Test Roborock QRevo MaxV : un robot aspirateur qui a le bras long
N'hésitant pas à s'inspirer de la concurrence, Roborock continue d'innover. La preuve avec le QRevo MaxV, un tout nouveau robot aspirateur laveur qui dispose d'une caméra et d'un étonnant bras articulé.
Les robots aspirateurs laveurs n'ont pas fini d'évoluer. Et les principaux constructeurs rivalisent d'ingéniosité, quitte à reprendre les bonnes idées ailleurs, pour les rendre toujours plus efficaces. C'est l'impression qui se dégage de ce nouveau modèle de milieu de gamme signé du spécialiste chinois Roborock.
Alors qu'il va prochainement fêter ses dix ans d'existence, ce constructeur vient tout juste de se hisser sur la première marche du podium mondial du marché des aspirateurs robots. Une belle performance que l'Américain iRobot, précurseur de ce type d'appareils avec ses fameux Roomba et actuellement en plein plan de restructuration après l'abandon du projet de rachat par Amazon, doit voir d'un mauvais œil. Roborock a donc presque le champ libre pour innover.
Presque, car son principal concurrent Dreame, également Chinois, reste en embuscade. Et l'on se surprend à remarquer chez ce nouveau QRevo MaxV quelques concepts " empruntés " au DreameBot L20 Ultra que nous avions testé il y a quelques semaines. Le QRveo MaxV se dote ainsi également d'une caméra en façade mais aussi, et surtout, d'un bras articulé baptisé ici FlexiArm. Ce dispositif permet à l'appareil de laver les sols en longeant les murs au plus près. Mais ce n'est pas la seule nouveauté de cette nouvelle fée du logis. Nous avons pu tester le QRevo MaxV pendant plusieurs semaines. Voici notre verdict.
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Roborock QRevo MaxV : il est temps de changer le design de la station
Nous avons testé de nombreux robots aspirateurs-laveurs livrés avec une station d'accueil. Les modèles d'Ecovacs avec l'Omni X2 et celui de Dreame avec le L20 Ultra nous avait séduits par le soin apporté au design de leur station respective. Elles se caractérisaient par un boîtier fermé, élégant, duquel rien ne dépassait (hormis le robot évidemment) et sur lequel il était possible de poser des objets pour la déco par exemple. Roborock ne semble toujours pas adopter cette tendance. La station du QRevo MaxV ressemble ainsi à celle de son prédécesseur avec ses deux bacs (eau propre/eau sale) bien visibles et surtout, pas planes sur le dessus. Les deux grosses poignées prévues pour retirer les bacs de leur logement empêchent de poser quoi que ce soit dessus. Un simple couvercle, plat, permettrait d'éviter ce phénomène peu pratique et disgracieux.
En revanche, on apprécie les dimensions " raisonnables " de la station. Elle demeure assez imposante pour trouver sa place dans un logement ou chaque centimètre carré compte mais reste facile à caser sous un table de cuisine, contre un mur par exemple. Sa conception demeure assez classique avec, juste au-dessus du logement du robot, un bac fermé qui cache le sac de vidange de la poussière de 2,7 litres.
À l'étage du dessus, les deux bacs contenant l'eau propre et l'eau sale de vidange et de nettoyage des serpillères. Leur contenance, 4 litres pour le premier, 3,5 litres pour le second, laisse de la marge pour nettoyer de grandes surfaces.
La base de stationnement du robot présente de son côté un socle amovible. Une bonne idée qui permet un entretien facile pour la nettoyer puisqu'après quelques séances de ménage, des résidus peuvent s'y accumuler. Une opération à effectuer de façon assez régulière pour éviter que les conduits d'aspiration d'eau ne s'encrassent et se bouchent.
C'est aussi à cet endroit que viennent faire un brin de toilette les serpillères du robot après leur utilisation. Contrairement au modèle L20 Ultra de Dreame, les serpillères restent solidaires du robot. Et la grande nouveauté ici, c'est leur nettoyage avec une eau qui atteint 60°C. Le but de la manœuvre : les rincer de façon plus efficace pour éviter les mauvaises odeurs. Leur séchage s'effectue à l'air chaud.
Le robot de son côté adopte un design ultra classique avec sa forme ronde et son LiDAR niché dans la tourelle sur le dessus.
À l'avant de l'appareil se trouve dorénavant une caméra associée à un phare à Led. Celle-ci permet au robot de reconnaître les différents objets qu'il peut être amené à croiser mais aussi les animaux.
