Amazon ACX : la chasse à la contrefaçon est ouverte !

Amazon ACX : la chasse à la contrefaçon est ouverte !

Pour lutter contre les contrefaçons, Amazon met en place le programme Anti-Counterfeiting Exchange (ACX) permettant d'identifier plus facilement les copies illégales qui trompent les consommateurs. Un bon moyen d'éviter les arnaques !

La contrefaçon est un véritable fléau, que ce soit pour les consommateurs, qui se retrouvent parfois avec des produits dangereux, ou les entreprises, qui sont privées d'une partie de leurs ventes – la contrefaçon représente 460 milliards d'euros de valeur marchande au niveau de la planète. C'est d'autant plus problématique lorsque cela concerne des produits sensibles comme des médicaments aux effets néfastes et des pièces défectueuses. Et malheureusement, cette pratique ne va que de façon croissante, aidée par la mondialisation et l'inflation. Environ un Européen sur dix achète aujourd'hui à son insu un produit contrefait, selon les chiffres recueillis par Franceinfo !

Les plateformes d'e-commerce jouent malgré elles un rôle important dans la vente de ces produits, donnant de la visibilité aux vendeurs et leur permettant d'atteindre un large public. Toutes les catégories sont concernées, du luxe aux articles du quotidien. C'est pourquoi Amazon a annoncé, dans un communiqué publié le jeudi 20 avril, le lancement d'un nouveau programme destiné à identifier plus facilement les contrefacteurs. En tant que géant mondial du commerce en ligne, il a rôle important à jouer dans la lutte contre ce fléau ! Ce programme, appelé Anti-Counterfeiting Exchange (ACX) – soit "plateforme contre la contrefaçon" en français –, prend la forme d'une "collaboration industrielle destinée à rendre plus sûrs les achats en ligne et plus difficile pour les contrefacteurs de passer d'un magasin à l'autre pour tenter de vendre leurs produits contrefaits."

Concrètement, les vendeurs et les magasins partenaires d'Amazon vont pouvoir partager leurs informations concernant les sociétés soupçonnées de vendre des imitations, et ainsi identifier et arrêter les contrefacteurs plus rapidement qu'ils ne le feraient sans cette collaboration. Bien évidemment, un tiers indépendant se chargera de fournir aux participants un accès anonyme pour le partage.

Contrefaçons Amazon : un fléau qui concerne tout le monde

Amazon n'est pas un novice en matière de lutte contre la contrefaçon, loin de là ! En tant que géant mondial du commerce en ligne, il joue malgré lui un rôle important dans la diffusion de ce fléau. Aussi, l'entreprise a recours à des algorithmes nourris au machine learning pour scruter la plateforme à la recherche de produits frauduleux, comme le rapporte le média Les Echos. De plus, elle demande de plus en plus d'informations à de ses potentiels vendeurs partenaires, concernant leur identité, leur adresse et leurs comptes bancaires. Elle n'hésite pas non plus à organiser des entretiens vidéo avec ses employés afin de vérifier la véracité de ces données.

Le géant du e-commerce se félicite de l'efficacité de ses "contrôles préventifs". Dans son dernier rapport sur la protection des marques, il affirme avoir investi plus de 1,2 milliard de dollars dans ces opérations de lutte contre les contrefaçons – contre 700 millions en 2020 – et employé plus de 15 000 personnes, dont des développeurs de logiciels d'intelligence artificielle et des enquêteurs spécialisés. Cela lui aurait permis de repérer et de détruire plus de 6 millions de produits contrefaits en 2022 dans le monde, contre 3 millions en 2021 et 2 millions en 2020.

Amazon ACX : une collaboration pour identifier les contrefacteurs

Amazon affirme avoir réussi, grâce à l'ACX, à détecter des centaines de comptes correspondant à un même contrefacteur, qui tentait des cellules de vente sur Amazon, et au moins un autre opérateur de magasin. Grâce à l'ACX, lorsque l'un des magasins participants repère un contrefacteur et partage les informations aux autres membres, ces derniers sont informés de son existence et peuvent l'arrêter encore plus rapidement dans leur magasin. "Nous voulons que nos clients aient confiance dans leur expérience d'achat et que les marques sachent qu'elles sont protégées contre les contrefaçons", explique dans le communiqué Dharmesh Mehta, vice-président d'Amazon chargé des services aux partenaires de vente. "Nous pensons qu'il est essentiel de partager des informations sur les contrefacteurs confirmés afin d'aider l'ensemble du secteur à arrêter ces criminels plus tôt."

La lutte contre la contrefaçon est un enjeu de taille pour l'image d'Amazon, mais également sur le plan judiciaire. En effet, en décembre 2022, la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE) a estimé que le géant du e-commerce pourrait potentiellement être considéré comme faisant lui-même la promotion de faux produits Louboutin – et donc des autres contrefaçons de façon générale – vendus sur sa plateforme par des tiers – une cour d'appel devra trancher sur la question dans les prochains mois. Cette potentielle condamnation est due au fait qu'Amazon affiche de façon uniforme ses propres annonces et celles de ses vendeurs tiers, tout en apposant son logo sur l'ensemble des annonces. Autant d'éléments qui peuvent donner à l'utilisateur l'impression que c'est Amazon qui commercialise, en son nom et pour son propre compte, les produits des vendeurs tiers. Une position qui ouvre la voie à une responsabilité des plateformes dans la vente de contrefaçons...

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