Des options payantes dans Facebook, Instagram et WhatsApp ?

Des options payantes dans Facebook, Instagram et WhatsApp ?

Pour remonter la pente avec le déclin de la publicité en ligne, Meta envisage de mettre en place des fonctions payantes dans Facebook, Instagram et WhatsApp. Une tendance qui frappe de nombreux réseaux sociaux.

Meta pourrait bien suivre la nouvelle tendance des réseaux sociaux, qui consiste à proposer un abonnement payant avec de nouvelles fonctions spéciales, à l'image de Snapchat avec Snapchat+ – qui offre des outils de personnalisation supplémentaires –, Twitter avec Twitter Blue – qui permet notamment de pouvoir supprimer un tweet –, Telegram avec son offre Telegram Premium – qui supprime les publicités, augmente les capacités de stockage et offre des bonus cosmétiques – ou encore Discord avec son abonnement Nitro. Il s'agit d'un moyen de faire face à une baisse des revenus, et ce n'était qu'une question de temps avant que Meta – qui possède Facebook, Instagram, WhatsApp et Messenger – ne suive cette nouvelle politique.

Il est bien loin le temps où l'on pouvait lire "C'est gratuit (et ça le restera toujours)" sur la page d'accueil de Facebook ! Selon un mémo interne adressé à ses salariés et révélé par The Verge, la firme de Mark Zuckerberg vient de créer une nouvelle division appelée "New Monetization Experiences" – soit "Nouvelles expériences de monétisation" en français – entièrement dédiée au développement de fonctions payantes. Elle est dirigée par Pratiti Raychoudhury, ancien responsable de la recherche chez Meta.

Meta : vers la mise en place d'options payantes

La volonté de Meta de rendre certaines fonctions payantes ne date pas d'hier. Depuis 2018 déjà, Facebook permet à ses utilisateurs de créer des groupes dont l'adhésion est payante, et WhatsApp permet aux entreprises de contacter directement leurs clients moyennant finance. Plus récemment, Instagram a autorisé les créateurs de contenu – les fameux influenceurs – à mettre en place un abonnement payant auprès de leurs abonnés afin de leur offrir du contenu et des publications exclusives. Autre idée, Facebook et Instagram cherchent à modifier leur interface afin de donner plus de place et de visibilité à leurs si chers créateurs – le tout en s'inspirant très fortement de TikTok, ce qui n'a pas du tout plus aux utilisateurs. D'ailleurs, à partir de 2024, la firme compte commencer à réclamer une partie des revenus des influenceurs.

Mais Meta ne compte pas s'arrêter là. John Hegeman, responsable de la division monétisation de Meta, a expliqué à The Verge qu'il reste encore de nombreuses opportunités pour remplir les caisses de l'entreprise. Selon lui, il existe "des opportunités de créer des nouveaux types de produits et de fonctionnalités pour lesquels les gens seraient prêts à payer". Il n'a en revanche pas donné plus de détail, se contentant d'ajouter que "nous sommes évidemment attentifs à ce qui se passe dans l'industrie. Et je pense qu'il y a plusieurs entreprises qui ont fait des choses intéressantes dans cet espace dont j'espère que nous pourrons apprendre et imiter au fil du temps." En espérant que cela n'entache pas trop l'utilisation gratuite de leurs réseaux sociaux.

Faire face à la baisse de revenus publicitaires

Baisse des recettes publicitaires, concurrence, polémiques en séries… Les raisons derrière cette décision ne manquent pas. Il faut dire que, financièrement, l'entreprise a de quoi s'inquiéter. En effet, Meta a annoncé fin juillet avoir généré un chiffre d'affaires de 28,8 milliards de dollars au cours du deuxième trimestre 2022, soit une baisse de 1 % par rapport à celui de l'année précédente. Une première dans son histoire, elle qui ne connaissait que la croissance ! Il faut dire que son modèle économique, basé presque exclusivement sur la publicité, a beaucoup souffert dernièrement, entre la guerre en Ukraine, l'inflation et le changement de politique publicitaire d'Apple. La firme à la pomme a décidé de mieux protéger la vie privée de ses utilisateurs avec la mise à jour iOS 14.5. Désormais, toutes les applications iOS qui veulent collecter les données des internautes doivent obtenir leur consentement explicite – et bien évidemment, la grande majorité refuse le pistage.

La crise que traverse Meta est toutefois à nuancer. En effet, la portée mondiale des publicités sur Facebook a quand même augmenté de 1,2 % entre avril et juin, portant l'audience publicitaire mondiale totale de la plateforme à 2,17 milliards. De plus, Facebook, Instagram et WhatsApp restent parmi les plateformes préférées des personnes utilisant les réseaux sociaux. Espérons que Meta ne s'éloigne pas de ce qui faisait l'identité de ses plateformes, au risque de voir le public s'en détourner.

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