Test Roborock Q Revo : le robot nettoyeur qui en donne pour son argent

Test Roborock Q Revo : le robot nettoyeur qui en donne pour son argent

Le spécialiste de l'entretien des sols Roborock propose avec son Q Revo, un robot aspirateur laveur de milieu de gamme, plus abordable que ceux de la gamme S, mais toujours aussi efficace malgré quelques concessions techniques.

À en juger des allées du salon de l'électronique grand public de l'IFA qui s'est tenu à Berlin du 1er au 5 septembre dernier, les robots aspirateurs ont le vent en poupe. Nous avons ainsi dénombré au moins une douzaine de fabricants présents (chinois pour la plupart). Les grandes marques installées sur ce marché depuis plusieurs années déjà vont sûrement avoir fort à faire pour conserver leur place à grands coups d'innovation et de savoir-faire. Parmi celles-ci, Roborock, inévitable acteur du domaine qui dévoilait en juillet dernier son modèle de milieu de gamme Q Revo. Vendu presque moitié moins cher que le S8 Pro Ultra, véritable fée du logis de luxe (lire notre test), cet appareil n'en demeure pas moins une bonne affaire. La cartographie et la navigation convaincantes servent une aspiration efficace et un lavage des sols très correct. Il se différencie même de son grand frère par l'utilisation de serpillères rotatives, une première pour le fabricant. Est-ce que ce changement de technique joue en sa faveur ? Nous avons pu tester les capacités du Q Revo pendant plusieurs semaines. Voici notre verdict.

© Roborock
Roborock Q Revo : l'avis de CCM
  • Aspiration efficace et silencieuse
  • Navigation exemplaire
  • Application soignée et claire
  • Station d'accueil facile d'entretien
  • Rapport qualité/prix
  • Bruit pendant la vidange du bac à poussière
  • Balayette rotative pas toujours efficace
  • Détection approximative des petits objets

Roborock Q Revo : une station d'accueil bien conçue

Comme pour la gamme S haut de gamme, la gamme Q repose sur une robot aspirateur-laveur associé à une station d'accueil. Celle-ci adopte des dimensions toutefois moins généreuses que pour le S8 Pro Ultra (34x48x56 cm). Un gabarit qui lui permet de trouver sa place plus facilement dans les petits espaces. Elle embarque un sac de vidange du bac à poussière d'une capacité de 2,7 litres, astucieusement positionné sous le bac d'eau propre et le bac de récupération d'eau sale (5 litres chacun).

Le sac à poussière est niché sous les bacs à eau derrière un cache en plastique brillant. © CCM

Le robot vient donc y vider automatiquement son collecteur de poussière après chaque session, faire le plein d'eau propre et vidanger l'eau sale après chaque passage. Attention, la phase de récupération de poussière par la station est assez bruyante, au moins autant qu'un aspirateur traditionnel. Heureusement, elle ne dure qu'une vingtaine de secondes. Quant à l'opération de remplissage ou de vidange de l'eau, elle dure moins d'une minute au son d'un petit glouglou assez audible mais très supportable. Contrairement au S8 Pro Ultra, les bacs à eau ne sont pas cachés par un couvercle. Il est plus difficile de poser quelque chose dessus. Attention également. Le bac d'eau sale ne dispose pas de bec verseur pour le vider.

Les bacs à eau restent visibles. © CCM

À la base de la station d'accueil, un dispositif permet de d'opérer le nettoyage et le séchage – à 45° – automatique des serpillères du robot après utilisation. Petite subtilité : il est possible de détacher la base de la station d'accueil afin de la nettoyer facilement pour ôter les éventuels dépôts que le robot pourrait y laisser, ce qui n'est pas le cas sur le modèle haut de gamme. Pratique.

La base de la station est détachable pour la nettoyer facilement. Heureusement. © CCM

Roborock Q Revo : un robot facile à vivre

Pour ce Q Revo, Roborock joue la simplicité mais tente aussi une nouvelle technique. Le robot embarque un système d'aspiration classique qui repose sur un rouleau de caoutchouc central là ou son aîné le S8 Pro Ultra dispose de deux rouleau entrelacés. Il embarque aussi une balayette latérale chargée d'aller récupérer les petits déchets qu'il ne peut atteindre à cause de sa forme circulaire. Celle-ci se révèle parfois un peu trop enthousiaste projetant des débris au loin au lieu de les ramener vers le robot. Le moteur développe une puissance d'aspiration de 5500 pa, largement suffisante pour la plupart des surfaces solides ou plus souples comme les tapis. Le démontage se révèle assez simple pour l'entretien. Il est aussi possible de retirer le collecteur de poussière pour le vider manuellement ou opérer un nettoyage des filtres.

En revanche, comme la plupart de ses concurrents, les cheveux longs continuent de s'entortiller autour de l'axe de la brosse principale. Il faudra veiller à l'en débarrasser pour un fonctionnement optimal.

Pour le lavage, Roborock inaugure une nouvelle technique pour ses propres robots. La marque troque ainsi la large serpillère unique contre deux serpillères rondes placées sur des plateaux rotatifs (jusqu'à 200 trs/mn selon le constructeur). Celles-ci peuvent facilement être retirées pour un petit passage dans la machine à laver de temps en temps.

