Test Beelink GTR7 7840HS : un mini PC à très hautes performances

Test Beelink GTR7 7840HS : un mini PC à très hautes performances

Grand spécialiste des mini PC, Beelink prend une belle longueur d'avance sur la concurrence avec le GTR7 7840HS, un modèle épatant, animé par un processeur AMD Ryzen de dernière génération à très hautes performances, même pour le jeu !

Les amateurs de mini PC connaissent bien Beelink. Et pour cause : créée en 2011, cette filiale du groupe chinois V s'est spécialisée depuis ses débuts dans la conception et la réalisation d'ordinateurs miniatures. Et elle fait même office de référence dans ce domaine auprès des spécialistes, figurant même parmi les meilleurs vendeurs de mini PC sur Amazon. Bref, Beelink n'est clairement pas un nouveau venu sur ce marché. Et, tout en offrant déjà un catalogue particulièrement large, le constructeur entend bien conserver une certaine avance sur la concurrence en étant parmi les premiers à intégrer des technologies et des composants de dernière génération dans ses produits. C'est le cas avec son nouveau GTR, un modèle qui profite des tout derniers processeurs AMD, le Ryzen 7 7840HS et le Ryzen 7940HS, des puces haut de gamme à très haute performances qui se distinguent par leur section graphique, capable de faire tourner très correctement des jeux exigeants. Et ce n'est pas le seul atout de ce PC compact qui s'avère épatant à plus d'un titre comme nous avons pu le constater en testant la version 7840HS.

Beelink GTR7 7840HS : l'avis de CCM
  • Format compact
  • Excellente qualité de fabrication
  • Fonctionnement silencieux
  • Nombreuses interfaces avec Wi-Fi 6 et USB 4
  • Stockage extensible
  • Faible consommation électrique
  • Performances générales exceptionnelles
  • Excellentes capacités graphiques
  • Windows 11 Pro préinstallé sans logiciel inutile
  • Coloris originaux
  •  
  • Utilitaires AMD à télécharger 

Sur le plan physique, le GTR7 se distingue d'abord par son boîtier. Un peu plus grand que les nombreux dérivés de NUC Intel, il reste très compact avec une largeur de 168 mm, une profondeur de 120 mm et une hauteur de 49 mm. Un volume environ 50 % supérieur à celui du minuscule Mini Air11 Geekom, par exemple, mais qui demeure bien inférieur à celui de l'énorme Intel NUC 12 Enthusiast, un modèle très haut de gamme destiné aux gamers. Le tout pour un poids respectable de 894 g (sans compter les 276 g du bloc d'alimentation externe). Outre la ligne d'ensemble très réussie, avec des angles arrondis, on apprécie surtout l'impression de qualité et de solidité qui se dégage de ce boîtier entièrement métallique.

© CCM

Flanqués du logo GTR, les flancs latéraux laissent apparaître de larges grilles d'aération. La panneau arrière dispose de larges fentes pour l'évacuation de la chaleur tandis que le dessus, également griffé un logo, accueille un fin grillage destiné à l'aspiration de l'air frais. Il faudra donc éviter de couvrir le GTR7 pour que son dispositif de refroidissement très original (voir plus loin) fonctionne dans des conditions optimales. D'autant que ce capot héberge dans son coin avant droit un lecteur d'empreinte digitale : un accessoire très appréciable – et même unique dans cette catégorie de PC – qui permet de s'identifier rapidement avec Windows Hello en posant le doigt, sans avoir à saisir un code PIN ou un mot de passe, comme en proposent certains ordinateurs portables. Difficile de s'en passer une fois que l'on y a goûté, tant l'authentification est rapide et pratique !

© Beelink

Autre originalité, purement esthétique cette fois : le GTR7 est décliné en quatre coloris : gris (classique), vert, bleu et orange. Une belle ikdée de Beelink qui permettra à chacun de mettre un peu de couleur sur un bureau.

© Beelink

L'impression générale de qualité se confirme quand on retourne le boîtier. La plaque inférieure, également en métal, est fixée par quatre petites vis soigneusement incrustées dans deux larges patins qui assurent un parfait maintien de l'ensemble sur une table. Mais, surtout, on distingue à l'arrière, sous un capuchon de caoutchouc, une prise magnétique circulaire pour l'alimentation. Oui, à l'instar de certains produits Apple, le GTR7 a droit à ce dispositif qui évite les dégâts d'un arrachement intempestif quand on se prend les pieds dans le câble de l'adaptateur secteur. Une excellente idée que l'on aimerait voir se généraliser ! Seul inconvénient de cette solution : il n'est pas possible d'utiliser un adaptateur de secours standard en cas de perte ou d'oubli de l'original. 

