Câbles et ports USB : enfin des appellations claires !
Les prises et les câbles USB vont abandonner leurs références complexes et mystérieuses au profit de dénominations beaucoup plus claires. De quoi simplifier la vie des consommateurs, pour l'achat comme pour l'utilisation.
Connaissez-vous toutes les caractéristiques de la norme USB 3.0 ? Et les différences entre l'USB 3.1 Gen 1 et l'USB 3.2 Gen 1 ? Les nouveautés de l'USB 4 Version 2 ? Ou les capacités de l'USB SuperSpeed ? Probablement pas. Car, à moins d'être expert es technologies, il est bien difficile de se retrouver dans la jungle des appellations et de décrypter les subtilités entre les références barbares qui se sont multipliées ces dernières années. La faute à l'USB Implementers Forum (USB IF), l'organisme international non lucratif qui gère la norme USB. De fait, si cette interface "universelle" est connue et utilisée de tous depuis sa création au milieu des années 1990, elle a énormément évolué au fil des progrès techniques depuis son apparition, l'USB 1.0 d'origine laissant place à de multiples déclinaisons – USB 2.0, USB 3.0, USB 3.1, etc. – sans disparaître pour autant. Au point de noyer les utilisateurs sous une foule de dénominations, alors que certains ont déjà du mal à différencier les formats physiques de prises – USB-A, microUSB, USB-C…
Conscient de la confusion engendrée ces derniers temps, notamment avec les récentes USB 3.2 Gen 2 et USB 3.2 2x2, l'USB IF a décidé de revoir sa copie et d'abandonner les appellations actuelles au profit d'une nomenclature plus simple et plus claire. Exit donc les mystérieux USB 3.1 Gen 1 et autre USB 3.2 Gen 2 : désormais, les câbles et les ports USB seront tous estampillés avec un système très simple mettant en avant les deux caractéristiques techniques qui font la différence – et les seules qui intéressent réellement les utilisateurs – à savoir le débit maximum et la puissance électrique supportée. L'USB IF a ainsi adopté un principe assez simple indiquant uniquement la vitesse maximale de transfert possible, en Gbit/s (Gbps selon le système de référencement anglo-saxon) pour les prises et les câbles, et la puissance électrique admissible en watts (W) pour les câbles, comme on peut le voir dans les tableaux ci-dessous.
Comme on peut le constater, les nouveaux appellations ne font plus références aux noms techniques des normes : il n'est plus question d'uSB 3.1, d'USB 3.2 ni même d'USB 4.0, la toute nouvelle génération, en cours de finalisation. Seul le débit maximum est indiqué. De même, avec l'indication claire de la puissance électrique admissible, il ne sera plus nécessaire de décrypter les petits caractères au dos d'un emballage pour savoir si un câble supporte l'énergie nécessaire pour alimenter un appareil. De quoi éviter d'utiliser un câble 60 W pour recharger un ordinateur nécessitant 240 W…
Quelques remarques. D'abord, les nouvelles appellations seront progressivement adoptées par le nouveaux produits mis en vente sur le marché, les anciens, fabriqués avant, pouvant encore circuler dans le commerce le temps d'écouler les stocks. Ensuite, ces dénominations ne concernent que les câbles et les prises de type USB-C, la norme la plus "moderne" des connecteurs, que l'Europe a d'ailleurs décidé d'imposer à tous els produits électroniques d'ici à l'automne 2024 (voir notre article). Par ailleurs, ce nouveau système n'est pas parfait, car il fait l'impasse sur certains aspects techniques comme les définitions ou les taux de rafraîchissement d'un câble qui transporte un signal vidéo en DisplayPort. Enfin, la nouvelle nomenclature ne s'applique pas aux anciennes normes comme l'USB 1.0 ou l'USB 2.0, limité à un débit maximum de 480 Mbit/s et encore souvent qualifié de USB Hi-Speed, ce qui risque de maintenir une certaine confusion…
Il n'empêche, en reprenant le modèle du Wi-Fi – qui a opté il y a quelques années pour des numéros du type Wi-Fi 5 ou Wi-Fi 6 au lieux des cryptiques 802.11ac et 8022.11ax –, il s'agit d'une excellente initiative qui devrait simplifier notablement la vie de tous les utilisateurs… si les fabricants et les commerçants jouent bien le jeu !