Roborock Q Revo : une détection d'obstacles perfectible

Pour vadrouiller dans la maison et opérer sa cartographie afin de se repérer pendant son office, le Q Revo s'appuie sur un télémètre laser. Cependant, il n'intègre pas de caméra adossée à de l'intelligence artificielle pour identifier les éventuels obstacles qui peuvent se présenter devant lui. Avec sa ribambelle de capteurs il parvient ainsi à détecter les gros obstacles (pieds de chaises ou de table, meubles divers, etc.) mais se montre moins attentif avec les petits objets qui peuvent se trouver sur son chemin. S'il esquive assez facilement une paire de chaussures, il n'hésitera pas à engloutir les lacets qui dépassent, socquettes et autres câbles qui peuvent traîner au sol. Une petite inspection du sol s'avère ainsi utile avant de laisser le Q Revo se lancer dans le ménage.

Le télémètre laser en charge du positionnement et l'un des capteurs d'obstacle. © Roborock

Roborock Q Revo : aspiration et lavage au top

Nous avons soumis le Q Revo à plusieurs épreuves de nettoyage tant pour l'aspiration que pour le lavage du sol. Sur parquet, le robot s'en sort très bien. Il ne rencontre pas la moindre difficulté pour faire disparaître la poussière, les grains de riz ou de semoule, les moutons, etc. Il peine toutefois à bien nettoyer les coins si le dégagement n'est pas assez large pour son passage. Et sa balayette latérale rotative, un peu courte et vraiment trop puissante, ne lui est pas d'un grand secours dans ces situations.

Sur tapis et moquettes à poils courts, les résultats sont là aussi très bons. Notons que le robot détecte automatiquement le changement de surface et augmente alors sa capacité d'aspiration pour un meilleur résultat. Sur les moquettes plus épaisses, le Q Revo ne peut en revanche rivaliser avec un aspirateur traditionnel. Plusieurs passages lui permettent néanmoins de laisser derrière lui la surface dans un état très acceptable.

Pour le lavage des sols, les deux serpillères rotatives remportent un beau succès. Le robot s'en sort bien sur les tâches peu incrustées en un seul passage laissant derrière lui une surface bien propre. Lorsque les tâche sont plus tenaces, il ne faut pas hésiter à sélectionner le mode Approfondi+ avec un lavage du sol " à haute intensité ". Le robot se déplacera alors plus lentement mais donnera de meilleurs résultats. Enfin, grâce à la détection automatique des surfaces, le Q Revo prendra bien soin de relever ses serpillères avant de crapahuter sur un tapis ou une moquette. Attention toutefois : la hauteur du repli des serpillères n'excède pas 7 mm. Si la moquette est très épaisse au point que le robot s'y enfonce, il risque de la tremper.

© Roborock

Roborock Q Revo : une application exemplaire

Ce qui fait l'une des forces de Roborock, c'est aussi le soin apporté à l'application permettant de piloter le robot. Nous l'avions déjà souligné lors du test du S8 Pro Ultra et le constat reste le même pour le Q Revo : l'appli est un vrai régal à utiliser. Comme pour le précédent modèle, c'est à travers l'appli pour iOS et Android que l'on demande au robot de faire un premier repérage des lieux une fois connecté au réseau de la maison. Ensuite, il est possible de renommer chaque pièce, de lui interdire l'accès à certains endroits, de demander le nettoyage en priorité pour d'autres, de définir des zones précises à nettoyer, de programmer des sessions pour les jours de la semaine, de choisir la puissance d'aspiration ou de lavage, de définir le nombre de passages à effectuer et, bien sûr, de suivre la progression du robot dans chaque pièce en temps réel, etc. Bref, une appli simple à manipuler qui convient aussi bien aux débutants qu'aux utilisateurs déjà rôdés à l'utilisation d'un aspirateur robot.

L'appli propose un plan précis pour envoyer le robot nettoyer la pièce voulue. © CCM

Roborock Q Revo : une autonomie largement suffisante

Si vous ne disposez pas d'une villa de 400 m2 vous n'avez aucune inquiétude à avoir quant à l'autonomie de la batterie du Q Revo. L'engin se montre suffisamment endurant pour enchaîner le nettoyage de toutes les pièces de la maison sans avoir besoin de repasser par sa station d'accueil pour refaire le plein d'énergie. S'il est vraiment à bout de souffle, il viendra se recharger avant de reprendre le travail là où il l'avait interrompu. Roborock a par ailleurs amélioré les temps de charge. Enfin, à travers l'appli, il est possible de demander au robot de n'opérer la charge que durant la nuit, pendant les heures creuses où l'électricité coûte moins chère (si votre contrat avec votre fournisseur le permet). Bien vu.

Roborock Q Revo : faut-il craquer pour cet aspirateur-laveur de Roborock ?

Avec le Q Revo, Roborock signe un robot aspirateur-laveur très bien conçu. Il se montre polyvalent en s'adaptant à presque tous les styles de surface (les moquettes et tapis épais lui posent encore quelques problèmes). Sa capacité d'aspiration reste amplement suffisante pour un usage régulier afin de maintenir des sols propres. Le lavage est lui aussi très efficace même s'il faut parfois lui demander d'être plus minutieux sur les tâches un peu plus incrustées. Une opération qui prend un peu plus de temps mais rien n'empêche d'ordonner au robot de s'y coller pendant votre absence. On apprécie également la simplicité d'utilisation et l'entretien facile tant de la station que des divers éléments du robot lui-même. Pour 849 euros, le Q Revo représente un bon investissement. Ce n'est certes pas le moins cher du marché mais le rapport qualité/prix est bel et bien au rendez-vous si bien qu'on lui pardonne facilement ses approches parfois un peu brutales des obstacles et sa boulimie aveugle des petits objets.