Test DreameBot L20 Ultra : il s'occupe des sols avec brio
Le DreameBot L20 Ultra représente le nec plus ultra de la gamme de robots aspirateurs-laveurs de la jeune marque chinoise Dreame. Bardé de technologies et assisté par de l'intelligence artificielle, il ne ménage pas ses efforts pour un sol impeccable.
Dreame compte aujourd'hui parmi les marques d'aspirateurs robots les plus actives sur le marché du nettoyage high-tech. Après un peu plus d'un an d'activité, son catalogue comporte déjà plus d'une douzaine de modèles à côté d'aspirateurs balais plus traditionnels. Le L20 Ultra, présenté lors du salon IFA à Berlin en septembre dernier, se veut le représentant de tout le savoir-faire de Dreame pour venir tenir tête à l'autre Chinois, Roborock, et son S8 Pro Ultra (lire notre test). Dreame propose donc un robot aspirateur-laveur bardé de technologie, aussi bien pour naviguer sans heurt dans toute la maison que pour mener un nettoyage efficace des sols quelle que soit leur nature. Et s'il réussit à se démarquer avec de bonnes idées qui ne manqueront probablement pas d'être reprises par la concurrence, il pêche encore sur quelques points que Dreame pourra vraisemblablement corriger sans problème. Nous avons pu tester le DreameBot L20 Ultra pendant plusieurs semaines. Voici notre verdict.
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DreameBot L20 Ultra : un design imposant qui ne convient pas à tous
Faites place ! C'est ce que l'on s'écrie en réceptionnant le carton contenant le DreameBot L20 Ultra. Le volume de l'emballage laisse augurer un robot imposant. Et c'est bien le cas. En tout cas, c'est surtout sa station d'accueil qui se montre très généreuse. Et il faudra donc prévoir de la place pour l'accueillir avec ses 60,6 cm de haut, 42,6 cm de large et 49 cm de profondeur (en incluant la rampe d'accès au sol). Elle ne passe donc vraiment pas inaperçue d'autant qu'il faut laisser de l'espace devant et sur les côtés pour permettre au robot de manœuvrer aisément. Heureusement Dreame a plutôt bien travaillé le design. Le modèle que nous avons reçu pour ce test est blanc, rehaussé d'une petite touche de couleur dorée qui ne manque pas de lui donner un aspect luxueux.
Mais pourquoi donc un tel gabarit ? C'est que cette station a plus d'un tour dans son sac. D'abord, justement, elle embarque un sac à poussière de 3,2 litres. Associé à un dispositif puissant d'aspiration, il récupère automatiquement les déchets collectés par le robot après une séance de ménage. Une capacité suffisante pour ne pas avoir à s'en occuper pendant plusieurs semaines.
Ensuite, en soulevant le capot au sommet de la station, on découvre un bac à eau propre de 4,5 L et un bac à eau sale de 4 L. Là aussi, ce volume généreux se destine à refaire le plein (et la vidange) le moins souvent possible. Outre ces deux réservoirs, la station dispose d'un emplacement pour insérer un petit bidon de détergeant (fourni). La dose est diluée automatiquement lorsque le robot fait le plein d'eau propre selon la surface à nettoyer. Enfin, un petit bac accueille une brossette pour débarrasser la base de la station des éventuelles poussières accumulées.
Les bacs s'extraient facilement de la station pour refaire le plein ou vider l'eau sale. Quant au bidon de détergeant, il adopte malheureusement un format propriétaire et visiblement non réutilisable. Lorsqu'il arrive à sec, il faudra s'en procurer un nouveau sur le site du fabricant (15,99 pour 450 ml), tout comme les sacs à poussière (19,99 euros pour trois sacs).
La partie supérieure de la station présente également un petit panneau de commandes lumineux permettant de rappeler le robot à la station, de lancer une session de nettoyage ou ordonner le séchage des serpillères.
