WT.Social : le réseau social de Wikipédia cherche des fonds

WT.Social : le réseau social de Wikipédia cherche des fonds

WT.Social a besoin d'aide ! Fonctionnant sans aucune publicité et sans revente de données personnelles, le réseau social de Wikipédia ne vit que grâce aux dons de ses utilisateurs. Et il en manque cruellement…

Connaissez-vous WT.Social ? Il y a de grandes chances que non. Et pourtant, ce réseau social a de nombreux atouts pour séduire. Lancé en 2017 sous le nom de WikiTribune par Jimmy Wales, le co-fondateur de Wikipédia, il reprend les bases et l'esprit de la célèbre – et indispensable ! – encyclopédie en ligne gratuite. Totalement à contre-courant des Facebook, Instagram, TikTok et autre Twitter, il se présente comme un espace d'échange qui favorise la qualité du contenu et non sa popularité. Et il repose sur un financement participatif, basé uniquement sur les donations, sans aucune publicité ni revente de données personnelles. De fait, WT.Social se positionne comme un réseau social différent, en marge des modèles et des contraintes économiques classiques. Malheureusement, l'aventure pourrait bien se terminer plus vite que prévu, faute d'argent...

WT.Social : un réseau social orienté sur la qualité des contenus

"Bienvenue dans un endroit où les annonceurs ne décident pas", peut-on lire sur la page d'accueil de WT.Social. Le réseau social reprend le même principe que Wikipédia, en fonctionnant pour et grâce à sa communauté. Il se veut comme un lieu d'échanges et de savoir. Les utilisateurs, les subwikis, choisissent les thématiques qui les intéressent, et les publications en rapport avec elles apparaissent sur le flux d'actualité. Il peut s'agir d'articles, d'images ou encore de textes originaux. Mais contrairement aux réseaux sociaux classiques, les contenus ne sont pas mis en avant en fonction de leur popularité, mais de leur chronologie, en affichant en premier les publications les plus récentes.

WT.Social entend lutter contre le narcissisme accru par les réseaux sociaux, leur influence dans nos discours politiques, la propagation des fake news, la dépendance aux écrans qu'ils engendrent et leur influence sur les enfants. Il se veut comme un véritable contrepied de Facebook, Twitter, Instagram et TikTok, un lieu où règnent la passion et l'interaction entre les membres. Ce sont eux qui vérifient les informations et modèrent les articles, assurant le bon fonctionnement de la plateforme. Le réseau social de Jimmy Wales n'est financé par aucune publicité ni par la collecte et la vente des données personnelles des utilisateurs. Une initiative plus que bienvenue quand on repense à des scandales qui frappent régulièrement les réseaux sociaux, comme l'affaire Cambridge Analytica. Les données personnelles de 87 millions d'utilisateurs Facebook avait fuité et avait été exploitées par la société Cambridge Analytica début 2014. Ces informations avaient notamment servi à influencer les intentions de vote en faveur de certains hommes politiques.

WT.Social : la faiblesse du financement participatif

Malheureusement, la plateforme n'a pas le succès escompté. Elle compte aujourd'hui environ 500 000 membres, un nombre bien loin des 50 millions d'abonnés espérés par Jimmy Wales à son lancement – et des quelque 3 milliards d'utilisateurs de Facebook… –et qui a un fort impact sur son financement. Comme Wikipédia, WT.Social ne vit que grâce aux dons des utilisateurs. Mais si son fondateur ne veut forcer personne à contribuer financièrement, il a néanmoins dû lancer un appel à l'aide via un e-mail. "Nous manquons cruellement d'argent", écrit Jimmy Wales. Si l'interface et l'architecture du réseau ont entièrement été refaites par le moyen d'un nouveau code au cours de ces derniers mois – il faut dire qu'elles étaient un peu rustiques –, c'est uniquement grâce au financement personnel de Jimmy Wales. En plus, la plateforme a besoin de fonds pour le marketing et la communication, car elle est encore trop peu connue. Chaque petite somme ou inscription compte. "C'est notre chance de briser le dos des médias sociaux toxiques en offrant une meilleure alternative..." conclut-il. Espérons que ce beau projet ne connaisse pas une fin prématurée...