Ces incroyables IA permettent de discuter en visio avec des proches disparus - des clones pour ressusciter les morts

Ces incroyables IA permettent de discuter en visio avec des proches disparus - des clones pour ressusciter les morts

L'intelligence artificielle repousse les limites du possible, et même de la mort ! Des entreprises proposent ainsi de nouveaux moyens pour discuter avec des clones de personnes disparues. Une pratique fascinante qui pose question.

"Jusqu'où iriez-vous pour communiquer avec un proche décédé ?" Cette question, que l'on croirait tout droit sortie d'un épisode de la série Black Mirror, est plus que jamais d'actualité. Si vous avez été confronté à un deuil, peut-être avez-vous déjà publié un message sur la page Facebook d'un ami décédé, écrit une lettre à votre regretté grand-père ou encore "discuté" sur la tombe d'un proche. Et c'est tout à fait normal ! Mais, jusqu'ici, la personne disparue ne répondait jamais en retour. Or, avec le développement stupéfiant de l'intelligence artificielle, la donne change complètement. Quelle ne fut pas notre émotion en revoyant Carrie Fisher dans le rôle de la princesse Leia dans le dernier Star Wars, ou lorsque Steve Jobs, mort en 2011, avait expliqué que "le plus grand événement de 2020 a été la pandémie de Covid-19" ? Grâce à l'IA, il est aujourd'hui possible d'entendre à nouveau la voix d'un proche disparu. Et, en Chine, des entreprises n'ont pas tardé à s'engouffrer dans la brèche en se spécialisant dans la création d'avatars de personnes décédées.

Nous sommes en 2019. Jang Ji-Sung, une mère sud-coréenne, se tient devant sa fille. "Maman, est-ce que tu penses à moi ?" La femme répond, émue, "Tout le temps". La petite lui demande ensuite de lui tenir la main et fête son anniversaire avec elle. Elle finit par s'endormir aux côtés de sa mère, avant de se transformer en papillon et de disparaître. La fillette de sept ans est en réalité décédée d'une maladie incurable, et ce n'est que grâce à la réalité virtuelle (VR) que sa mère a pu lui dire adieu. Depuis, la technologie a connu un développement stupéfiant. Avec des photos, des vidéos, des enregistrements audio et quelques milliers de dollars, il est aujourd'hui possible de "ressusciter" un mort.

C'est ce que font des entreprises chinoises comme Nanjing Silicon Intelligence et Super Brain : elles créent des milliers d'avatars pour faire revivre des personnes disparues. Pour reproduire au mieux l'esprit et la voix des défunts, elles recueillent un maximum de données : historique de conversation, e-mails, notes vocales… Zhang Zewei, le fondateur de Super Brain, compare ces versions numériques aux portraits et aux photos qui ont révolutionné la manière de se souvenir de ses proches décédés. Mais l'idée d'un double virtuel peut mettre mal à l'aise et soulève de nombreux points, sur le plan psychologique comme éthique.

Quel impact cette technologie a-t-elle sur le processus de deuil ? Le fait de pouvoir parler à un être cher aiderait-il les proches à aller de l'avant après un décès ? Y aurait-il des risques d'addiction à ce monde virtuel ? Risquons-nous de nous y enfermer, dans une sorte de déni ? Ce nouveau type de thérapie psychologique pourrait être une bonne idée dans un environnement médical surveillé, où elle permettrait d'aider à libérer la parole ou à mettre en scène des adieux par exemple. Mais dans ce cas, il y aurait besoin de règles éthiques, comme en rendant cela accessible uniquement aux personnes ayant eu une évaluation psychologique, afin d'éviter tout excès d'utilisation dans un but purement lucratif.

Autre problème : le consentement du mort. Pouvons-nous faire parler quelqu'un et lui créer un "double" lui faire dire des choses qu'il n'aurait pas forcément dites, sans son autorisation ? L'IA est, comme toute nouvelle technologie, à double tranchant. Et si ces entreprises mettent en avant l'aide psychologique et la volonté de soulager la douleur de ceux qui restent, elles pourront rapidement succomber à l'appel des billets verts. Comme le dit l'adage populaire, l'enfer est souvent pavé de bonnes intentions…