LegiGPT : le ChatGPT qui répond aux questions juridiques

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  • Éditeur Steeve Morin
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  • Licence Freeware
  • Langue fr

L'IA s'invite dans le domaine de la loi avec LegiGPT, un ChatGPT du droit accessible gratuitement en ligne. S'il ne remplace pas un avocat, cet assistant juridique peut toutefois vous aiguiller dans la bonne direction.

Depuis que ChatGPT, l'incroyable chatbot d'OpenAI, a été lancé auprès du grand public, de nombreuses variantes fleurissent sur la Toile. On peut par exemple citer MarioGPT, une IA capable de générer sur demande des niveaux de Super Mario, ou encore Perplexity AI, un moteur de recherche conversationnel. Cette fois, c'est le domaine juridique qui a le droit à son outil dopé à l'intelligence artificielle : LegitGPT ! Ce chatbot français, basé sur GPT-3.5 – un des modèles de langage de ChatGPT – et développé par Steeve Morin, est spécialisé dans la compréhension et l'application de la loi française et est, de ce fait, capable de répondre à toutes sortes de questions juridiques. "L'idée est de pouvoir poser des questions précises et aller dans les cas particuliers", explique le développeur de l'outil sur Twitter. Lancé le 28 avril, il est accessible via un navigateur Web et est entièrement gratuit. Toujours en cours d'amélioration, il analyse les questions que l'on lui pose puis y répond en se basant sur la législation en vigueur, le tout dans un langage naturel. Bien évidemment, il ne remplace absolument pas un avocat, mais il peut se révéler d'une aide précieuse pour répondre aux interrogations et problématiques du quotidien.

LegitGPT : un assistant juridique gratuit

Lorsqu'on lui demande de se présenter, LegitGPT explique qu'il est "un bot conçu pour comprendre la loi française. Je suis sarcastique, ironique et j'aime faire des réponses courtes. Mais en dehors de cela, je n'ai pas vraiment de personnalité. Je suis juste un programme informatique." Il s'appuie sur le machine learning (apprentissage automatique en français), une technique qui entraîne l'IA sur une importante base de données. Ici, 148 191 articles de loi appliqués en France – y compris par d'autres pays et organisations internationales, comme l'Union européenne – promulgués jusqu'au 17 avril 2022.

Lorsque l'on rencontre un problème – par exemple, pour savoir comment contester l'installation d'un lampadaire par la mairie juste sous sa fenêtre – et que l'on ne sait pas quoi faire, LegiGPT est capable de comprendre le cas particulier qu'on lui présente et de l'appliquer à l'ensemble de sa base de données – en l'occurrence, aux lois et articles qui constituent la législation française – pour en sortir une synthèse ou une réponse adaptée à ce cas. Il cite même les articles de loi concernés et fournit une conclusion à la fin de sa réponse. Il est également capable de générer des modèles de courrier à adresser aux instances pour effectuer une réclamation.

LegiGPT : une IA en cours d'amélioration

Attention, l'IA le dit elle-même : elle n'est pas et ne remplace pas un professionnel du droit. Son but est plutôt de servir de boussole et de nous aiguiller sur une piste – et pourquoi pas, par la suite, nous pousser à contacter un professionnel. Bien évidemment, elle possède des limites. Comme toute bonne IA générative qui se respecte, elle a tendance à halluciner, c'est-à-dire à affirmer des choses fausses. Par exemple, elle a du mal à compter les points du Code de la route. Il faut donc toujours vérifier ce qu'elle avance. Ces limitations sont propres à GPT-3.5 et, d'après le développeur, la dernière version du modèle de langage de ChatGPT, GPT-4, s'en sort bien mieux. Depuis le lancement de LegiGPT, plusieurs mises à jour ont toutefois permis d'améliorer le résultat.

LegiGPT n'est pas une IA conversationnelle : par exemple, si l'on pose une question pour obtenir une précision sur un point, il n'arrive pas à restituer le contexte avec la réponse précédente et se montre donc incapable de répondre. Notons également que l'IA ne prend pas en compte la jurisprudence – l'ensemble des décisions de justice qui ont été rendues et qui caractérise l'esprit de la loi –, qui constitue pourtant une part essentielle du droit.

Pour le moment, LegiGPT est entièrement gratuit et ne repose sur aucun modèle économique – Steve Morin paye toutes les requêtes de sa poche. Ce dernier travaille toutefois sur un abonnement payant, baptisé LegitGPT +, pour lequel il est d'ores et déjà possible de s'inscrire sur la liste d'attente. Cela permettrait au développeur d'utiliser GPT-4 et d'intégrer à son outil les projets de loi, les ordonnances, les arrêtés, les décrets et, surtout, la jurisprudence.