Streaming illégal : l'hécatombe chez les sites de piratage

Streaming illégal : l'hécatombe chez les sites de piratage

Sale temps pour les amateurs de streaming illégal : 2Embed, un des principaux pourvoyeurs de contenus piratés vient d'être mis hors d'état de nuire par les autorités, entrainant des centaines de sites dans sa chute.

L'Alliance for Creativity and Entertainment (ACE) a encore frappé ! Depuis plusieurs années, cette association internationale, qui regroupe de nombreux acteurs de 'l'audiovisuel (Netflix, Paramount, Disney, HBO, Sony Pictures…) mène une lutte sans merci contre le piratage numérique, pour protéger le marché de la création légale. Et son action s'étend bien au-delà des seuls États-Unis, ses agents exerçant dans le monde entier pour traquer toutes les sources de contenus piratés, Internet ne connaissant pas de frontière. De plus en plus active, l'organisation vient d'ajouter une nouvelle victoire à son palmarès : elle vient en effet de mettre hors circuit 2Embed, l'un des plus importants "fournisseurs de services" de contenus piratés, qui proposait quelque 300 000 films et séries à des plateformes de streaming illégal. Un catalogue impressionnant que des sites pirates pouvaient diffuser moyennant finances, comme tout client se fournissant chez un prestataire spécialisé. Un juteux modèle économique – sur lequel repose d'ailleurs d'autres sites pirates – qui vient de s'effondrer, entraînant dans sa chute la fermeture de centaines de plateformes populaires dans le monde. 

Fermeture de 2Embed : des centaines de sites effacés de la Toile

De fait, l'explosion du streaming ces dernières années, avec la multiplication des offres légales et officielles, a entraîné la création d'un véritable marché parallèle, en incitant des entrepreneurs malins à proposer du "piratage en tant que service" afin de fournir des gigantesques collections de contenus piratés prêts à l'emploi à des plateformes. N'importe qui ou presque peut ainsi acheter un accès pour monter un portail de films, de séries et d'émissions de télévision sans se préoccuper de les récupérer, en se contenant de mettre en place un site avec une interface et en se connectant à la base de données via une simple API – une simple interface de programmation n'exigeant qu'un minimum de connaissances techniques. Et pour faciliter encore plus le travail de leurs clients, des fournisseurs comme comme 2Embed proposent même des scripts complets et des identifiants IMDb permettant de récupérer directement des descriptifs de contenus. Du véritables "clés en mains", digne de fournisseurs officiels !

Selon Torrentfreak, le grand expert de ce secteur très particulier, 302 plateformes de streaming illégal sur les 457 repérées par l'ACE sont déjà indisponibles, hors ligne ou vidées de leur contenu, suite à la mise hors circuit de 2Embed. Ces portails auraient enregistré plus de 2,75 milliards de visites au cours des deux dernières années, ce qui donne une assez bonne idée de leur succès et du marché qu'elles exploitent. 

Fermeture de 2Embed : un nouvel épisode dans une lutte sans fin

La fermeture de 2Embed constitue une indiscutable victoire pour l'ACE qui a pour l'occasion travaillé de concert avec l'état vietnamien, berceau supposé du fournisseur. Comme elle le signale sur son site Web, l'organisation a d'ailleurs multiplié les actions similaires ces derniers, en combinant les pressions et interventions des industriels du cinéma, des gouvernements ou encore de la Commission européenne. Et plusieurs sites célèbres dans le milieu du piratage sont ainsi tombés ces dernières semaines, tels Soap2Day, qui revendiquait plus de 100 millions de visites par mois, CAKES  ou encore RARBG, autres "grandes figures" de la distribution de contenus illégaux. 

Toutefois, si la fin de service de 2Embed porte un coup dur au marché noir du streaming illégal, elle ne signe pas pour autant l'arrêt du piratage de contenus audio-vidéo sur Internet. Et même si elles restent sous une surveillance de plus en plus rapprochée et sous le coup de lourdes sanctions, les plateformes pirates ont déjà prouvé à de multiples reprises qu'elles savaient résister aux assauts des autorités et rebondir après des fermetures. En témoignent les nombreux sites francophones qui se renouvellent constamment (voir notre article sur le téléchargement direct). Ou encore Zoro.to, le spécialiste des "animes" qui vient de changer de nom pour aniwatch.to ou le retour récent du mythique The Pirate Bay,, qui vient discrètement de s'ouvrir ses portes à de nouveaux membres, après quatre ans de purgatoire. Le grand jeu du chat et de la souris ne semble pas près de finir…

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