DuckAssist : DuckDuckGo se met doucement à l'IA

DuckAssist : DuckDuckGo se met doucement à l'IA

Après Bing, Brave et Opera, DuckDuckGo se met à l'IA avec une fonction baptisée DuckAssist. Basée sur le modèle linguistique de ChatGPT, elle fournit des réponses en s'appuyant essentiellement sur Wikipédia. Un moyen d'éviter les dérives ?

Depuis que CharGPT a été dévoilé au grand public, de nombreux moteurs de recherche cherchent à profiter de son succès et intègrent l'intelligence artificielle à leurs services. Le premier à franchir le pas a été Microsoft avec Bing, bientôt suivi par Google avec son IA Bard – celle-ci n'est cependant pas accessible aux internautes –, par Brave et par Opera, entre autres. Même les réseaux sociaux, comme Snapchat et Facebook, s'y mettent ! C'est au tour de DuckDuckGo de lancer en bêta son propre outil alimenté par ChatGPT. Baptisé DuckAssist, il est disponible gratuitement sur les versions bureau et mobiles du moteur, sans qu'aucune inscription ne soit nécessaire.

DuckAssist n'est toutefois pas d'une IA conversationnelle comme peut l'être Prometheus dans Bing, mais plutôt un moyen de trouver rapidement des informations piochées sur Wikipédia. "DuckAssist est un nouveau type de réponse instantanée dans nos résultats de recherche, exactement comme d'autres rubriques présentes sur notre moteur. Nous avons fait en sorte qu'il soit pleinement intégré à la recherche privée de DuckDuckGo, reprenant l'apparence et le feeling de nos résultats de recherche traditionnels, pour que son utilisation soit naturelle", explique Gabriel Weinberg, le PDG du navigateur, dans un communiqué.

© DuckDuckGp

DuckAssist : des réponses basées sur Wikipédia

Dans sa publication, l'entreprise américaine explique que son outil se base sur "les technologies d'OpenAI et d'Anthropic", deux entreprises toutes deux spécialisées dans les IA. NextImpact rapporte plus précisément que "DuckAssist utiliserait le modèle Davinci d'OpenAI (une version de GPT-3 datant de 2019) et le modèle Claude d'Anthropic". Concrètement, DuckAssist affiche un bref résumé de quelques lignes au-dessus des résultats de recherche, sous forme de bulle de conversation à côté d'une icône "baguette magique", lorsque l'utilisateur formule une question, comme par exemple "Quel est le meilleur moteur de recherche ?". Ce résumé permet d'éviter d'avoir à consulter les liens répertoriés par DuckDuckGo.

Pour générer ce résumé, DuckAssist s'appuie essentiellement sur Wikipédia, mais aussi sur des sources annexes comme l'Encyclopædia Britannica – d'autres pourraient être intégrées par la suite. Les sources ayant permis de rédiger le résumé sont systématiquement affichées dans l'interface. De plus, comme DuckAssist profite des technologies de langage naturel d'OpenAI et d'Anthropic pour résumer les informations, les réponses devraient répondre plus directement à la question que les résultats de recherche. "Bien que nous sachions que ce n'est pas parfait, Wikipédia est relativement fiable sur une grande variété de sujets", explique Gabriel Weinberg, le PDG de DuckDuckGo, en soulignant que l'encyclopédie est en permanence mise à jour.

© DuckDuckGo

DuckAssist : éviter les dérives et les hallucinations

En restreignant le nombre de sources auxquelles DuckAssist peut accéder, l'entreprise américaine cherche à limiter les risques de dérives. En effet, les intelligences artificielles génératives affirment parfois des choses totalement fausses lorsqu'elles ne trouvent pas la réponse à une question – ce sont les fameuses hallucinations. Google en a fait les frais avec Bard, qui s'est trompé lors de sa première présentation officielle. Ces restrictions permettent également d'éviter que l'IA n'adopte des comportements instables. Cela a notamment été le cas du nouvel outil de Bing, qui a simulé des sentiments humains, refusé de répondre à des questions et s'est même permis d'insulter des internautes (voir notre article).

DuckDuckGo s'engage à respecter sa philosophie initiale – celle qui a fait son succès – en respectant la vie privée des internautes et en sécurisant les données, qui sont anonymes. Le moteur de recherche ne partage pas l'historique de recherche ou de navigation, ni aucune information personnelle identifiable telle que l'adresse IP. De plus, les requêtes anonymes ne seront pas utilisées pour entraîner leurs modèles d'intelligence artificielle. Pour le moment, DuckAssist est uniquement accessible en anglais sur les applications de navigation (iOS, Android et Mac) et les extensions de navigateur (Firefox, Chrome et Safari). L'assistant est encore en version bêta, c'est pourquoi il peut fournir des réponses erronées et nécessite donc un peu de vigilance. Pour l'instant, il fournira surtout des résumés aux "questions ayant des réponses simples". À terme, l'IA devrait pouvoir traiter des requêtes plus complexes, et les résumés apparaîtront de plus en plus souvent dans l'interface. L'entreprise ajoute que ce n'est que "la première d'une série de fonctionnalités génératives assistées par l'IA", qui seront déployées dans les mois à venir.