'on en trouve chez Google avec le Pixel 7a ou encore chez Samsung avec le Galaxy S23. Sinon, c'est vers Apple qu'il faut se tourner avec un mobile sorti en 2021, l'iPhone 13 mini et son écran de 5,4 pouces. Néanmoins, cette particularité presque unique dans le monde Android se paie au prix fort. Dans la configuration 8-128 Go, l'Asus se négocie tout de même près de 800 euros. Pour la configuration que nous avons eu entre les mains (16-512 Go) il faut débourser 929 euros ! Alors certes, on dispose de l'un des mobiles les plus performants du moment, mais pour quoi faire avec un écran aussi petit ? C'est beaucoup trop cher. Ce petit smartphone n'a clairement pas besoin d'autant de puissance. Un SoC moins performant et taillé pour les usages les plus courants auxquels on peut s'attendre avec ce type d'appareil aurait fait baisser la facture et permis à Asus de proposer le seul mobile compact et séduisant du marché Android.