Les autorités alertent : ces comparateurs en ligne ne sont pas du tout honnêtes

Méfiez-vous des comparateurs en ligne que vous utilisez pour évaluer les offres des fournisseurs de gaz ou d'électricité ! Certains vous mentent en vous cachant les meilleures formules.
Si elle a été longtemps négligée, l'énergie représente désormais une part très importante dans le budget des Français. Qu'il s'agisse d'électricité, de gaz ou de fioul, les prix n'ont cessé d'augmenter ces dernières années pour de multiples raisons – plus de 25 % pour l'électricité en 2023 et de nombreuses hausses pour le gaz –, avec des factures de plus en plus lourdes pour les consommateurs. Et les récents remous géopolitiques pourraient encore faire varier les cours prochainement.
Depuis l'ouverture à la concurrence du marché de l'énergie en 2007, les consommateurs peuvent choisir entre de nombreux fournisseurs de gaz et d'électricité. Des entreprises qui proposent une multitude de formules à des tarifs très différents, ce qui ne simplifie pas le choix. Aussi, pour s'y retrouver et les aider à faire des économies, les consommateurs se tournent de plus en plus vers les comparateurs en ligne.
Ces plateformes permettent de comparer une multitude d'offres en quelques clics, avec une promesse de simplicité et de transparence. Cependant, derrière cette façade d'impartialité, des zones d'ombre subsistent : qu'en est-il réellement de leur objectivité ?
Dans sa dernière lettre d'information publiée le 25 février, le Médiateur national de l'énergie, autorité publique indépendante, tire la sonnette d'alarme à propos des comparateurs privés d'offres de gaz et d'électricité en ligne, en leur reprochant un "manque de transparence". Alors que les consommateurs s'attendent à un service objectif qui leur proposera la meilleure option parmi la soixantaine d'offres qui existent sur le marché, ils sont en réalité confrontés à une "activité de courtage déguisée".
De nombreux comparateurs ont en effet établi des partenariats commerciaux avec des fournisseurs. En échange d'une rémunération sous forme de commission, ils mettent en avant certaines offres, reléguant d'autres, potentiellement plus avantageuses, au second plan. Mais, bien évidemment, ils ne l'indiquent nullement aux utilisateurs. Autant dire que cela fausse quelque peu l'impartialité des résultats…
C'est le cas, par exemple, du comparateur Selectra, qui a écopé d'une amende de 400 000 euros pour avoir "entretenu une confusion avec les fournisseurs historiques d'énergie" et "avoir présenté des offres de manière trompeuse, notamment en mettant en avant des remises inexistantes". Les sites Expertise Energie et Ma Petite Facture ont également été épinglés.
Pour remédier à ces abus, le Médiateur national de l'énergie préconise l'adoption de dispositions législatives permettant un renforcement de l'information des consommateurs, la création d'un label pour les comparateurs respectant un haut standard de transparence, des contrôles renforcés pour s'assurer de la véracité des informations diffusées et une interdiction aux comparateurs de cumuler leur activité avec celle de fourniture d'énergie.
En attendant des mesures allant dans ce sens, il est primordial de garder un œil critique lors de l'utilisation de comparateurs, en en consultant plusieurs, en vérifiant les sources des informations et en se méfiant des offres trop alléchantes. Mieux vaut d'ailleurs utiliser les comparateurs comme celui du Médiateur national de l'énergie ou de l'UFC-Que Choisir qui, eux, sont vraiment fiables.