Google Maps propose des itinéraires plus écolos
Google Maps s'enrichit d'une nouvelle fonction qui rend les trajets plus écologiques et plus économiques, en indiquant les itinéraires les moins gourmands en carburant (essence, gasoil, gaz) ou en électricité.
L'utilisation de la voiture est une des causes majeures des émissions de CO2, qui participent grandement à la crise écologique actuelle. Selon l'Agence Internationale de l'Énergie, le trafic routier – voitures, camions, motos, bus – a produit 75 % des émissions de CO2 en 2021. Par conséquent, pour limiter les dégâts, il faut absolument s'occuper de la question des transports. Google Maps s'y est attelé avec sa dernière mise à jour, qui propose de réduire la quantité de carburant utilisée pour un trajet – et donc la pollution émise – en échange de quelques minutes de route en plus. En effet, au moment de préparer l'itinéraire du trajet, Google Maps propose plusieurs mode de transport : la marche, le vélo, les transports en commun et la voiture. Ensuite, il indique le chemin le plus rapide, qui apparait en bleu avec le temps de trajet. Dorénavant, il mettra aussi en avant le chemin le plus économe en carburant – qui n'est pas forcément le plus rapide – avec une petite feuille verte à côté. Cette fonction peut être désactivée ou activée dans les paramètres de l'application. Aux côtés des options Éviter les voies rapides, Éviter les péages et Éviter les ferries, se trouve désormais Privilégier les itinéraires économes en carburant. Dans un billet de blog publié le 7 septembre, Google donne l'exemple d'un trajet en voiture entre Limoges et Bergerac. En utilisant cette fonction, la durée du voyage est rallongée de dix minutes, mais profite d'une économie de 30 % de la consommation de carburant.
Pour parvenir à un résultat précis, Google Maps propose maintenant d'indiquer le type de carburant du véhicule – essence, diesel, électrique ou hybride. Il prend également en compte le relief de la route – la présence d'une côte par exemple – et le trafic. Pour ça, l'entreprise s'est appuyée sur les données du Laboratoire national des énergies renouvelables du Département américain de l'énergie (NREL), de l'Agence européenne pour l'environnement et de ses propres datas de tendance de circulation. Cette fonction était déjà déployée aux États-Unis, au Canada et en Allemagne, et a produit de beaux résultats. Avec elle, c'est 500 000 tonnes d'émissions de CO2 qui ont été évitées, soit l'équivalent d'un retrait de la circulation de 100 000 voiture à moteur thermique. Aujourd'hui, cette option est progressivement déployée dans 40 nouveaux pays européens, dont la France. Et si elle ne saurait pas séduire pour son côté écologique, nul doute que les économies qu'elle permet de réaliser – puisque l'utilisation de moins de carburant entraine moins de dépenses – aura raison des plus récalcitrants, surtout avec l'inflation.
Applications GPS : des mesures de sensibilisation
Cette nouveauté fait écho à la décision de la France. En effet, avec le décret du 3 août 2022 relatif aux services numériques d'assistance aux déplacements, publié dans le Journal Officiel, le gouvernement entend s'impliquer dans notre utilisation des applications et sites de guidage GPS, comme Google Maps, Waze, Apple Plans, Mappy et même Bonjour RATP. L'idée est de sensibiliser les automobilistes à leur impact sur l'environnement en leur proposant de meilleures pratiques. Certaines mesures entrent en vigueur dès le 6 août afin d'"accompagner la transition des usages vers une mobilité décarbonée" sur les applications de guidage.
Un des objectifs du gouvernement est de faire prendre conscience à chaque conducteur l'impact de ses déplacements sur l'environnement. C'est pourquoi, dès à présent, dès qu'un utilisateur planifiera un trajet, les GPS devront fournir à "leurs utilisateurs une information relative aux quantités de gaz à effet de serre et aux polluants de l'air émis" par les différents modes de transport possibles pour leur itinéraire– comme les oxydes d'azote et les particules fines. Le but est que les utilisateurs puissent à chaque fois comparer leur empreinte carbone en fonction du mode de transport choisi, et se décider en leur âme et conscience. Par ailleurs, les applications vont également devoir "mettre en avant" les "propositions d'itinéraires dont l'impact est le plus faible en termes d'émissions de gaz à effet de serre".
Dans la même optique, à partir de décembre 2022, tous les sites et applications devront diffuser, à chaque fois qu'un utilisateur cherche un trajet, des messages de sensibilisation à l'environnement tels que "pour les trajets courts, privilégiez la marche ou le vélo", "pensez à covoiturer" ou "passez de 130 à 110km/h sur autoroute réduit votre consommation de 20 %." Ces messages seront présentés "à l'utilisateur de manière régulière, dès le résultat de la recherche d'itinéraire, dans un format aisément lisible", précise le décret. Ils seront toujours accompagnés de la signature #SeDéplacerMoinsPolluer.
Des mesures pour limiter la pollution des véhicules
Les scientifiques l'ont démontré, rouler moins vite permet de moins polluer. C'est pourquoi le gouvernement cherche à baisser la vitesse maximale de 20 km/heure – et donc diminuer la pollution engendrée par la conduite d'une voiture sur un trajet long. Pour y parvenir, les applications mettront en avant "un itinéraire alternatif prenant en compte une diminution de la vitesse maximale de 20 km/h sur les portions concernées". Concrètement, lorsque plusieurs itinéraires sont possibles pour atteindre une même destination, elles devront proposer en premier les trajets les moins polluants – en évitant des routes à 130 km/h par exemple. Notons au passage que le gouvernement avait échoué à imposer une limitation de vitesse à 110 km/h sur les autoroutes.
Toutefois, cela ne signifie pas pour autant que les usagers doivent avoir recours à "l'usage massif des voies secondaires pour du trafic de transit", ce qui est parfois encouragé par les GPS. Or, la surcharge de certaines routes de campagne est pointée du doigt par plusieurs communes, qui reçoivent de nombreuses plaintes de leurs habitants – la tranquillité et l'absence de nuisance sonore sont souvent des atouts de la vie en province. Aussi, les GPS auront l'interdiction de proposer ces trajets alternatifs à moins qu'ils permettent de réduire le temps de voyage total d'au moins 10 % par rapport "à l'itinéraire maximisant l'usage de voies non secondaires" ou que des travaux aient lieu sur la voie principale. À terme, le gouvernement espère ne plus avoir besoin du tout de proposer ces seconds itinéraires.
Enfin, les applications de guidage auront jusqu'au 1er décembre 2022 au plus tard pour afficher sur leurs cartes les aires de covoiturage ou de bornes de vélos partagés. Puis, à compter du 1er juin 2023, elles devront "rendre accessibles facilement" différentes informations concernant la protection de l'environnement, comme les restrictions de circulation suite à un pic de pollution et les Zones à faibles émissions (ZFE), qui devront arriver dans les années à venir. Elles auront jusqu'à fin 2023 pour en faire de même avec tous les moyens de transport en commun et de véhicules partagés, notamment les vélos et les trottinettes électriques.