Le robot en lui-même arbore un design plutôt classique tout en rondeur. Une belle galette de 35 cm de diamètre pour une hauteur de 10,3 cm tout de même. Il ne pourra donc pas se faufiler sous les meubles les plus bas. Tout de blanc vêtu lui aussi, avec toutefois un rappel de la couleur dorée au sommet du capteur Lidar placé sur le dessus, il reste assez élégant, pour un robot.
Ce qui impressionne le plus, ce sont les fonctions embarquées. À l'avant de l'appareil, Dreame a logé une caméra flanquée de part et d'autre de puissantes lampes Led blanches. Associée à de l'intelligence artificielle, cette caméra permet au robot de détecter — et parfois identifier — les obstacles qui se dressent devant lui en pleine lumière comme dans le noir, nous y reviendrons plus loin.
Sur le dessus se dresse donc le capteur Lidar qui permet au L20 Ultra de se repérer et de se diriger. Sous le robot, on trouve les traditionnels capteurs de chute, une brosse centrale en caoutchouc pour ramasser les poussières, une brossette rotative latérale pour ramener les déchets vers le centre et deux patins serpillère dont l'un retient l'attention.
En effet, Dreame l'a doté d'un système d'extension baptisé MopExtend. Son but : atteindre les bords des murs et autres meubles lors du lavage des sols. En effet, la forme ronde du robot l'empêche logiquement de longer efficacement les murs droits.
Autre subtilité : selon le type de surface à nettoyer, le L20 Ultra peut automatiquement relever ses patins de serpillère de quelques millimètres, histoire de ne pas tremper un tapis ou une moquette mais, mieux encore, il peut les laisser à la station le temps d'aspirer un tapis bien épais qui risquerait sinon d'être trempé. Un dispositif astucieux et surtout automatique. Le L20 Ultra vient ensuite récupérer ses patins pour aller laver le sol au besoin. Pratique.
DreameBot L20 Ultra : une navigation pointilleuse épaulée par la vidéo
La mise en route du L20 Ultra se montre assez simple. Après avoir installé l'appli (disponible sur iOS et Android) et créé un compte, il faut relier le robot au réseau WiFi de la maison pour en prendre le contrôle. Ne reste plus ensuite qu'à le lancer pour un premier repérage. L'engin va alors se déplacer à sa guise, de pièce en pièce, pour cartographier son environnement de travail. Il détermine seul le type de surface qu'il croise (moquette, tapis, sols durs, etc.) et note au passage les obstacles qu'il rencontre sur son chemin. C'est ici que sa caméra frontale entre en jeu. En effet, lorsque le robot se trouve face à un élément qui perturbe son trajet (un câble qui traine, une chaussure, ou pourquoi pas une crotte de chien ou de chat, etc.) sa caméra le prend en photo puis il le contourne. Sur la carte affichée dans l'appli, les différents obstacles repérés par le robot sont représentés par des petits plots associés à des pictogrammes symbolisant le type d'éléments rencontrés. Une intelligence artificielle permet en effet au robot d'identifier 55 types d'obstacles différents. En appuyant dessus, on peut alors voir la photo saisie.
Une option amusante mais qui permet aussi de juger du comportement de la machine. Si l'on décide de laisser les obstacles à leur place, mieux vaut alléger le niveau d'évitement sinon, le robot pourra faire un large détour et ne pas nettoyer la zone tout autour. Il se montre un peu trop précautionneux.
Une fois ce premier passage effectué (il affinera sa carte au fil du temps), le L20 Ultra est prêt pour une première séance de nettoyage.