D'ailleurs, si l'un d'entre eux se présente sur sa route, il coupera sa brosse principale et fera un détour pour ne pas l'effrayer. La caméra permet également de surveiller le domicile à distance depuis le smartphone ou, pourquoi pas, de dénicher les animaux de compagnie présents et de faire causette grâce au micro et au haut-parleur intégré. Une fonction gadget mais amusante.
Le ventre du robot présente une brosse centrale en caoutchouc. Elle est facilement accessible pour l'entretien et heureusement puisque les cheveux viennent volontiers s'enrouler autour des axes.
À l'arrière, figurent les deux serpillères dont l'une est montée sur un bras articulé, le fameux FlexiArm. Un dispositif que l'on retrouve aussi donc chez Dreame et qui permet au robot de laver le long des murs et des meubles en étendant la serpillère. Nous y reviendrons plus loin.
Roborock QRevo MaxV : une navigation efficace
La navigation chez Roborock ne nous a jamais déçus et ce QRevo MaxV ne fait pas exception à la règle. Elle se montre meilleure même que sur le QRevo que nous avions testé précédemment. La caméra frontale y est sans doute pour beaucoup. Les divers objets que nous avons opportunément placé devant lui ont été soigneusement évités. Néanmoins, l'appareil emprunte parfois des parcours inattendus pour se rendre d'une pièce à une autre. Il peut effectuer de larges détours alors qu'aucun obstacle n'est présent ou, au contraire, prendre des chemins encombrés et perdre du temps.
Comme ses aînés, le QRveo MaxV sait aussi reconnaître les différentes surfaces qu'il traverse. Il peut ainsi relever ses serpillères (jusqu'à 10 mm) lorsqu'il passe sur un tapis ou une moquette épaisse. La reconnaissance est très efficace et la puissance d'aspiration varie automatiquement lorsqu'il passe d'un tapis à du carrelage par exemple.
Roborock QRevo MaxV : une appli toujours aussi réussie et un assistant vocal sous acide
L'appli pour Android et iOS fournie par Roborock reste un modèle de simplicité et de clarté. La première cartographie (il est possible de scanner plusieurs étages) est réalisée très rapidement et affinée au fil du temps. La carte affichée à l'écran permet ensuite d'envoyer le robot n'importe où dans le logement.
L'appli regorge de nombreux paramètres de nettoyage pour varier la puissance d'aspiration et la quantité d'eau à utiliser selon les surfaces. On regrette toutefois de ne pas pouvoir demander à l'appareil de procéder d'abord à l'aspiration du sol puis au lavage. Il procède aux deux étapes simultanément ce qui ne convient pas à tous. Il faut alors lui demander manuellement d'effectuer une étape puis l'autre.
La petite nouveauté de l'application se nomme Rocky. Il ne s'agit rien d'autre que d'un assistant vocal maison (que l'on peut activer ou non). Il fonctionne en local et ne nécessite donc pas une connexion à Internet. Il suffit de l'interpeller par la phrase clé " Hello Rocky " pour le réveiller avant de lui donner des ordres (en français). Par exemple : " Hello Rocky, nettoie la cuisine " ou encore " Hello Rocky, aspire plus fort ". L'idée est bonne et ludique… sauf que l'assistant vocal entend trop souvent des voix . Il nous est fréquemment arrivé de le voir sortir de son sommeil sans que nous ne l'interpellions. Et, à force de commandes non comprises (forcément, puisque nous ne lui parlions pas) nous avons fini par le désactiver.
À noter que le QRevo MaxV prend aussi en charge les assistants vocaux traditionnels comme Google, Alexa (Amazon) ou encore Siri à travers un HomePod. Mais dans ces cas-là, les commandes passent par Internet.
Enfin, puisque le robot est équipé d'une caméra RGB, il est possible de l'envoyer à distance vadrouiller dans la maison. Pratique par exemple lorsque vous êtes en déplacement et que vous souhaitez vérifier depuis votre smartphone que tout est en place. Il est même possible d'entamer une conversation audio. À noter que la caméra permet également au robot de prendre en photo les obstacles qu'il peut rencontrer sur son trajet.