Au chapitre connectique et mécanique, c'est l'abondance. En façade, le GTR7 offre ainsi deux prises USB 3.2 (10 Gbit/s), l'une en USB-A, l'autre en USB-C (pour les données, uniquement, sans possibilité de l'utiliser pour une charge), plus une prise audio en mini jack stéréo, servant d'entrée micro et de sortie casque-ligne. C'est moins que des modèles mieux pourvus, comme l'AS 6 Geekom, mais suffisant au quotidien. Détail original, en plus de l'indispensable interrupteur marche-arrêt, Beelink a placé un petit bouton intitulé Clear CMOS, destiné à rétablir les paramètres du Bios à leurs valeurs par défaut, comme en sortie d'usine. Un choix étonnant, dans la mesure où il ne servira que dans de rares occasions en principe, en cas de mauvais paramétrage – le même à l'arrière aurait sans doute été plus indiqué, d'autant qu'il peut être activé par mégarde… –, mais pourquoi pas ? On regrette toutefois l'absence d'une Led indiquant l'activité du système de stockage, toujours bien utile.

C'est surtout sur le panneau arrière qu'il y a profusion. On trouve ainsi deux prises USB 2.0 en USB-A – idéales pour brancher un clavier et une souris –, deux prises USB 3.2 en USB-A (10 Gbit/s), deux prises USB 4.0 en USB-C (40 Gbit/s), une sortie HDMI 2.1, une sortie DisplayPort 1.4, une seconde prise audio en minijack stéréo et deux prises Ethernet 2,5 Gigabit ! Une belle et large panoplie, apte à couvrir de nombreux besoins, même si les deux prises réseau ne serviront pas à tout le monde. On peut même brancher quatre écrans en combinant les différentes prises gérant la vidéo (HDMI, DisplayPort et USB 4). À propos de connexions, le GTR7 embarque évidemment des modules sans fil, avec du Wi-Fi 6 et du Bluetooth 5.2. Certes, on aurait préféré du Wi-Fi 6E et du Bluetooth 5.3, les dernières normes, mais c'est déjà très bien et largement suffisant en pratique. 

© Beelink

L'atout majeur du GTR7 réside incontestablement dans son processeur, le Ryzen 7 7840HS. Et pour cause ! Cette puce incarne la toute dernière génération Phoenix d'AMD, basée sur l'architecture Zen 4 avec une gravure en 4 nm exploitant la technologie FinFet de TSMC, la plus fine du moment – en attendant l'arrivée des puces en 3 nm prévue pour les prochains mois. Fonctionnant à 3,8 GHz en mode normal et jusqu'à 5;1 GHz en mode Boost, elle embarque 8 cœurs physiques traitant 16 threads en parallèle, en profitant de 16 Mo de cache de niveau 3. Mais, surtout, le Ryzen 7 7840HS intègre une section graphique de nouvelle génération, le Radeon 780M. Reposant sur une architecture RDNA3, ce GPU – ou iGPU pour les puristes, du fait qu'il est intégré – exploite 12 unités de calcul (UC) avec 768 shaders en tournant à al fréquence de 2,7 GHz. Et s'il utilise de la mémoire partagée avec le CPU, comme tous les iGPU, ce circuit est considéré par AMD comme par les experts comme le premier capable de rivaliser réellement avec des puces graphiques dédiées, y compris dans les jeux 3D. Une promesse révolutionnaire qui explique l'intérêt qu'il suscite chez les amateurs de tech en général, et chez les gamers en particulier. 

À ce propos, le Ryzen 7 7840HS n'est guère différent du Ryzen 9 7940HS qui équipe le GTR7 Pro 7940HS de Beelink, le modèle un peu plus haut de gamme de cette nouvelle série. Les deux processeurs partagent exactement les mêmes caractéristiques techniques (architecture, nombre de cœurs, circuit graphique…), La seule différence tient à leurs fréquences de fonctionnement, le 7940HS grimpant à 4,0 GHz en mode normal et 5,2 GHz en mode Boost. À la clé, un petit surcroit de performances dans les utilisations extrêmes, et c'est tout ! Pour le reste, les deux mini PC de Beelink sont strictement identiques.

