DAS des smartphones : Xiaomi et Logicom épinglés par l'ANFR

DAS des smartphones : Xiaomi et Logicom épinglés par l'ANFR

Xiaomi et Logicom se font taper sur les doigts par l'ANFR pour avoir commercialisé des smartphones ne respectant pas les normes européennes sur le DAS, avec un niveau d'émissions d'ondes électromagnétiques trop élevé.

La surexposition aux champs électromagnétiques via toutes sortes d'appareils connectés que nous utilisons au quotidien (tablettes, box Internet, ordinateurs, téléviseurs, réfrigérateurs...) suscite certaines inquiétudes, notamment à propos de leur impact sur la santé, les ondes radioélectriques étant soupçonnées de causer des maux de tête, des acouphènes, des troubles du sommeil, des fausses-couches et même des tumeurs. C'est particulièrement le cas avec les smartphones puisque, contrairement aux appareils électroménagers, ils émettent des ondes – au lieu de simplement les recevoir – de façon prolongée et tout près du corps de l'utilisateur – lorsqu'il le colle à son oreille pour passer un appel ou dans la poche de son pantalon par exemple (voir notre article). C'est pourquoi les autorités européennes ont instauré un Débit d'absorption spécifique (DAS) que les constructeurs de smartphones doivent absolument respecter. Et lorsque ce n'est pas le cas, l'Agence nationale des fréquences (ANFR) n'hésite pas à leur imposer des sanctions.

L'agence doit parfois rappelle à l'ordre des constructeurs qui manquent aux réglementations sanitaires relatives à la commercialisation de smartphones. Cette fois-ci, ce sont Xiaomi et Logicom qui se trouvent dans son viseur. Dans un communiqué publié le 1er mars 2023, l'institution explique avoir procédé à un contrôle du DAS sur plusieurs smartphones disponibles sur le marché français. Or, d'après les mesures prises par un laboratoire accrédité, le Poco X3 de Xiaomi (sorti en septembre 2020) et Le Swipe de Logicom n'étaient pas conformes aux exigences fixées par l'Union européenne. Un problème que les constructeurs se sont empressés de résoudre car, si les smartphones ne rentrent pas dans les clous après les différents signalements de l'agence, ils sont tout simplement retirés du marché, comme cela avait été le cas avec le Razer Phone 2 en 2020.

Effets des ondes fradio : le principe de précaution

Avec l'évolution des technologies et des usages des smartphones au cours des deux dernières décennies, de nombreuses études ont été menées pour déterminer si ces appareils si indispensables au quotidien représentent un risque potentiel pour la santé, notamment vis-à-vis de potentielles apparitions de tumeurs cérébrales. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a classé les ondes électromagnétiques émises par les smartphones comme "potentiellement cancérigènes" car, à ce jour, il n'a jamais pu être établi qu'elles puissent être à l'origine d'un effet nocif pour la santé – il nous faut encore attendre pour pouvoir observer un quelconque effet sur le long terme. Par principe de précaution, les autorités ont donc décidé de limiter l'exposition aux ondes émises par le smartphone se base donc sur un principe de précaution.

Poco X3 © Xiaomi

Pour cela, elles ont mis en place le débit d'absorption spécifique (DAS), un indicateur permettant d'évaluer la quantité d'ondes émises par les smartphones et autres objets connectés, et donc la quantité d'énergie absorbée par l'être humain. Ce DAS est normalement affiché sur la fiche de chaque smartphone, aux côtés des caractéristiques techniques. Plus cet indicateur est bas, mieux c'est. Les constructeurs sont tenus de respecter une limite de 2 W/kg (watts par kilogramme) pour la tête et le torse, et de 4 W/kg pour les membres.

DAS : des valeurs trop élevées pour le Poco X3 Xiaomi et Le Swipe Logicom

Selon les résultats de l'étude menée par l'ANFR, le Poco X3 de Xiaomi ne respecte pas les règles en vigueur. Il affiche un DAS "tronc" de 2,33 W/kg (au lieu des 2 W/kg maximum) et un DAS "membre" de 4 W/kg. Idem pour Le Swipe de Logicom, avec un DAS "tronc" de 2,07 W/kg et un DAS "membre" de 3,25 W/kg. L'agence a donc mis en demeure les deux constructeurs. Ces derniers ont déployé une première mise à jour, qui n'a pas suffit pour résoudre le problème. Le DAS "tronc de l'appareil de Logicom n'est descendu qu'à 2,04 W/kg, ce qui est toujours trop élevé. Pire encore, les mesures ont empiré pour le Poco X3, le DAS "tronc" passant à 2,67 W/kg et le DAS "membre" à 5,49 W/kg !

© ANFR

Les constructeurs ont donc dû effectuer une seconde mise à jour sur leurs appareils, qui a cette fois définitivement réglé le problème. Le DAS "tronc" du Poco X3 a baissé à 1,3 W/kg et le DAS "membre" à 3,75 W/kg. Idem pour Le Swipe, dont le DAS "tronc" est passé à 0,757 W/kg. L'ANFR a toutefois décidé de les sanctionner d'une amende symbolique de 7 500 euros chacun, une somme dérisoire par rapport au capital économique des entreprises. Notons que ce n'est pas la première fois que ces deux constructeurs sont épinglés par l'institution. En 2020 déjà, le Redmi 7 et le Mi Note 10 de Xiaomi, ainsi que Le Hola de Logicom ne respectaient pas les normes. L'Agence invite les propriétaires de ces smartphones à vérifier qu'ils ont bien été mis à jour automatiquement. Si ce n'est pas le cas, il doivent effectuer une mise à jour manuelle.

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