Roborock QRevo MaxV : une aspiration parfois trop faible
Le QRevo MaxV est équipé d'un moteur présentant une puissance d'aspiration de 7000 Pa. C'est a priori largement suffisant pour s'occuper de la plupart des surfaces. Sur sols durs, rien à redire. Le QRevo fait très efficacement son office. Les divers déchets que nous avons semé sur son passage ont convenablement été aspirés. La brossette latérale fait également très bien son travail. Elle adopte une vitesse de rotation bien ajustée qui évite d'envoyer valser à l'autre bout de la pièce les éléments rencontrés. Sur les moquettes et tapis épais, le robot a en revanche éprouvé plus de difficultés. Il nous a fallu procéder à au moins deux passages pour retrouver un sol bien propre. Les cheveux bien accrochés dans les fibres peuvent aussi lui résister.
Roborock QRevo MaxV : un lavage des sols au top
Nous avions hâte de voir comment se QRevo MaxV équipé de son bras motorisé FlexiArm allait se débrouiller pour laver les sols. L'expérience avec le DremeBot L20 Ultra n'ayant pas été très concluante. Bonne surprise, l'appareil de Roborock se montre bien moins timide pour étendre sa serpillère. Il est même plutôt assidu. Lorsqu'il longe un mur ou qu'il rencontre un pied de meuble, le bras articulé permet de passer efficacement la serpillère au plus près. Le lavage opéré par les deux serpillères rotatives se révèle très efficace d'autant qu'il est possible de choisir la quantité d'eau à utiliser et l'intensité du frottement. Les diverses tâches que nous lui avons demandé de nettoyer (boue, huile, fruit séchés) sont parties au bout de un mais plus souvent deux passages. C'est très correct. La technique empruntée à Dreame est donc une bonne idée. Mais Roborock aurait dû s'inspirer encore un peu plus de son concurrent Chinois. La station d'accueil ne dispose d'aucun réservoir pour ajouter du liquide de lavage. Et si la marque recommande son propre produit (Omo) à plus de 40 euros le litre, on hésite à céder.
Une fois le lavage des sols terminé, le robot retourne à la station. Il purgera au passage son bac à poussière puis lavera ses serpillères à une eau à 60°C. Leur séchage s'effectue ensuite à l'air chaud pendant 2 ou trois heures selon les réglages choisis dans l'appli.
Roborock QRevo MaxV : une autonomie confortable
Le nouveau modèle de Roborock marque également des points sur le terrain de l'autonomie. Après lui avoir demandé d'aspirer tout le logement (environ 70 m2) avec le mode maximum puis de laver les trois pièces dotées de carrelage et de parquet, le robot affichait encore 30 % de batterie. C'est très raisonnable. Il est évidemment retourné plusieurs fois à sa station pour rincer sa serpillère. L'opération a nécessité en tout une bonne heure et demie de travail.
À noter que Roborock permet, à travers l'appli, de demander au robot de refaire le plein de sa batterie durant les heures creuses. Pratique.
Roborock QRevo MaxV : faut-il craquer pour le nouveau milieu de gamme de Roborock ?
Le QRevo MaxV s'inscrit parmi les modèles de milieu de gamme de Roborock. Pourtant, à en juger par ses performances mais aussi son prix fixé juste sous la barre des 1000 euros tout de même, il pourrait aisément revendiquer un statut supérieur laissant au QRevo de l'an passé occuper cette place. Nous avons apprécié son nouveau système FlexiArm, fortement inspiré de son concurrent de chez Dreame mais qui nous a paru plus efficace pour le nettoyage des sols au plus près des murs. Ne reste plus qu'à fournir du liquide de nettoyage pour un lavage vraiment optimal. L'appli de Roborock reste un modèle de simplicité que l'on prend plaisir à manipuler. L'assistant vocal Hello Rocky, bonne idée au départ, mérite une petite mise à jour pour nettoyer ses esgourdes. La caméra RGB est un petit plus pratique pour surveiller son domicile. Mais elle facilite surtout la navigation du robot. Nous n'avons jamais eu à venir le sortir d'une situation compliquée (empêtré dans des câbles ou des rideaux) ni à venir le récupérer parce qu'il s'était perdu. Seule l'aspiration des sols, et en particulier des moquettes, nous un poil déçus. Mais peu de robots arrivent en effet à s'en sortir haut la main sur ce type de surface. Reste cependant le design de la station d'accueil sur lequel Roborock doit progresser pour la rendre plus élégante et surtout réussir à la faire oublier. À ce prix, on apprécierait un peu plus de soin.