Temu, Shein, AliExpress : les prix pourraient bientôt augmenter

Temu, Shein, AliExpress : les prix pourraient bientôt augmenter

L'UEcherche pourrait imposer des droits de douanes supplémentaires aux plateformes comme Temu, Shein et AliExpress. De quoi entraîner une augmentation importante des prix pour les consommateurs...

Avec une politique marketing ultra-agressive et des prix défiant toute concurrence, les géants chinois Shein, Temu et AliExpress se sont solidement implantés sur le marché européen. Malgré les vives critiques qu'ils suscitent, notamment en raison de l'incitation à la surconsommation, de leur impact écologique catastrophique et des conditions de travail déplorables des employés, ces plateformes de e-commerce connaissent un succès écrasant. Toutefois, cette réussite a fini par attirer l'attention des autorités européennes, qui ont décidé de durcir le ton. Et cela pourrait bien avoir un impact sur les consommateurs ! Comme le révèle le Financial Times, citant trois personnes informées sur le sujet, la Commission européenne se prépare à imposer des droits de douane sur les produits bon marché achetés auprès de détaillants chinois en ligne et expédiés vers les pays européens. Elle compte proposer, dans le courant du mois de juillet, d'abolir le seuil actuel de 150 euros en dessous duquel les marchandises achetées en ligne dans un pays tiers ne sont pas soumises aux droits de douane. Ces taxes supplémentaires auraient pour conséquence une augmentation immédiate des prix pour les consommateurs ainsi qu'un allongement des délais de livraison.

Temu, Shein, AliExpress : la fin de l'exonération des taxes douanières

Actuellement, dans l'Union européenne, les colis achetés en ligne à un pays extérieur à l'UE ne sont pas soumis à des droits de douane si leur valeur est inférieure à 150 euros. Or, de nombreux colis qui entrent au sein de l'UE sont volontairement sous-évalués afin d'éviter les droits de douane à l'importation. L'exonération des taxes permet aux plateformes chinoises de proposer des produits beaucoup moins chers, tout en évitant les inspections douanières, qui pourraient mettre au jour les produits de contrefaçon, qui sont légion sur ce genre de sites.

Aussi, dans le cadre d'un projet de réforme du code des douanes européen proposé par la Commission en mai 2023, les autorités cherchent à mettre fin à ce généreux plafond. Elles tentent aujourd'hui d'accélérer l'adoption de cette décision en raison de la montée en flèche des importations bon marché. En effet, pas moins de deux milliards de colis d'une valeur déclarée inférieure à 150 euros sont arrivés dans l'Union européenne en provenance de pays tiers en 2023, selon les chiffres de la Commission européenne. Celle-ci affirme que "les volumes considérables du commerce électronique mettent à l'épreuve les limites des douanes". De plus, cela devrait permettre de générer un milliard d'euros de recettes supplémentaires.

Cette mesure intervient alors que les relations commerciales sont particulièrement tendues entre Pékin et Bruxelles. En effet, la Commission européenne a annoncé en juin qu'elle imposerait à titre provisoire des droits de douane supplémentaires sur les importations de véhicules électriques chinois. Autant dire que cela n'a pas plu à la Chine...

De plus, Temu, Shein et compagnie sont également dans le viseur des autorités européennes pour non-respect du DSA (Digital Services Act) (voir notre article). En effet, les plateformes de e-commerce n'hésitent pas à vendre des contrefaçons, des articles dangereux ou nocifs pour la santé, faisant fi des réglementations européennes. Elles ont jusqu'en septembre pour se mettre en conformité, sous peine d'une amende pouvant aller jusqu'à 6 % de leur chiffre d'affaires mondial et, en cas de récidive, une interdiction dans l'espace européen.

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