Paiement biométrique : la main pour remplacer la carte bancaire
Payer en se servant simplement de sa main, sans aucun gadget électronique ? C'est la promesse d'Ingenico, spécialistes des solutions de paiement, qui a mis au point un procédé biométrique original utilisant les veines de la paume.
La carte bancaire s'est imposée, depuis maintenant plusieurs années, comme le moyen de paiement par excellence, surtout depuis que le paiement sans contact s'est installé dans le quotidien de chacun avec la pandémie – où il a été promu comme un geste barrière à part entière – et l'augmentation du plafond à 50 € – une limite qui pourrait être relevée à 80 €. Ce procédé a notamment contribué à fluidifier les passages en caisse et à simplifier la vie de ses utilisateurs. Mais aussi pratique soit-elle, la carte bancaire possède quelques inconvénients puisqu'il faut de temps en temps saisir un code secret pour valider le paiement – ce qui fait perdre du temps – et que des personnes mal intentionnées peuvent s'en emparer – ce qui pose des problèmes de sécurité.
Face à ce constat, la société Ingenico – spécialiste des des terminaux de paiement – a mis au point un nouveau moyen de paiement grâce à une technologie biométrique originale. Son principe est particulièrement original : ce sont les veines de la paume de la main qui servent à identifier un utilisateur, et ainsi à valider une transaction. Une idée révolutionnaire, mais qui n'est pas sans risque.
Paiement biométrique : la promesse de la sécurité absolue
En pratique, il suffit d'approcher la paume d'un capteur infrarouge NIR (Near Infra-Red), qui analyse le réseau de veines pour identifier le client et valider le paiement. Plus besoin de fouiller dans son portefeuille pour trouver sa carte bancaire ni d'entrer un code secret. Et encore moins de se faire greffer une puce ou un implant sous la peau ! Dans son communiqué, Ingenico promet un processus facile à mettre en œuvre et à utiliser pour les commerçants grâce à des terminaux compatibles, la main remplaçant de fait la carte bancaire, grâce à une association personnalisée.
Selon l'entreprise, le paiement biométrique par la paume de la main permettrait de réduire les files d'attente, d'accélérer les paiements et, surtout, de limiter les risques de fraude. "Parce que chaque personne a un motif veineux unique dans sa paume, l'identification des veines de la paume est l'une des technologies biométriques les plus précises et les plus sûres au monde", explique Michel Léger, vice-président exécutif mondial du développement des solutions chez Ingenico. Car si les motifs veineux sont uniques, il est impossible de les dérober pour prendre l'identité de quelqu'un d'autre et payer en se servant sur son compte en banque.
Mais une telle technologie a de quoi susciter quelques inquiétudes tout à fait légitimes – avant la pandémie, la majorité des Français étaient réticents à utiliser le sans contact pour des raisons de sécurité. Comme elles sont uniques par essence, les données biométriques possèdent une grande valeur et pourraient donc fortement intéresser les pirates. Ingenico se veut rassurant et explique que, une fois scannée, l'image de la main est cryptée, tokenisée et liée à la carte de paiement du client dans son environnement cloud. De plus, il serait impossible de frauder en utilisant des photos de la paume de la main car "les modèles uniques sous la peau sont pratiquement impossibles à reproduire." On peut tout de même craindre un piratage de la base de données, comme cela a déjà été le cas pour Aadhar, la base de données biométriques indienne – la plus grande du monde –, en 2018. Les premiers tests d'Ingenico devraient avoir lieu en Amérique du Nord. L'Europe devra encore attendre un peu avant de bénéficier de cette nouvelle méthode de paiement. De quoi laisser le temps au Parlement européen de légiférer sur le sujet ?