Choisir un nouveau PC compatible Windows 11
Windows 11, le nouveau système d'exploitation de Microsoft qui arrivera fin 2021, sera plus exigeant que Windows 10 sur le plan matériel. Voici ce qu'il faut savoir si vous comptez acheter un PC compatible avec la mise à jour.
Microsoft l'a officiellement annoncé le 24 juin : Windows 11, le successeur de Windows 10, sortira à la fin 2021, probablement à l'automne. De fait, il sera installé en standard sur des PC neufs qui seront commercialisés à ce moment. Et une mise à jour gratuite sera progressivement déployée au premier semestre 2022 pour faire évoluer des ordinateurs fonctionnant avec d'anciennes versions de Windows (10, 8.1 ou 7). Malheureusement, tout le monde ne pourra pas en profiter et de nombreux PC resteront sur le carreau, exclus de cette évolution. En effet, Microsoft a revu ses exigences matérielles à la hausse, et une multitude d'ordinateurs pourtant récents et puissants ne pourront pas accueillir Windows 11.
Si cette politique stricte engendre une grogne bien compréhensible chez les utilisateurs, elle pose dès à présent un problème délicat : comment choisir aujourd'hui un ordinateur en état certain qu'il sera compatible avec Windows 11 ? La question se pose aussi bien pour les modèles neufs qui sont en vente actuellement ou qui le seront dans les semaines et les mois à venir, que pour les PC d'occasion ou reconditionnés vendus par des particuliers ou des professionnels spécialisés. Il serait en effet frustrant d'acheter un nouvel ordinateur aujourd'hui pour découvrir dans quelque temps qu'il sera incapable de profiter de Windows 11 et de ses alléchantes nouveautés.
Aussi, et même si la situation peut encore évoluer dans les prochaines semaines – et on le souhaite au vu du tollé généré par les annonces de Microsoft –, il nous paraît important de faire le point sur la compatibilité avec Windows 11, en particulier pour les soldes et la rentrée scolaire, périodes où beaucoup cherchent à renouveler leur équipement en profitant d'offres spéciales et autres promotions. Et pour savoir si votre PC actuel pourra fonctionner avec le futur système d'exploitation de Microsoft, consultez notre fiche pratique Vérifier la compatibilité d'un PC avec Windows 11).
Quelle est la configuration minimale pour Windows 11 ?
Après un joyeux cafouillage, Microsoft a revu ses exigences à la hausse (voir la page dédiée sur le site de l'éditeur). Officiellement, la configuration minimale pour faire tourner Windows 11 est la suivante :
- Processeur : 64 bits à 1 GHz avec deux coeurs
- Mémoire vive : 4 Go
- Stockage : 64 Go
- Affichage : HD (1280 x 720 pixels)
- Circuit graphique : compatible DirectX 12 avec pilote WDDM 2.x
- Bios : UEFI avec démarrage sécurisé
- Sécurité : module TMP 2.0
- Connexion Internet pour l'activation de Windows 11 Famille avec un compte Microsoft
Attention, il s'agit là d'un strict minimum ! Et bien vague encore. D'une part, il va sans dire qu'il est préférable de tabler sur 8 Go de mémoire vive et d'un SSD plutôt qu'un disque dur pour profiter pleinement et confortablement de Windows 11, en particulier de ses fonctions multitâches. De l'autre, il apparaît que les caractéristiques affichées pour le processeur sont insuffisantes pour savoir si une puces est compatible ou pas. Il convient ainsi de consulter les listes des processeurs Intel et AMD officiellement compatibles que Microsoft a publiées sur son site. Listes très restrictives, et à prendre avec des pincettes, car tout porte à croire qu'elles pourraient évoluer… Enfin, il y a la question du TMP 2.0, ce désormais fameux module de sécurité dont beaucoup ignoraient l'existence et dont la présence n'est pas facile à détecter, même en examinant une fiche technique.
On imagine aisément la confusion et l'inquiétude qui vont régner chez les consommateurs durant les prochains mois, au moment de choisir un PC. Aussi, il semble probable que les constructeurs apposent des étiquettes du type "Compatible Windows 11" ou "Prêt pour Windows 11" sur les modèles qui seront commercialisés d'ici à la fin 2021.
Quels sont les points à surveiller pour la compatibilité avec Windows 11 ?
