L'appli Waze bientôt remplacée par Google Maps ?
Pour faire des économies, Google va réduire la voilure de Waze, en taillant dans les effectifs et en l'associant au programme publicitaire de Google Maps. Le prélude d'une disparition prochaine de l'application de navigation ?
Comme de nombreuses entreprises du monde de la tech, Google traverse une mauvaise passe et cherche par tous les moyens à réaliser des économies, alors même que la firme investit massivement dans le développement de ses IA. Elle a déjà dû licencier 12 000 de ses employés en début d'année – soit 6 % de sa main-d'œuvre –, et cela ne semble pas aller en s'améliorant. Cette fois, ce sont les équipes de Waze, l'application de guidage GPS alimentée par sa communauté, qui sont dans son viseur. Pour rappel, le géant américain avait décidé d'intégrer en décembre dernier l'équipe qui développe Waze à celle de Google Maps et d'autres de ses services de navigation, comme le rapportait le Wall Street Journal. Une première puisque, même si la firme de Mountain View avait racheté l'application israélienne en 2013, c'étaient toujours des équipes bien distinctes qui travaillaient sur les deux services de navigation. L'entreprise se voulait néanmoins rassurante et assurait que "Google reste complètement dévoué à Waze, à sa singularité, à son application aimée de tous et à son excellente communauté de volontaires et d'utilisateurs". Elle a visiblement changé d'avis.
Dans un e-mail diffusé cette semaine au sein de Google et relayé par CNBC, le chef de la division cartographie de Google, Chris Phillips, a annoncé que l'entreprise changeait de stratégie pour le service de cartographie afin d'y inclure les publicités de Google plutôt que d'utiliser un système de publicité distinct. Une décision qui a pour conséquence d'entrainer des licenciements, sans que l'on sache combien d'employés seront concernés. Et contrairement à ce qui avait été annoncé au moment du rachat de l'application israélienne, Google semble bien opérer une absorption progressive afin de rentabiliser le service.
Google Maps et Waze : une fusion progressive pour réduire les coûts
En décembre, les 500 employés qui travaillaient au développement de Waze avaient intégré la division "Geo" de Google, qui comprend les développeurs de Google Maps, de Google Earth et de Street View. Si Neha Parikh, l'actuelle dirigeante de Waze, devait quitter son poste après une courte période de transition, le géant américain assurait qu'aucun licenciement n'aurait lieu et s'engageait à ce que Waze continue d'exister. La décision de fusionner les équipes venait de la volonté de Google de réduire les coûts en évitant des projets identiques menés sur deux fronts séparés et en mettant en commun les ressources des deux équipes. La firme avait d'ailleurs annoncé en juillet 2022 qu'elle allait rationaliser les procédures et combiner les investissements lorsqu'ils se chevauchent. L'idée était que les développeurs partagent leurs avancées entre eux afin de travailler plus efficacement sur les deux applications en simultané.
Dans son e-mail, Chris Phillips explique : "Nous avons décidé de faire passer la monétisation des annonces de Waze pour qu'elle soit gérée par la Global Business Organization (GBO), similaire à Google Maps. Malheureusement, cela entraînera une réduction des rôles axés sur la monétisation de Waze Ads dans les ventes, le marketing, les opérations et l'analyse." Il ajoute que la société espère "créer un produit Waze Ads plus évolutif et optimisé" tout en "réduisant le produit Waze Ads actuel pendant que nous nous concentrons sur la création de nouvelles annonces Waze alimentées par Google Ads". Plus de précisions seront données le 11 juillet prochain.
Google Maps et Waze : vers une absorption de l'application israélienne ?
Le géant du Web tient à rassurer l'importante et active communauté de Waze. Un porte-parole de l'entreprise a déclaré à CNBC qu'elle "reste profondément engagée à développer la marque unique de Waze, son application bien-aimée et sa communauté florissante de bénévoles et d'utilisateurs". En même temps, si Google Maps venait à "avaler" l'ancienne application israélienne, nul doute qu'il y aurait une levée de boucliers de la part de ses 151 millions d'utilisateurs – elle est assez populaire, particulièrement en Europe. En plus, la participation active de sa communauté lui permet, chaque mois, de fournir de précieuses données à Google, comme les limitations de vitesse, les accidents signalés par les automobilistes ou encore les zones de danger et de contrôle routier. Plutôt pratique !
Google a déjà dû, à cause du contexte économique difficile, abandonner son service de cloud gaming Stadia ainsi que le développement de son intelligence artificielle prometteuse Duplex on the Web – qui permet aux internautes de commander des produits ou des services sur la toile sans avoir à remplir les formulaires. Plusieurs autres projets pourraient bien être enterrés pour que l'entreprise puisse se recentrer, comme elle l'a annoncé, sur le cœur de son métier, à savoir la recherche et son activité publicitaire. Reste que Waze devrait continuer à exister... pour le moment.