DreameBot L20 Ultra : une application claire mais qui manque d'options
L'application DreameHome qui permet de contrôler le robot fourmille de fonctions et de réglages. Elle n'est pas aussi claire et intuitive que celle de Roborock. Deux types de nettoyages intelligents prédéfinis sont proposés : Clean Genius Quotidien lorsque le sol ne mérite qu'un petit coup de propre vite fait, bien fait, et CleanGenius Ultime lorsqu'un nettoyage plus approfondi s'impose. À ces deux modes s'ajoute la possibilité d'un nettoyage personnalisé. Mais un seul uniquement. Impossible de définir, par exemple, un premier mode où l'on souhaite juste une aspiration approfondie, un deuxième qui permet de passer uniquement la serpillère, un troisième destiné à aspirer et à laver le sol, etc. C'est dommage car l'état de propreté des sols se montre très variable dans le temps.
Et les modes CleanGenius ne sont pas paramétrables. En lançant, par exemple, le CleanGenius Quotidien, le robot va forcément passer l'aspirateur et laver le sol. Il faut donc souvent modifier les paramètres de nettoyage personnalisé selon les besoins. Ce qui n'est pas toujours une mince affaire. Il nous est par exemple arrivé de ne souhaiter qu'une aspiration (traduite dans l'appli par Balayage) et de voir le robot faire le plein du réservoir d'eau avant de se lancer. Une opération qui prend quelques minutes tout de même. Bref, il faut apprivoiser l'appli et tous ces modes pour maîtriser parfaitement le fonctionnement et demander le nettoyage dont on a vraiment besoin. Sur ce point, l'appli de Roborock fait mieux.
D'autres paramètres peuvent également être pris en compte. On peut forcer le robot à déposer ses patins de serpillère avant de se lancer, le laisser gérer le nettoyage de ces derniers s'il le juge utile, définir un ordre de priorité des pièces pour le nettoyage de tout le logis, etc. Les paramètres sont très nombreux mais pas toujours intuitifs. Il manque cependant une option qui impose au robot de refaire le plein d'énergie pendant les heures creuses, là où l'électricité est facturée moins chère, comme cela est proposé chez Roborock.
Enfin, la caméra du L20 Ultra ne sert pas qu'à détecter les obstacles. Il est possible de l'activer à distance depuis l'appli afin de voir à l'écran du smartphone ce qu'elle filme en direct. Cette fonction nécessite la création d'un code confidentiel pour empêcher son activation par une personne malintentionnée. Sitôt la caméra activée (par souci de confidentialité la voix du robot résonne pour prévenir que la vidéo est active), il est possible de piloter le robot dans toute la maison afin de voir ce qui s'y passe.
Une fonction qui peut paraître gadget mais s'avérer utile lorsqu'on est loin de chez soi et que l'on souhaite vérifier qu'aucun cambrioleur n'est présent ou qu'aucun problème domestique comme une fuite d'eau ne se joue en votre absence. Il est même possible de prendre des photos ou mieux, d'utiliser le micro du smartphone pour parler à travers le haut-parleur du robot pour s'adresser à un éventuel intru. On note au passage que la qualité de l'image vidéo retransmise est excellente.
DreameBot L20 Ultra : une aspiration très efficace
Si Dreame a soigné le volet technologique de son L20 Ultra, il n'en a pas pour autant oublié l'objectif principal : le nettoyage du sol. Côté aspiration, c'est du tout bon. L'appareil dispose d'un moteur lui offrant une belle puissance de 7000 Pa soit 1000 Pa de plus que son concurrent S8 Pro Ultra chez Roborock. Sur les sols durs (parquet, carrelage, etc.) rien ne lui résiste donc. Sur les tapis et moquettes, il s'en sort également très bien. Le moteur passe alors en mode Turbo pour augmenter la puissance d'aspiration. Les déchets sont collectés dans le bac de 300 ml. Reste qu'il prend son temps. Nous l'avons trouvé un peu plus lent que son homologue de Roborock. La navigation semble parfois erratique, le robot partant un peu dans toutes les directions. Néanmoins, à la fin, le résultat est impeccable. Attention aussi à la discrétion. À pleine puissance, l'engin se fait vraiment remarquer avec un bruit presque équivalent à celui émis par la station lors de la vidange du bac à poussière.
