Bruno Le Maire a écrit un discours avec ChatGPT
L'IA peut-elle servir en politique ? Visiblement, oui. Bruno Le Maire en a fait l'expérience en demandant à ChatGPT de lui rédiger un discours. Et le ministre a été impressionné par le résultat obtenu en quelques minutes…
À un moment où beaucoup s'inquiètent sur les capacités de l'intelligence artificielle, en particulier des systèmes génératifs de type ChatGPT –,comme en témoigne la lettre ouverte où des personnalités du numérique demandent un moratoire –, les politiques s'interrogent sur les mesures à prendre pour encadrer cette technologie qui peut très vite amener à des dérives. Et si certains d'en remettent aux experts, d'autres veulent juger par eux-mêmes. C'est notamment le cas de Bruno Lemaire, qui s'est amusé à tester ChatGPT en demandant à l'IA d'OpenAI de lui rédiger un discours. Et le Ministre de l'Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique a été fortement impressionné par le résultat, comme il l'a expliqué dans l'émission C médiatique, diffusée le 2 avril 2023 sur France 5.
Bruno Le Maire, le ministre de l'Économie, a testé #ChatGPT et voilà ce que ça donne @BrunoLeMaire, le ministre de lEconomie, dans #Cmédiatique avec @melanietaravant
— Cmédiatique (@cmediatique) April 2, 2023
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Rompu à l'exercice – il a notamment rédigé autrefois des discours pour Jacques Chirac et Dominique de Villepin –, Bruno Le Maire a demandé à ChatGPT d'écrire un discours un discours sur la Chine de Xi Jinping en 2023. "J'ai eu un discours assez intelligent, bien structuré, en exactement cinq minutes. Là où, il y a vingt ans, il m'aurait fallu trois ou quatre heures pour faire ce discours", a expliqué le ministre sur le plateau de l"émission. Avouant que cette technologie est "assez fascinante", il précise que l'IA "pose beaucoup de difficultés éthiques" et que son utilisation doit être encadrée. "Je pense qu'il faut engager très rapidement une réflexion sur la meilleure régulation possible de ChatGPT qui doit être menée au niveau national et au niveau européen", estime le ministre, qui ne souhaite toutefois pas de bloquer son usage, comme vient de le faire l'Italie (voir notre article).
Tout en s'interrogeant notamment sur la provenance des données, sur l'indication des sources, sur la rémunération des articles de presse ou de chercheurs qui sont utilisés par ces systèmes, le ministre souligne les dangers que représente l'IA en termes de désinformation, en faisant allusion aux fausses images qui ont circulé ces dernières semaines sur Interne et les réseaux sociaux, telle que l'image du Pape en doudoune de rappeur. "Ça sera beaucoup moins drôle lorsque vous aurez un personnage politique à qui on fera tenir des propos raciste ou homophobe, sans préciser que c'est un montage", a regretté le ministre.