6play max : bientôt la fin de Salto… et du replay TV gratuit

6play max : bientôt la fin de Salto… et du replay TV gratuit

Après TF1 avec myTF1 Max, le groupe M6 propose 6play max, un service de replay payant "presque" sans publicité. Qui annonce la fin de Salto, la plateforme de streaming avec France Télévisions, et, peut-être à terme, du replay gratuit…

Cette fois, ça sent vraiment le sapin pour Salto. La fameuse plateforme de streaming mise en place conjointement par les groupes TF1, M6 et France Télévisions se voulait la réponse française aux géants américains de la SVOD – la vidéo à la demande sur abonnement – que sont Netflix, Amazon Prime Video et Disney++. Lancé à l'automne 2020 – en retard sur le calendrier initial à cause de la pandémie de Covid –, le service peine à séduire par rapport à la rude concurrence, avec moins d'un million d'abonnés en 2022 comme le révélait au micro d'Europe 1 Delphine Ernotte, présidente de France Télévision en début d'année. Un bilan décevant, qui risque de s'alourdir encore.

6play max : une formule payante presque sans publicité 

En effet, après TF1 qui a lancé en novembre 2021 myTF1 Max, une formule payante présentée comme une extension de son service de replay gratuit classique, c'est au tour de M6 de prendre ses distances. Avec exactement la même recette. Ainsi, le groupe audiovisuel – qui regroupe les chaînes TV M6, W9, 6ter, Paris Première, Téva, Série Club, mais aussi Gulli, Canal J, TiJi, MCM, MCM Top et RFM TV, les stations de radio RTL, RTL2 et Fun Radio, des sociétés de production, de distribution de cinéma et de télévision, une régie publicitaire, des sites Web, des sociétés d'édition musicale et de production de spectacles… – a annoncé à la mi-octobre le lancement de 6play max, une option payante de 6play, sa plateforme gratuite de streaming vidéo. Un lancement qui préfigure de manière assez claire un prochain désengagement de Salto. Et, qui présage, peut-être à terme, de la fin du replay gratuit tel que nous le connaissons en France puis plus de dix ans.

© M6

En pratique, 6play max repose sur le même socle technique que 6play, à savoir, un site Web et des applications pour Android, iOS, Samsung TV et Google TV. La nouvelle offre propose ainsi un accès en streaming aux contenus vidéo des chaînes du groupe, en replay et à la demande (en VOD, donc). Son intérêt principal : l'absence de publicité avant et pendant la lecture. Ou presque, car dans la FAQ de sa page Web, M6 indique que certains programmes – sans plus de détails – peuvent "contenir des publicités pour des raisons contractuelles". En précisant en outre que les chaînes diffusées en direct conservent les publicités, exactement comme sur la TNT – difficile de faire autrement ! Par ailleurs, si la définition d'image reste limitée à la Full HD (en mode 1080p), la rétention est allongée car les contenus restent disponibles au minimum durant 30 jours, ce qui est supérieur à la formule gratuite où ils ne restent que quelques jours. Dernier atout de la formule payante : la possibilité de télécharger des programmes pour les regarder hors connexion, sur mobile (smartphone ou tablette uniquement, via l'appli).

6play max : vers la fin du replay totalement gratuit ?

Côté tarifs, 6play max s'avère nettement moins cher que des services comme Netflix, Disney+, Amazon Prime Video ou Canal+ : 3,99 euros par mois, sans engagement, après une période d'essai gratuit de sept jours. Pour son lancement, 6play max est même proposé en promotion, à seulement 2,99 euros par mois pendant un an. Des prix très attractifs, donc, mais qui s'expliquent par un catalogue nettement moins fourni que chez la concurrence américaine. Le groupe M6 revendique ainsi quelque 6 500 heures de vidéos – les mêmes que pour l'offre gratuite, d'ailleurs, avec quelques bonus et inédits –, quand Netflix en comptabilise plus de 36 000.

© M6

Difficile donc de savoir si cette nouvelle offre aura du succès bien qu'elle ne joue pas dans la même cour que les géants du domaine, notamment avec son bas prix. Ce qui semble certain, en revanche, c'est que M6 s'investira beaucoup moins dans Salto à l'avenir pour privilégier son offre maison, au détriment du "pot commun". Et on imagine sans peine qu'à terme, les groupes audiovisuels privés ne laissent que des miettes à leurs services de replay gratuit pour développer leurs formules payantes, a priori plus lucratives. En laissant ce terrain aux opérateurs publics comme France Télévision et Arte, qui, fort heureusement, proposent encore des programmes de qualité, et même des films, toujours gratuitement !    

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