Partitionner un disque dur ou un SSD : pourquoi et comment ?
Partitionner un disque dur ou un SSD : pourquoi et comment ?
Étape indispensable pour préparer un support de stockage, le partitionnement présente des avantages pour séparer le système des données sur un ordinateur. Voici ce qu'il faut savoir pour partitionner un disque dur ou un SSD.
Même si vous n'en avez pas conscience, tous les supports de stockage que vous utilisez au quotidien sur votre ordinateur (disques durs, SSD, clés USB, cartes mémoire) sont partitionnés. Sans cette opération indispensable, pas de formatage, et donc pas de stockage ! C'est en effet grâce au partitionnement que l'on crée des "volumes" – ou des "lecteurs" selon la terminologie du système d'exploitation employé – qui sont utilisés pour conserver durablement des données (fichiers ou dossiers). Mais comme le partitionnement et le formatage sont le plus souvent réalisés en usine, par le fabricant du disque, du SSD, de la clé ou de l'ordinateur, ces opérations techniques préparatoires restent pratiquement invisibles pour l'utilisateur moyen qui se contente de parcourir les volumes à sa disposition pour y enregistrer ou y lire des fichiers. La notion de partitionnement est même tellement transparente que beaucoup ignorent que les disques installés en standard dans leur PC ou leur Mac hébergent des partitions "invisibles" destinées au système d'exploitation (Windows ou macOS). Soulignons d'ailleurs que le principe même du partitionnement est indépendant du système d'exploitation : il est commun à Windows, à macOS et à toutes les distributions de Linux. Cette fiche pratique a justement pour but de faire le point sur la question.
C'est quoi une partition ?
Comme son nom le laisse entendre, une partition est une "partie" d'un support de stockage : on parle aussi parfois de "section" ou de "région", ou encore d'unité "logique", par opposition à unité "physique", qui correspond au support matériel, c'est-à-dire au support lui-même. Ainsi, un disque dur ou un SSD peut être virtuellement "découpé" en plusieurs parties ou en une seule, selon les usages et les besoins. Ces parties, ou partitions, sont indépendantes du point de vue du système d'exploitation – et donc de l'utilisateur –, même si elles sont situées physiquement sur le même support. D'où la fameuse distinction entre unité logique et unité physique. Pour prendre une image, c'est comme si on divisait un espace – un lieu comme comme un entrepôt, une maison ou un appartement – en plusieurs pièces séparées à l'aide de cloisons. Tout est bien stocké dans le même espace physique, mais dans des zones différentes.
Dans le cas d'un PC sous Windows, par exemple, un disque ou un SSD de 1 To peut parfaitement être divisé en trois partitions : une de 500 Go, une de 300 Go et une de 200 Go (les nombres sont volontairement arrondis pour simplifier le propos). Chaque partition se comporte alors comme un disque indépendant des deux autres, même si elles se situent toutes sur un seul disque ou SSD. Chacune est d'ailleurs affichée avec sa propre lettre de volume ou de lecteur (:C, :D, :E ou autre). Mais on peut aussi bien décider de l'utiliser "en un seul morceau", avec une unique partition profitant de la totalité de l'espace de stockage physiquement disponible (soit 1 To dans notre exemple).
Toutefois attention, il ne suffit pas de partitionner un support de stockage pour que ses partitions soient utilisables. Car une fois créées, il faut encore les formater en leur attribuant un système de fichiers : FAT32, exFAT, NTFS, ext4, etc. C'est seulement après ce formatage que les partitions deviennent exploitables pour écrire et lire des données. Notez que le choix d'un système de fichiers s'effectue pour chaque partition de manière indépendante des autres. Il est tout à fait possible, sur le même disque, d'avoir une partition en exFAT, une autre en NTFS et une autre en ext4, par exemple. Tout dépend de l'usage prévu pour chaque partition. Pour en savoir plus sur ce sujet très riche, consultez notre fiche pratique.
Enfin, il convient de souligner que, indépendamment de leur format, toutes les partitions n'ont pas le même statut. Certaines, dites principales ou primaires, sont prévues pour pouvoir accueillir un système d'exploitation, alors que d'autres ont des usages plus généralistes ou plus spécifiques. En outre, certaines partitions sont visibles et utilisables "normalement", via l'Explorateur de Windows ou le Finder de macOS, par exemple, alors que d'autres sont invisibles, ou du moins cachées, car réservées au système d'exploitation – mais on peut y accéder dans des cas particulier ou avec des outils dédiés. Ainsi, lorsque l'on installe Windows 10 sur le disque d'un PC, le système crée automatiquement quatre partitions : une partition principale visible System, pour Window ; une partition cachée EFI (EFI System Partition ou ESP) qui contient des fichiers destiné à l'UEFI, le micrologiciel ou firmware qui gère la carte mère et les fonctions de base de l'ordinateur ; une partition cachée Réservé Microsoft (Microsoft Reserved Partition ou MSR) ; et une partition cachée Récupération (Windows Recovery Environnment ou WinRE, l'Environnement de récupération Windows) qui sert à dépanner le PC en cas de gros problème.