Par ailleurs, soulignons que si le Ryzen 7 7840HS a été conçu à l'origine pour les PC portables – comme la grande majorité des processeurs montés dans les mini PC –, il sert aussi de plateforme au Ryzen Z1 (voir notre article), la nouvelle puce d'AMD destinée aux consoles de jeu portables de nouvelle génération, qui équipe déjà la fameuse ROG Ally d'Asus (voir notre article). Tous ces processeurs hybrides, avec CPU et GPU, reposent sur la même base : la différence tient surtout à leur enveloppe thermique nominale (TDP), logiquement abaissée sur le Z1, pour d'évidentes raisons de gestion de la température et de l'autonomie.

À ce sujet, le Ryzen 7 7840HS, comme le Ryzen 9 7940HS, est prévu pour travailler avec une enveloppe thermique nominale de 35 à 54 W. Mais comme Beelink l'indique sur un petit carton dans l'emballage du GTR7, le TDP maximal a été porté à 65 W. Un ajustement "maison" qui permet à la puce de travailler à pleine puissance pour délivrer le maximum de performances. Et qui est rendu possible grâce à la solution thermique utilisée par le constructeur. En effet, au lieu d'un dispositif de refroidissement classique, le GTR7 hérite d'une chambre à vapeur (VC pour Vapor Chamber en anglais)  : un système qui exploite l'évaporation et la condensation d'un liquide – généralement de l'eau – enfermé dans un boîtier hermétique pour récupérer la chaleur d'une puce. Cette énergie thermique est immédiatement évacuée vers l'extérieur grâce à un grand caloduc en cuivre, l'ensemble permettant de maintenir le processeur dans une plage de températures normales. Une solution originale, compacte et efficace, qui évite de recourir à de gros radiateurs dans un espace réduit, la chambre mesurant moins de 3 mm d'épaisseur.

© Beelink

Comme on l'a dit, le boîtier du GTR7 s'ouvre très facilement, en retirant les quatre vis situés dans les patins de maintien qui retiennent la plaque inférieure. On découvre alors une plaque métallique qui contient un petit ventilateur et le connecteur d'alimentation avec son câble interne. Il suffit de la déposer délicatement pour accéder aux entrailles de la bête, et notamment aux deux emplacements pour les barrettes mémoire de type SODIMM DDR5 et aux deux connecteurs pour SSD au format NVMe 2280 M.2 PCIe 4. En standard, le GTR7 embarque 32 Go (2 x 16 Go) de Ram en DDR5-5600 et un SSD de 1 To : une configuration confortable, qu'il est facile de faire évoluer en ajoutant un second SSD NVme. Beelink ne dit rien en revanche sur la possibilité d'augmenter la mémoire vive pour passer à 64 Go avec deux barrettes de 32 Go. Un point à vérifier pour une éventuelle évolution future, mais la configuration de base est déjà très confortable. 

© Beelink

Dernier point technique, le Bios du GTR7 s'avère particulièrement complet, offrant toutes sortes de réglages poussés, y compris pour l'overclocking, ce qui est rare et appréciable sur ce genre de machine. Les bidouilleurs avertis pourront s'en donner à cœur joie pour personnaliser ce PC en le poussant dans ses derniers retranchements. 

© CCM

Une fois en route, le GTR7 surprend par sa rapidité et son silence. Windows se charge très rapidement et les deux ventilateurs ne se font pas entendre. En utilisation normale, la consommation électrique se montre également très basse : une dizaine de watts au repos et à peine une quinzaine en navigation Web ou avec un logiciel de bureautique. C'est très bien ! Bien entendu, elle grimpe dès qu'on sollicite la machine dans des applications plus gourmandes, notamment des logiciels de création, des benchmarks et des jeux. Nous avons ainsi relevé des montées à 40 et 60 W dans certains cas, et même de courtes pointes à 90 W dans quelques situations extrêmes. Aucun souci cependant, le bloc d'alimentation de 100 W – particulièrement compact, soit dit en passant – soutenant la charge sans problème. Rien à signaler non plus côté température : on sent bien un souffle chaud s'évacuer par l'arrière, mais sans excès, et toujours sans bruit désagréable, le grillage supérieur charriant toujours de l'air frais. Assurément, Beelink a bien dimensionné son système de refroidissement. 