On l'a dit, la configuration minimale exigée par Microsoft pour Windows 11 est assez vague. En particulier en ce qui concerne le processeur. En effet, il ne suffit pas d'avoir une puce à deux cœurs : encore faut-il qu'elle fasse partie de la liste des modèles approuvés par Microsoft. Et en examinant les listes que l'éditeur a mises en ligne, on s'aperçoit que des processeurs puissants pas très anciens sont exclus. De fait, Microsoft semble avoir posé en couperet en 2017 : ainsi, dans la famille Core Intel, les processeurs de 8e génération (ou plus récents) sont acceptés ; et dans la gamme Ryzen AMD, seules les puces de 2e génération (ou plus récentes) sont compatibles. Ces limites écartent les Intel Core de génération 7XXX et les AMD Ryzen 1xxx, qui ne datent pourtant que quelques ans. Très curieusement, on trouve sur les listes officielles des Atom, des Celeron et des Pentium Intel, des processeurs légers, voire "d'entrée de gamme", mais dans des générations récentes… Preuve qu'il ne s'agit pas uniquement d'une histoire de puissance de calcul.
En pratique, si vous achetez un PC récent avec un processeur Intel Core de 10e (10XXX) ou de 11e génération (11XXX) ou un AMD Ryzen de 3e (3XXX), 4e (4XXX) ou 5e (5XXX) génération, comme c'est le cas pour la grande majorité des modèles vendus actuellement, vous e devriez pas avoir de problème de compatibilité avec Windows 11. En revanche, si vous piochez dans l'occasion ou le reconditionné "à neuf", évitez les PC équipés de processeurs Intel Core 7XXX (ou antérieurs) ou AMD Ryzen (1XXX).
Soyez également attentif à la mémoire vive. 4 Go de Ram constituent un minimum, même pour Windows 10. Préférez d'emblée 8 Go (ou plus) et vérifiez que la mémoire est bien extensible. En effet, bon nombre de PC actuels – en particulier des portables – sont équipés d'une mémoire soudée directement sur leur carte mère. Il est ainsi impossible de la remplacer, d'autant que, bien souvent, l'absence d'emplacement libre (slot) interdit aussi d'en ajouter…
Rien de contraignant en revanche du coté stockage, les SSD actuels offrant tous au minimum 120 Go d'espace. Toutefois, évitez les PC d'entrée de gamme équipés de stockage eMMC – on en trouve encore –, une technologie moins rapide qui risque de poser problème.
Pas de souci non plus côté affichage : tous les ordinateurs portables actuels disposent au minimum d'un écran HD – généralement avec une définition 1366 x 768 pixels – supérieure donc à celle exigée.
Idem pour DirectX 12. Tous les circuits graphiques actuels, qu'ils soient externes – les fameuses "cartes graphiques" comme on les appelle souvent – ou intégrés dans le processeur savent gérer cette technologie qui date d'une dizaine d'années déjà. S'il y a un risque d'incompatibilité avec de très anciens composants – datant d'avant 2010 – sur les PC d'occasion, il n'y a aucun avec les ordinateurs neufs, même en entrée de gamme. Il faut juste veiller à la disponibilité de pilotes compatibles WDDM 2.0 – une certification Microsoft – sur le site de leur fabricant. Rien d'insurmontable donc.
De même, l'UEFI a remplacé le Bios traditionnel sur les PC depuis plusieurs années. Ce micrologicel intégré à la carte mère gère les composants matériels au plus près, avant même le système d'exploitation. Sauf à opter pour un PC de plus de dix ans en occasion, vous n'avez aucune chance de tomber sur un Bios à l'ancienne en achetant un ordinateur récent ou actuel.
Le point le plus épineux reste le TPM 2.0, dont la présence est requise pour Windows 11. Ce module de sécurité – de son vrai nom Trusted Platform Module version 2 – fait office de coffre-fort cryptographique, en permettant de créer, de gérer et de conserver des clés secrètes et des données sensibles. Utilisant son propre espace de calcul, totalement séparé de celui du système d'exploitation pour éviter toute infection provenant d'un logiciel malveillant ou d'un piratage, il est notamment utilisé par la fonction BitLocker qui chiffre les fichiers enregistrés sur disque.
Si la présence du TPM 2.0 n'est pas obligatoire, elle l'est explicitement requise avec Windows 11, pour sécuriser le système. Comme on l'a dit, il est difficile de savoir un PC dispose bien d'un module TPM 2.0 en lisant sa fiche technique, en particulier quand elle est réduite à sa plus simple expression dans un magasin. Toutefois, depuis 2016, Microsoft impose à ses partenaires constructeurs d'en intégrer systématiquement dans leurs modèles. Tous les PC neufs actuels en sont donc équipés en standard. C'est aussi le cas en occasion et en reconditionné, sur les ordinateurs pas trop anciens (trois ou quatre ans).
Notez en outre qu'il est possible d'ajouter un TPM 2.0 sur un PC qui en est démuni, en installant une carte d'extension intégrant une puce adaptée. Mais, depuis l'annonce de la sortie de Windows 11, la demande a dépassé l'offre et les prix des rares exemplaires encore disponibles se sont enflammés ! Mieux vaut attendre sagement que la situation se calme…