Réseau social Barcelona : que promet le futur Twitter de Meta ?

Réseau social Barcelona : que promet le futur Twitter de Meta ?

On en sait un peu plus sur Barcelona, le nouveau réseau social décentralisé que Meta souhaite mettre en place pour concurrencer Twiiter. Un projet étonnant et séduisant, mais dont l'avenir semble semé d'embuches…

Twitter continue d'enchainer les polémiques et les choix désastreux depuis son rachat par Elon Musk ! Le dernier en date : un nouveau système de certification payant qui part déjà en vrille, ouvrant en grand la porte à la désinformation et à l'usurpation d'identité (voir notre article). Résultat : après avoir été rachetée 44 milliards de dollars par le milliardaire, la plateforme ne vaut plus que 20 milliards de dollars. Autant dire que Twitter est sur une pente glissante ! Forcément, nombreux sont les concurrents qui voient là une opportunité pour lui voler sa place et récupérer ses utilisateurs déçus, à commencer par Mastodon et BlueSky Social. Mais, plus surprenant, Meta – qui possède Instagram et Facebook – semble également lorgner du côté de l'oiseau bleu avec un nouveau projet de réseau social similaire, qui avait été évoqué début mars. Initialement baptisé P92, il promettait un réseau basé sur du texte et, surtout, décentralisé. On en sait aujourd'hui un peu plus grâce aux plus amples informations révélées par SocialMediaToday sur ce qui est devenu le projet Barcelona. Zoom sur ce qui est présenté comme le "Instagram for your toughts" ("Instagram pour vos pensées" en français).

Réseau social Meta : un projet ambitieux

Pour rappel, le projet avait bel et bien été confirmé par Meta en mars dernier, qui avait déclaré à Plateformer :"Nous explorons l'idée de créer un réseau social décentralisé pour partager du texte. Nous croyons qu'il y a une opportunité pour un nouvel espace séparé où les créateurs et les personnalités publiques pourraient partager leurs intérêts". Le développement est encore au stade embryonnaire, la plateforme ne devrait donc pas voir le jour avant plusieurs années. On sait seulement qu'il s'agira d'un flux de messages textuels. La plateforme devrait reprendre les fonctions qui ont fait le succès de Twitter, à savoir des posts d'une taille de 500 caractère, contre 250 pour l'oiseau bleu et 10 000 avec l'abonnement Twitter Blue – encore une décision étrange d'Elon Musk. Barcelona permettrait également de faire des threads – une série de différents messages qui s'affichent en une seule fois sous forme de discussion – avec un maximum de 100 posts – là où l'oiseau bleu n'impose aucune limite.

Actuellement, les avocats de l'entreprise travailleraient déjà sur l'aspect légal du projet sous la direction d'Adam Mosseri, qui s'occupe déjà d'Instagram. D'ailleurs, les utilisateurs se connecteraient avec leurs identifiants Instagram existants. La nouvelle plateforme devrait prendre en charge ActivityPub, le protocole de réseau social décentralisé qui alimente Mastodon. Comme ce dernier, il s'agirait donc d'un réseau social décentralisé, c'est-à-dire qu'il appartiendrait à tout le monde et à personne en même temps. Il ne pourrait donc être contrôlé par un unique individu puisqu'il s’appuierait sur une architecture composée de multiples serveurs interagissant entre eux. À noter que ces informations peuvent encore changer, étant donné que le projet Barcelona n'est encore qu'au stade de prototype.

Mettre en place une telle plateforme permettrait à Meta de racheter son image, bien écornée par les nombreux scandales sur sa gestion des données personnelles des utilisateurs. C'est toutefois assez surprenant étant donné qu'un tel fonctionnement semble très éloigné de la politique habituelle de l'entreprise, puisque les utilisateurs pourraient mettre en place des serveurs indépendants, et donc définir des règles de modération spécifiques à chaque serveur. Se pose également la question de la rentabilité – surtout au vu des problèmes financiers de Meta à cause du gouffre que représente le métaverse. En effet, le modèle économique actuel des réseaux sociaux de l'entreprise repose sur la publicité et la collecte de données, ce qui semble difficilement transposable sur ce type de structure. Bref, c'est loin d'être gagné, surtout que Meta n'est pas seul sur le coup ! BlueSky Social, développé par les anciens créateurs de Twitter, fait ses débuts sur Android , avec la promesse de rendre aux utilisateurs le contrôle sur les algorithmes et leurs données personnelles.