Mais c'est surtout en termes de performances que le GTR7 séduit en obtenant des scores impressionnants dans les benchmarks classiques. Nous avons ainsi relevé 8146 points en global dans Passmark, avec même 32108 points pour la note CPU, ce qui est simplement excellent ! Même constat avec un score de 2569 points dans Geekbench en monocœur et de 12981 points en multicœurs;. Des valeurs là encore remarquables, confirmés dans Cinebench, avec des notes respectives de 1783 points et de 16768 points. Assurément, le Ryzen 7 7840HS est une bête de course qui rivalise sans problème avec les meilleurs processeurs Intel, tels le Core i7-12800HX ou le Core i7-13700H, un modèle de dernière génération…

Mieux encore, et c'est la grande différence avec les puces AMD de sixième génération comme le Ryzen 7 6800H ou le Ryzen 9 6900HX, le Ryzen 7 7840HS fait des merveilles en jeu. Nous l'avons vérifié avec des titres comme Doom (2016) et Sekiro : Shadow Die Twice où nous avons maintenu un taux d'images entre 50 et 60 FPS en Full HD (1080p), en qualité maximale avec tous les détails ! Une véritable prouesse que l'on dot au GPU Radeon 780M, sensiblement supérieur au 680M de la génération précédente. Certes, le 780M ne rivalise pas avec les "gros" circuits graphiques dédiés de nouvelle génération d'AMD et de Nividia, comme les RX7xxx et les RTX 4xxx, nettement plus puissants et beaucoup plus chers. mais avec des performances se situant globalement entre un GeForce MX550 et un GeForce GTX 1650 Max-Q, il est déjà suffisant pour jouer correctement avec des titres assez exigeants, ce qui n'est pas le cas des modules Iris Xe intégrés aux Core Intel : et c'est une petite révolution  pour un GPU intégré à un processeur ! Au point que l'on peut qualifier le GTR7 de "petit PC gamer" tout à fait convenable.

Au final, on ne peut que tarir d'éloges au sujet du GTR7. Remarquablement bien construit, il s'avère très bien pourvu en interface et fonctionne très discrètement, ce qui est très appréciable au quotidien, tout comme son lecteur d'empreinte. Surtout, ses performances lui permettent de prendre en charge toutes sortes d'applications, y compris les plus exigeantes, comme nous l'avons constaté avec des logiciels de retouche d'image, de création audio et de montage vidéo. Il est même presque surdimensionné pour de la simple bureautique tant il a de la puissance à revendre : Word, Excel, Teams et consorts ne lui poseront aucun problème ! Et il s'avère tout à fait utilisable pour jouer, tant qu'on ne cherche pas à faire Tourner Cyberpunk à 120 FPS en qualité maximale. Dernier détail, comme beaucoup d'autres mini chinois, il est livré avec Windows 11 Pro "nu", sans logiciel préinstallé. Un bon point qui évite de faire la chasse aux bloatwares – ces applications superflues préinstallées en usine –, mais qui impose d'installer manuellement certains utilitaires, ne serait que pour contrôler finement la partie GPU du Ryzen 7, même si les pilotes présents suffisent amplement en utilisation normale.  

Acheter le GTR7 sur le site de Beelink 

Acheter le GTR7 Pro sur le site de Beelink

Dernier point, décisif : malgré son équipement de haute tenue et ses excellentes performances, le GTR7 7840HS reste très abordable. Il est en effet vendu 789 euros sur le site de Beelink, en configuration 32 Go de Ram avec un SSD de 1 To. Un tarif plus que raisonnable quand on le compare à ceux de la concurrence. Son grand frère, le GTR7 Pro, avec le même équipement et un Ryzen 9 7940HS, un peu plus puissant, est proposé à 869 euros, ce qui demeure également très sage. On devrait également les trouver prochainement sur Amazon, à des tarifs assez proches. Quoi qu'il en soit, le GTR7 apparaît clairement  comme l'un des meilleurs mini PC du moment : un excellent choix pour ceux qui cherchent de la puissance dans un format ultra compact, et sans doute, une nouvelle référence hautement recommandable ! 

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