Limitation Twitter : comment Elon Musk casse son jouet

Limitation Twitter : comment Elon Musk casse son jouet

Elon Musk continue de prendre des décisions douteuses pour Twitter ! Désormais, il faut un compte pour lire des tweets et même souscrire à l'abonnement payant pour voir plus de 500 messages par jour.

Twitter a eu droit à bien des changements depuis qu'Elon Musk a racheté la plateforme. Et pas forcément pour le meilleur. Le milliardaire fantasque a pris pour habitude d'essayer toutes ses idées directement sur les utilisateurs, sans passer par des phases de tests, et de changer d'avis comme de chemise. Et on a beau craindre le pire à chaque annonce, il arrive quand même à nous surprendre ! Ainsi, Elon Musk a décidé de bloquer l'accès aux tweets pour les utilisateurs non connectés, c'est=à=dire aux "touristes" qui n'ont pas de compte propre. En plus, pendant le week-end du 1er juillet, impossible pour les usagers de charger les tweets dans leur fil d'actualité. À la place, un mystérieux message "Limite de taux dépassée" s'affichait, invitant à patienter quelques instants avant d'essayer de rafraîchir de nouveau l'application.

En réalité, la plateforme a tout simplement mis en place une limite de tweets quotidiens. Ainsi, Elon Musk a expliqué que les comptes vérifiés – comprendre ceux des utilisateurs ayant souscrit à Twitter Blue – avaient le droit à la lecture de 6 000 tweets par jour. De leur côté, les comptes non vérifiés disposaient d'un maximum de 600 tweets, tandis que les nouveaux comptes non vérifiés étaient limités à 300 tweets par jour. Depuis, ces chiffres ont été revus à la hausse et devraient bientôt passer à respectivement 10 000, 1 000 et 500 lectures de tweets quotidiennes. Autant dire que Twitter perd grandement de son utilité si l'on n'est pas abonné à Twitter Blue !

Limitation Twitter : une incitation à souscrire à Twitter Blue ?

Mais pourquoi une telle décision ? Selon Elon Musk, il s'agit d'une mesure préventive, car Twitter ferait face à un trop grand nombre de requêtes à cause des start-ups qui entrainent leurs intelligences artificielles. Il les accuse de surcharger les serveurs de Twitter pour y récupérer des données, qui seront ensuite utilisées pour entraîner leurs IA, "de manière extrêmement agressive, au point d'affecter l'expérience réelle de l'utilisateur". Enfin, ça, c'est ce qu'il dit. Car des raisons bien différentes – et bien moins glorieuses – pourraient en réalité se cacher derrière l'instauration de cette mesure.

Selon The Platformer, Twitter n'aurait tout simplement pas réglé la facture d'une partie des serveurs. L'entreprise aurait tenté, début mars, de renégocier son contrat avec Google Cloud, avec lequel le réseau social avait noué un partenariat en 2018, afin de réduire de plusieurs millions de dollars par jour les dépenses liées aux coûts d'infrastructure. Or, les factures seraient restées impayées alors que le contrat a pris fin le 30 juin. Rappelons également qu'Elon Musk a licencié des milliers de personnes au moment de son arrivée, y compris celles essentielles au maintien de son infrastructure. Or, la nouvelle équipe technique serait complètement perdue quant au fonctionnement de certains outils de la plateforme. Le développeur Sheldon Chang a expliqué sur Mastodon, le concurrent de Twitter, avoir découvert dans l'application Twitter un bug qui envoyait constamment des requêtes au réseau social. En d'autres termes, celui-ci serait à l'origine d'une attaque DDoS... contre lui-même. "C'est hilarant. Il semble que Twitter se 'DDoSe' lui-même", s'amuse-t-il. "C'est de l'amateurisme."

Mais on peut également y voir un moyen de forcer les utilisateurs à souscrire à Twitter Blue, le nouveau système de vérification étant particulièrement promu par la plateforme, au point de se voir accorder de plus en plus de privilèges (mise en avant des tweets, limitation de la publicité, etc.). On peut également se demander si l'inscription au réseau social ne deviendra pas, à terme, une obligation pour tous ceux qui souhaitent simplement y jeter un coup d'œil. Cependant, limiter le temps passé sur une plateforme dont la survie repose en grande partie sur les revenus publicitaires semble très risqué. En tout cas, voilà qui fait les affaires des concurrents de l'Oiseau bleu. Depuis ces désagréments, Mastodon a ainsi accueilli 110 000 nouveaux comptes. Threads, le futur réseau social de Meta, et BlueSky Social, doivent également bien se frotter les mains !

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