Ernie Bot : un ChatGPT chinois encore rudimentaire

La Chine se lance aussi dans la course à l'IA grand public avec Ernie Bot, son premier robot conversationnel. Limité au mandarin et encore imparfait, ce ChatGPT chinois a toutefois eu du mal à convaincre lors de sa présentation…

Depuis que ChatGPT, le robot conversationnel révolutionnaire d'OpenAI, a débarqué sur Internet à la fin 2022, tout le monde semble vouloir l'intégrer à ses services, voire développer sa propre IA. Après le rachat d'OpenAI par Microsoft et l'intégration de GPT-4 dans Bing, puis la présentation de Google Bard, c'est au tour de la Chine de se lancer dans la course à l'IA. C'est le moteur de recherche Baidu – le Google chinois – qui s'y colle avec Ernie Bot, une intelligence artificielle qui repose sur le modèle de langage de l'entreprise du nom d'ERNIE (Enhanced Representation through Knowledge Integration). Comme ChatGPT, il peut comprendre et répondre aux questions des utilisateurs posées en mandarin – il prend également en compte certains dialectes de Chine, et comprend à peu près l'anglais, à un niveau moindre. Toutefois, sa présentation a fait un sacré flop, en décevant les investisseurs qui ont aussitôt fait baisser le cours de l'action Baidu en bourse.

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Ernie Bot : un ChatGPT basique limité au mandarin

Ernie Bot a été imaginé par Baidu pour améliorer la qualité des réponses des assistants virtuels en Chine. Lors de sa présentation, qui était une vidéo préenregistrée – ce qui lui a porté préjudice –, Ernie Bot a été capable de fournir des réponses à une grande variété de questions, mais ce qu'il peut faire reste relativement simple. Ainsi, il peut écrire un poème, imaginer une publicité et résoudre un problème mathématique, comme le rapporte Radio France. Il serait actuellement au même niveau que ChatGPT dans sa version 3.5. Le chatbot est censé intégrer le moteur de recherche de Baidu, comme l'IA de Microsoft avec Bing, mais pas seulement. Comme le rapporte Neowin, l'entreprise cherche à créer un écosystème autour de lui avec des applications pour les voitures intelligentes, le cloud et d'autres secteurs. 650 entreprises auraient déjà accepté de faire partie de cet écosystème, dont un temple Shaolin et plusieurs médias d’États chinois. Et étant donné qu'il prend en charge le mandarin, respecte les lois locales en vigueur et se soumet à la censure, nul doute que le gouvernement de Xi Jinping encourage son adoption.

Toutefois, la présentation d'Ernie Bot n'a pas convaincu et a entrainé une perte de 6,4 % de l'action du groupe à la bourse de Hong Kong – les choses sont depuis revenues à la normale. La faute à une conférence scénarisée, sans grande surprise et sans prise de risque, sans compter que le moment était mal choisi, au lendemain de l'annonce de GPT-4 par OpenAI – qui a lui  impressionné le monde entier par ses nouveautés. "Je ne peux pas dire que nous sommes tout à fait prêts. L'analyse comparative d'Ernie Bot par rapport à ChatGPT, ou même GPT-4 est une barre haute", concède Robin Li, le PDG de Baidu, qui avoue que la présentation de son IA était due à la pression du marché, dans un contexte d'attentes particulièrement élevées par rapport à l'intelligence artificielle.

Mais malgré son introduction ratée auprès du public et des investisseurs, 30 000 utilisateurs auraient déjà rejoint la liste d'attente de la version bêta. On ignore encore la date de sortie de l'IA auprès du grand public et si le chatbot sera disponible dans d'autres langues ou dans d'autres pays du monde. Reste que les États-Unis et l'Europe ne devraient pas faire preuve de beaucoup d'entrain à cause de la collecte de données vers la Chine, déjà décriée sur d'autres outils et applications d'origine chinoise, à commencer par TikTok ...