Épargne et crédits en ligne : attention aux nouvelles arnaques !
Épargne, cryptoactifs, crédits à la consommation… La fraude financière en ligne explose. 338 nouveaux sites viennent d'être ajoutés à la liste noire de la Banque de France. Voici nos conseils pour ne pas tomber dans les pièges des nouveaux escrocs.
Des livrets d'épargne promettant jusqu'à 10% de rémunération par an, des propositions alléchantes de crédit à la consommation, de services de paiement, d'assurances ou de dérivés de cryptoactifs… Comme d'autres arnaques "modernes", les escroqueries financières en ligne se multiplient, à travers des mails, des SMS ou des annonces sur des sites Web. Il faut dire que le contexte est favorable, puisque les épargnants, surpris par une inflation qui semble devenue incontrôlable, cherchent désespérément à protéger leurs économies. Comment ne pas céder à la tentation ? Comment ne pas tomber dans les pièges des nouveaux escrocs ? À qui s'adresser si vous avez un doute ? Comment réagir si les choses tournent mal ?
ACPR : le gendarme de la Banque de France
Tout simplement en jetant un œil à la liste noire "crédits, livrets d'épargne, service de paiement et assurances" périodiquement mise à jour par l'Autorité de Contrôle Prudentiel et de Résolution (ACPR), un organisme essentiel, mais dont le nom et les activités sont paradoxalement peu connus du grand public. Adossée à la Banque de France, cette structure est en effet chargée de la supervision des secteurs bancaires et d'assurance. Veillant à la préservation de la stabilité du système financier et à la protection des clients, elle s'assure notamment de mettre en garde les consommateurs contre la recrudescence de la fraude financière en ligne.
Régulièrement mise à jour, la liste notre de l'ACPR consultable en ligne recense ainsi des sites, des adresses mails suspectes, ou des entités proposant, en France, des crédits, des livrets d'épargne, des services de paiement ou des contrats d'assurance sans y être autorisés. Au cours du premier trimestre 2023, 338 nouvelles inscriptions ont été ajoutées à ce fichier. Et dans le lot, 56% usurpent l'identité de professionnels dûment autorisés, en détournant par exemple une URL ou la charte graphique d'un établissement financier connu via une classique escroquerie au phishing.
Proposition financière en ligne : les bons réflexes
Si vous recevez une offre de placement ou de souscription à des conditions alléchantes, posez-vous d'abord la question suivante : "Pourquoi moi ?" Pourquoi quelqu'un que vous ne connaissez ni d'Eve, ni d'Adam, choisirait-il de vous faire bénéficier de conditions financières exceptionells auxquelles des dizaines de millions de petits épargnants n'ont clairement pas accès ? Même si le monde n'est pas peuplé exclusivement d'escrocs, les philanthropes désintéressés viennent rarement à votre porte…
Alors, si vous êtes confrontés à ce type de situation, avant de cliquer sur un lien, prenez le temps de vérifier d'abord et systématiquement que votre "interlocuteur" est bien autorisé à proposer des produits bancaires ou des assurances en consultant le très officiel registre des agents financiers, le REGAFI, le registre des organismes d'assurance, le REFASSU et le site de l'ORIAS. Cet organisme, sous tutelle de la Direction du Trésor, est chargé depuis 2007, de tenir le registre des intermédiaires en assurance, en banque ou en financement participatif (crowdfunding). Méfiez-vous si votre "interlocuteur" ne figure dans aucun de ces fichiers !
A contrario, si vous ne retrouvez pas ses coordonnées sur la liste noire établie par l'ACPR, vous pourriez êtes tenté de croire qu'il s'agit là d'une bonne nouvelle et qu'il est est finalement digne de confiance. Mais là encore… méfiance ! Car la liste noire de l'ACPR n'est malheureusement pas exhaustive dans la mesure où de nouveaux sites non autorisés apparaissent régulièrement sur Internet. Pour garder la tête sur les épaules, il faut aussi se poser les bonnes questions. Par exemple, si vous êtes contacté par mail ou par SMS, demandez-vous comment votre "interlocuteur" a bien pu récupérer votre numéro de téléphone ou votre adresse mail. Certes il a très bien pu faire légalement l'acquisition d'une base de données qualifiés sur laquelle figuraient vos coordonnées, mais il a pu tout aussi bien acheter à vil prix ces informations sur le dark web, à l'issu du piratage, de votre boite mail, ou d'une base de données (d'un site de e-commerce, par exemple) à laquelle vous auriez confié ces informations essentielles. Pour vérifier si votre boite mail a été "compromise" – et rapidement changer de mot de passe –, rendez-vous sur le site Have I been Pwned?
Si vous avez malheureusement été victime d'une telle fraude, déposez plainte dans les meilleurs délais, ou confiez ce dépôt de plainte à un avocat spécialisé (en droit pénal des affaires ou en droit de la consommation), ce qui vous permettra très certainement d'économiser... du temps, c'est-à-dire plusieurs semaines d'attente avant d'être convoqué, sans garantie d'expertise particulière, par le commissariat de votre quartier. L'ACPR vous recommande également de contacter INFO ESCROQUERIES en appelant le 0 805 805 817 (service et appel gratuits du lundi au vendredi de 9 h à 18 h 30) et d'effectuer un signalement sur Internet-signalement.gouv.fr, même si vous n'avez pas subi de préjudice. Car un signalement peut être utile pour empêcher d'autres tentatives d'escroquerie.