Pourquoi partitionner un disque ?
Mais quel est donc l'intérêt de diviser un espace de stockage en plusieurs parties ? N'est-il pas plus simple et plus pratique d'utiliser un disque ou un SSD en "un seul morceau" ? Eh bien, non ! Il est utile et même indispensable de diviser certains disques en plusieurs parties, en particulier dans le cas de disques destinés à accueillir un système d'exploitation. Ce n'est d'ailleurs pas par hasard si Windows et macOS partitionnent automatiquement les disques sur lesquels on les installe, sans rien demander, pour leurs besoins propres !
Car l'intérêt du partitionnement, c'est justement de séparer des données pour les mettre dans des sections indépendantes, et même "étanches". Le partitionnement est ainsi obligatoire quand on veut utiliser plusieurs systèmes d'exploitation sur un même ordinateur doté d'un seul disque (Windows et Linux, Windows et macOS, ou même différentes versions de Windows). Mais même quand on utilise un seul système, il est fortement conseillé de partitionner le disque principal d'un ordinateur. L'idée est simple : le partitionnement permet de séparer le système d'exploitation des fichiers personnels. Certes, l'ordinateur n'ira pas plus vite ainsi, d'autant que tout se situe sur le même support physique. L'avantage de cette séparation "logique", c'est qu'en cas de gros pépin, on peut vider entièrement et même reformater la partition système sans toucher aux données personnelles enregistrées sur l'autre partition. Ce qui n'est pas toujours faisable quand tout est sur la même partition. Voilà pourquoi les experts préférent toujours répartir le système et les données des partitions différentes (baptisées par exemple SYSTEM et DATA), quand ils n'ont qu'un seul disque, même quand il est de grande taille. La réinstallation propre d'un système est alors à la fois plus simple, plus rapide et plus sûre.
Dans le cas des disques secondaires, qui ne contiennent pas de système d'exploitation, et notamment des disques externes, le partitionnement n'est pas indispensable. Mais il n'est pas non plus interdit, par exemple pour séparer des volumes selon leur contenu, pour dédier une unité à de la sauvegarde automatique, ou encore pour utiliser différents systèmes de fichiers, lors du formatage, et assurer ainsi une compatibilité avec plusieurs appareils ou systèmes d'exploitation.
Comment partitionner un disque avec Windows ?
Avec un PC sous Windows, il existe plusieurs moyens de partitionner un support de stockage (disque dur ou SSDà et, de manière plus générale, de gérer les partitions (création, redimensionnement, suppression). Comme ces opérations sont assez techniques – et donc délicates, pour ne pas dire dangereuses –, elles ne s'effectuent pas directement dans l'Explorateur de Windows, mais avec des outils spécifiques.
- Le premier, le plus simple, est l'outil Gestion des disques de Windows auquel on accède par un clic droit sur le menu Démarrer. Il offre de nombreuses fonctions avec une présentation graphique assez claire, des menus, des boîtes de dialogues, etc. Pour en savoir plus sur les manipulations possibles, consultez notre fiche pratique.
- Le deuxième, nettement plus complexe, c'est l'utilitaire DiskPart, de Microsoft. Beaucoup plus puissant, il peut effectuer des opérations plus sophistiquées et plus délicates, même sur des disques que Windows ne reconnaît pas. Mais il est austère car tout s'effectue dans une interface à l'ancienne, en mode texte, à l'aide de commandes à taper… Pour tout savoir sur cet outil, consultez notre fiche pratique.
- La troisième solution consiste à se tourner vers des utilitaires spécialisés qui e sont pas proposés par Microsoft mais par des éditeurs tiers. Il en existe de nombreux, certains gratuits, comme EaseUS Partition Master Free, AOMEI Partition Assistant Standard, Partition Manager, Active Partition Manager ou Partition Wizard Home Edition, d'autres payants, comme Partition Find & Mount, Paragon Partition Manager ou O&O Partition Manager Pro.
Quelle que soi la solution choisie, il faut être conscient que le partitionnement est une opération sensible qui s'adresse à des utilisateurs "avertis".
Comment partitionner un disque sur Mac ?
Sur Mac, tout ce qui concerne le formatage et le partitionnement s'effectue avec un outil livré gratuitement avec macOS, le bien nommé Utilitaire de disque, qui s'utilise aussi bien avec les supports internes (disque dur ou SSD) que les dispositifs de stockage externes. Comme souvent avec les logiciels signés Apple, l'interface reste conviviale même pour des opérations assez complexes. Pour en savoir plus sur cet outil et ses fonctions, consultez notre fiche pratique. En outre, comme pour Windows, il est possible d'utiliser des logiciels tiers provenant d'éditeurs spécialisés, comme Hard Disk Manager for Mac de Paragon ou iPartition de Coriolis System.