En revanche, comme la totalité de ses concurrents, le L20 Ultra éprouve autant de difficulté à éviter que les cheveux longs récupérés au sol ne s'enroulent autour des axes de la brosse centrale.
DreameBot L20 Ultra : un lavage méticuleux et bien pensé
Pour le lavage des sols le DreameBot L20 Ultra s'appuie donc sur deux patins serpillère rotatifs. Chacun tournant en sens inverse de l'autre. Il s'attaque aux tâches avec une belle efficacité mais il ne faudra pas hésiter à lui demander d'effectuer plusieurs passages si le sol est vraiment encrassé. Le mode de nettoyage CleanGenius Ultime permet au robot d'insister sur les zones qu'il juge plus sales. Mais gare ici au temps de nettoyage qui s'allonge. Le résultat est globalement satisfaisant. Et le système MopExtend qui étend l'un des patins pour laver le long des murs est assez surprenant. Il ne s'est malheureusement pas déclenché de façon systématique lors de nos essais.
Enfin, le réservoir d'eau du L20 Ultra est assez petit avec ses 80 ml de contenance. Si bien que, lorsqu'on demande un lavage approfondi, avec des serpillère bien humidifiées, un petit aller-retour à la station pour vidanger et refaire le plein n'est pas à exclure.
Une fois le lavage terminé, le L20 Ultra retourne à la station et commence le lavage puis le séchage automatique de ses serpillères. Une opération qui peut durer entre 2 et 4 heures (plusieurs options sont proposées dans l'appli) au son d'un léger ronronnement.
Attention, si le DreameBot L20 Ultra reste assez facile d'entretien, il faudra tout de même songer à vérifier de temps en temps son état général. Au bout de quelques semaines d'utilisation, nous avons eu ainsi la surprise de trouver, sous le socle accueillant les patins dans la station, une petite quantité d'eau stagnante. Un coup d'éponge suffit à s'en débarrasser mais mieux vaut le savoir pour éviter les mauvaises surprises (odeurs, insectes, etc.).
DreameBot L20 Ultra : une autonomie exemplaire
Armé d'une batterie de 6400 mAh, le DreameBot L20 Ultra se montre plutôt endurant. Dreame annonce aune autonomie de 2 heures 40 en mode combo (aspiration/lavage) et 4 heures 20 en mode aspiration seule. De quoi vadrouiller sur une large surface sans venir se recharger. C'est surtout la belle capacité des bacs à eau qui est intéressante et évite d'avoir à refaire le plein manuellement trop souvent. Notez que le robot peut aussi se connecter directement à une arrivée et une évacuation d'eau. Dans ce cas, il ne reste que le sac à poussière à changer de temps en temps. Pratique.
DreameBot L20 Ultra : faut-il craquer pour le top des robots aspirateurs-laveurs de Dreame ?
Le L20 Ultra cumule de sérieux atouts pour se démarquer. Si sa station d'accueil reste assez imposante, c'est pour lui garantir une belle autonomie et éviter à l'utilisateur trop d'interventions. On apprécie aussi la bonne idée du MopExtend qui permet un lavage efficace le long des murs ce que ne propose pas les robots concurrents. La caméra, qui sert à la fois au robot pour identifier les obstacle et à l'utilisateur pour surveiller son domicile, est un petit plus appréciable. Mais Dreame va devoir retravailler un peu sa copie sur plusieurs points. Son appli mériterait un peu plus de clarté et s'enrichir de davantage d'options de personnalisation. L'intelligence artificielle doit également être affinée pour éviter au robot de craindre le moindre obstacle qui ne présente pas de danger. Enfin, un effort reste à faire sur le lavage des sols qui peut parfois prendre beaucoup du temps à cause des passages à répétition.
Pour les 1200 euros demandés, le DreameBot L20 Ultra rempli bien son office, en prenant son temps, certes. Quelques réglages logiciels devraient permettre de corriger ces quelques défauts et rendre le robot encore plus efficace.