Les règles pour cette aide de l'État vont changer - les bénéficiaires ne vont pas apprécier

Les règles pour cette aide de l'État vont changer - les bénéficiaires ne vont pas apprécier

Dans le cadre du projet de loi de finances 2025, le Gouvernement a décidé de changer les règles de distribution d'une précieuse aide financière. Et ce n'est pas une bonne nouvelle pour les bénéficiaires.

L'automne est de retour, amenant avec lui des pluies diluviennes et des températures bien moins plaisantes, en particulier la nuit. Résultat : beaucoup s'apprêtent à rallumer leur chauffage – s'ils ne l'ont pas déjà fait. Pourtant, malgré la stabilisation de l'inflation, de nombreux ménages cherchent à faire des économies sur tout ce qu'ils peuvent, les fins de mois restant difficiles pour de nombreux foyers.

Pour lutter contre la précarité énergétique, le Gouvernement a mis en place des aides, comme le fameux chèque énergie, destiné aux ménages les plus modestes et dont le montant varie de 48 à 277 euros. 5,6 millions de foyers en ont bénéficié en avril 2024, soit 20 % de la population. Jusqu'ici, leur envoi par courrier était automatique. Le Gouvernement s'appuyait sur le revenu fiscal de référence (RFR) et la taxe d'habitation pour définir les foyers qui y avaient le droit. Aussi, les personnes éligibles n'avaient aucune démarche à faire.

Toutefois, il y a du changement pour l'édition 2025. En effet, la taxe d'habitation ayant été supprimée, le projet de loi de finances 2025 prévoit une réforme du chèque énergie. Selon l'article 60, l'administration va désormais recourir au point de livraison de l'électricité du logement (PDL) et croiser cette information avec le revenu fiscal de référence d'un foyer pour déterminer les ménages éligibles.

De ce fait, les anciens bénéficiaires devraient continuer de recevoir le chèque énergie automatiquement, à condition qu'ils respectent toujours les conditions de revenus. Mais ce ne sera pas le cas des nouveaux éligibles, qui devront se signaler via une plateforme en ligne, semblable à celle lancée en 2024. Ce sera par exemple le cas des étudiants ou des nouveaux entrants dans la vie active.

Cette réforme n'est pas une bonne nouvelle et de nombreuses associations, à commencer par la CLCV (Consommation Logement Cadre de Vie), s'alarment. En effet, l'automatisation du dispositif garantissait un bon taux d'utilisation. Au contraire, cette solution pénalisera les nouveaux bénéficiaires et ceux qui sont touchés par l'illectronisme, provoquant de nombreux non-recours.

La Fondation Abbé Pierre, par exemple, prédit un taux de non-recours de 50 %, voire plus. Les associations rappellent que seuls 3 % des nouveaux bénéficiaires potentiels du chèque énergie en 2024 l'ont obtenu à ce jour. De même, seuls 20 % des bénéficiaires escomptés avaient réclamé les chèques bois et fioul proposés fin 2022. Des chiffres qui n'annoncent rien de bon...

Les associations de consommateurs sont estomaquées par cette décision. Elles ont le sentiment que le Gouvernement complexifie volontairement l'accès au chèque énergie pour réaliser des économies budgétaires au détriment des plus démunis. Elles l'appellent donc à se baser sur le revenu fiscal de référence uniquement afin d'automatiser l'attribution du chèque énergie, ainsi qu'à revaloriser le montant de cette aide. Et cela ne sera pas de refus, étant donné que les prix de l'électricité devraient encore augmenter début 2025...