Arnaque ANTAI : attention au SMS bidon pour amende impayée

Arnaque ANTAI : attention au SMS bidon pour amende impayée

Après les escroqueries à l'indemnité carburant et à la vignette Crit'Air, une nouvelle arnaque par SMS vise les automobilistes. Les pirates se font passer pour l'ANTAI en incitant à régler un amende non payée. Ne tombez pas dans le piège !

Les pirates savent faire preuve d'imagination lorsqu'il s'agit de subtiliser les données personnelles et bancaires de leurs victimes, dans le but de leur soutirer de l'argent. mois Pour cela, ils ont recourt à des campagnes de phishing, via des SMS prétextant des paiements refusés sur Netflix qui nécessiteraient de payer en ligne – sans quoi l'abonnement serait suspendu –, mais aussi pour des colis qui demandent un paiement pour être livrés. Et c'est sans compter les arnaques à la carte eSIM, au téléphone cassé, au CPF ou encore à la carte Vitale, toujours dans le même objectif. En ce moment, les cybercriminels ont décidé d'usurper l'identité de l'Agence nationale de traitement automatisé des infractions (ANTAI), en envoyant des SMS signalant un retard de paiement d'une amende, ce qui oblige l'organisme à sonner l'alerte dans un communiqué. Attention donc si vous recevez des messages comme "Info Antai : vous avez un retard de paiement de 35 euros" ou autres déclinaisons !

© ANTAI

Arnaque ANTAI : l'escroquerie à l'amende non payée

Comme l'explique le Gouvernement sur le site officiel de l'administration française, les pirates se font passer pour l'ANTAI via un SMS ou un e-mail prétextant que le destinataire a un "retard de paiement d'une amende" suivi d'un lien menant à un site comme "amendes-gouv.org" ou "dossier-antai-gouv.info". Une demande qui peut paraitre légitime étant donner les nombreuses occasions de recevoir un PV. Le message reprend tous les codes d'une arnaque efficace : un argument d'autorité (l'ANTAI), un objet alarmiste (amende non payée), l'incertitude (vous avez écopé d'un PV sans le savoir), l'urgence (il faut se dépêcher pour ne payer plus cher) et le lien frauduleux, qui renvoie à un site reproduisant parfaitement le site officiel – l'escroquerie va même jusqu'à inclure de véritables liens de redirection vers des pages du service public.

La victime est ensuite invitée à remplir un formulaire assez sommaire (nom, prénom, date de naissance, code postale) puis à payer une amende de stationnement de 35 €, et ce avant majoration. Bien évidemment, le site frauduleux se fait un plaisir de récupérer les informations bancaires... Comme le rappelle l'ANTAI, "tout SMS ne peut être transmis qu'en présence d'un agent des forces de l'ordre" et il n'existe qu'un seul site pour régler ses contraventions : amendes.gouv.fr. L'organisme contacte les personnes concernées uniquement par courrier et éventuellement par e-mail – dans ce cas, il doit absolument provenir de nepasrepondre_noreply@antai.fr. Et si jamais la personne clique sur le lien, elle doit toujours vérifier l'URL du site et le certificat associé – le petit cadenas en haut à gauche. Malheureusement, cette arnaque devrait devenir de plus en plus courante et crédibles, car le Gouvernement accélère le passage au PV dématérialisé, qui devrait être généralisé durant l'année 2023, afin de faire des économies.

Arnaque ANTAI : différentes déclinaisons tout aussi efficaces

Il existe d'autres variantes de cette arnaque qui font tout autant de ravages. Par exemple, un SMS qui demande à la victime de cliquer sur un lien afin de réclamer le petit coup de pouce de 100 euros récemment mis en place par le Gouvernement. En réalité, les cybercriminels usurpent l'identité de la Direction générale des finances publiques (DGFIP), qui rappelle donc que le seul moyen d'obtenir cette aide est de se rendre sur le site impots.gouv.fr, de remplir le formulaire en saisit son numéro fiscal et son numéro d'immatriculation et de certifier sur l'honneur que l'on utilise sa voiture pour se rendre sur son lieu de travail.

Enfin, il faut faire très attention à l'arnaque à la vignette Crit'Air (ou Certificat qualité de l'air, son nom complet), un autocollant rond indiquant le taux d'émission du véhicule et qu'il faut obligatoirement afficher sur son véhicule pour pouvoir se déplacer dans certaines régions et agglomérations. En effet, de faux sites copient le site officiel du Gouvernement; récupèrent de nombreuses données personnelles via un formulaire à remplir et demandent à leurs victimes de payer la vignette (voir notre article).

Arnaque par SMS : que faire en cas d'escroquerie ?

Les informations dérobées par les cybercriminels sont la plupart du temps vendues sur le Dark  Web, ce qui expose la victime à de futures fraudes, comme des campagnes de phishing, des attaques ciblées et même de l'usurpation d'identité. Si jamais vous êtes la cible d'une escroquerie en ligne ou par SMS, transférez immédiatement le message au 33 700, une plateforme spécialisée dans le signalement d'arnaques. Vous pouvez également signaler ces messages frauduleux auprès du site internet-signalement.gouv.fr. Bloquez ensuite le numéro de l'expéditeur pour ne plus être importuné.

Dans le cas où vous auriez cliqué sur le lien ou transmis certaines informations personnelles, changez immédiatement votre mot de passe, ainsi que celui des autres comptes où vous l'utilisez – rappelons au passage qu'il est déconseillé d'utiliser le même pour plusieurs comptes. Et, si jamais vous avez transmis vos informations bancaires, appelez sans plus tarder votre banque afin de prendre les mesures nécessaires, en faisant notamment opposition.

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