Paiement instantané en P2P sur smartphone : la solution du futur ?
Oubliez les restrictions ds cartes bancaires classiques ! L'Europe prépare une solution universelle de paiement instantané "de compte à compte" sur smartphone. Une véritable révolution qui arrivera en France dès la fin 2023 !
Le duopole de Visa et Mastercard dans le domaine du paiement soulève des préoccupations en matière de concurrence, car cela leur donne un pouvoir considérable pour dicter les prix et les conditions auxquels les commerçants et les consommateurs peuvent utiliser leurs services – par exemple, les deux entreprises imposent des frais élevés pour l'utilisation de leurs services de traitement de paiements. C'est pourquoi l'Europe cherche à développer une solution alternative via la société EPI (European Payments Initiative). Lancée en 2020, elle est financée et propulsée par BFCM, BNP Paribas, BPCE, Crédit Agricole, Deutsche Bank, DSGV, ING, KBC, La Banque Postale, Société Générale, Nexi et Worldline, qui ont récemment été rejoints par Belfius, DZ Bank, ABN Amro et Rabobank. Tous cherchent à mettre en place "une solution unifiée de paiement instantané de compte à compte développée en Europe", comme ils l'expliquent dans leur communiqué. En d'autres termes, l'EPI proposera une solution de portefeuille numérique – wallet en anglais – pour permettre aux utilisateurs de payer via leur smartphone en virement instantané, et ce dans tous les usages du quotidien, sous une marque unique au niveau européen. Initialement, le consortium voulait mettre au point leur propre carte bancaire européenne, mais de nombreuses défections l'ont obligé à réduire ses ambitions en se recentrant sur le portefeuille numérique et la technologie de paiement instantané. Et les Français pourront en profiter dès cette année 2023 !
Paiement EPI : un portefeuille numérique avec paiement instantané
Les Jeux olympiques de Paris sont le parfait exemple des problèmes causés par le duopole de Visa et Mastercard. En effet, comme Visa est un partenaire officiel du Comité International olympique (CIO) jusqu'en 2032, l'entreprise bénéficie de l'exclusivité des JO de 2024. Ainsi, l'intégralité des boutiques officielles n'acceptera que les cartes bancaires de l'émetteur ou du liquide. Mastercard et toute carte étrangère telle qu'American Express sont refusées. Une aberration qui fait fuir de nombreux clients ! Aussi, la solution européenne sera lancée dans le cadre d'une phase pilote en France et en Allemagne à la fin de l'année 2023, qui seront rejointes en 2024 par la Belgique. Un choix justifié par le fait que cette zone représente plus de la moitié des paiements en détail hors espèces dans la zone euro, ce qui en fait une très bonne base pour se développer. Les autres pays d'Europe y auront droit par la suite, sans qu'on ait de calendrier plus précis.
Au départ, le portefeuille numérique ne prendra en charge que le paiement de personne à personne (P2P). Ainsi, les usagers pourront se transférer de l'argent entre eux, de compte bancaire à compte bancaire, gratuitement et en quelques secondes, via l'application de la banque du client ou une application dédiée sur téléphone mobile, comme l'explique le directeur général délégué de BNP Paribas Thierry Laborde à BFM TV. Viendront ensuite progressivement les paiements de personne à professionnel (P2Pro), puis les achats en ligne, et enfin les paiements en point de vente, via un QR code à scanner pour ces derniers. Le but final est de couvrir l'ensemble des cas d'usage rencontrés au quotidien. Pour utiliser la solution d'EPI, il faudra être équipé d'un smartphone. Plusieurs modalités de paiement seront proposées : transactions uniques, abonnements, paiements échelonnés, paiements à la livraison et réservations
En parallèle, le consortium procède à l'achat du néerlandais Currence iDEAL, schéma de paiement dominant aux Pays-Bas – de cette façon, EPI possède une garantie du succès au moins sur ce territoire –, et du fournisseur de solutions de paiement luxembourgeois Payconiq International (PQI), qui opère aux Pays-Bas, en Belgique et au Luxembourg, et qui va continuer de fonctionner. En France, EPI compte se baser à son lancement sur la plateforme commune aux banques françaises Paylib, lancée en 2013 sur les terminaux Android et qui n'a pas rencontré le succès escompté.