Hubside.Store : pourquoi les clients crient à l'arnaque

Hubside.Store : pourquoi les clients crient à l'arnaque

Soutenus par des associations de consommateurs, de nombreux clients dénoncent les pratiques commerciales d'Hubside.Store, une chaîne de magasins spécialisée dans la vente de produits multimédias reconditionnés.

Que se passe-t-il chez Hubside.Store ? Sur Internet et auprès des associations de défense des consommateurs (comme l'UFC Que Choisir) les signalements et les plaintes se multiplient à l'encontre de cette chaîne de commerce dont les rutilants magasins sont aujourd'hui présents par centaines en France, en Belgique, en Italie et en Espagne. Officiellement, et selon les multiples parutions commerciales que la marque s'achète régulièrement dans les médias pour tenter de soigner son image, Hubside.Store "est un vaste réseau de distribution spécialisé dans la vente de produits multimédias reconditionnés et de services pour booster son pouvoir d'achat (...) qui "a pour vocation d'offrir le meilleur de la tech, à des prix accessibles, en proposant une alternative éco-responsable favorisant le réemploi et le circuit-court". Soit. Mais les témoignages laissés en ligne par des clients exaspérés racontent, eux, une toute autre histoire où il est plutôt question "d'arnaque, d'escroquerie ou de prélèvements abusifs". Autant de qualificatifs de nature à refroidir les ardeurs des internautes les plus enthousiastes. 

Hubside.Store : une résiliation difficile

À chaque fois, le scénario est quasi-identique. Les clients qui estiment avoir été floués ou abusés expliquent avoir été attirés dans un magasin Hubside par un vendeur les invitant à venir retirer un cadeau – une petite batterie externe pour smartphone, par exemple. Une fois le client dans la boutique, les commerciaux Hubside.Store déroulent un argumentaire bien rodé où il est question tout à la fois, de reprise de téléphone ou de pouvoir se payer un nouveau smartphone flambant neuf à moindre coût. Attirés par ces belles promesses, les clients signent alors – parfois à la va-vite – des contrats. Ils donnent leur accord qui pour une assurance, qui pour une extension de garantie, qui pour un programme de fidélité (le bien nommé Hubside.Reward.Club) : des documents dont ils peinent à distinguer les effets financiers, rassurés qu'ils sont par "le premier mois offert" et la possibilité de "résilier sous 30 jours", au cas où la prestation ne leur conviendrait pas.

Problème, dans bien des cas, la résiliation, quand elle s'avère possible, relève au mieux du parcours du combattant et, en attendant, les prélèvements s'enchaînent pour atteindre parfois plusieurs centaines d'euros par mois. C'est ce que dénonce, par exemple, dans un récent article paru dans le journal Le Parisien. Ainsi, Ghitta, une étudiante à Paris-Dauphine explique "avoir perdu 200 euros dans cette histoire". Pour Loredana, une aide-soignante de 23 ans, le préjudice financier s'est élevé à 2500 euros, avant qu'elle puisse obtenir le remboursement de cette somme après avoir médiatisé son histoire auprès de Rue89 Strasbourg

© CCM

Hubside.Store : des pratiques dans le viseur de la DGCCRF

Le réseau Hubside.Store est une filiale du groupe Indexia, autrefois connu sous le nom de Société française d'assurances multirisques (SFAM), une société dont le siège social se situe à Romans-sur-Isère, dans la Drôme. C'est peut-être un détail pour vous, mais pour la direction générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des fraudes (la DGCCRF), cela veut dire beaucoup. Car en 2018, le groupe SFAM, accusé suite à une enquête de la DGCCRF du délit de pratiques commerciales trompeuses visé aux articles L.121-2 et L.121-3 du code de la consommation, a accepté, de s'acquitter d'une amende transactionnelle d'un montant de 10 millions d'euros pour échapper à un procès. À l'origine de ce litige, plus d'un millier de plaintes de consommateurs déposées auprès de la DGCCRF après avoir contracté un contrat d'assurance sans s'en apercevoir lors de l'achat d'un téléphone portable. Ces contrats d'assurance étaient à l'époque souscrits auprès de l'un des partenaires commerciaux de la SFAM, comme Orange, Cdiscount, SFR, Orange, ou bien encore Fnac-Darty dont Sadri Fegaier, le milliardaire fondateur de la SFAM, est actionnaire à hauteur de 11,34% depuis février 2018. Des méthodes commerciales un brin "agressives" qui ont valu une réputation sulfureuse à la SFAM…

Hubside.Store : les conseils de l'UFC-Que Choisir

Aujourd'hui, la DGCCRF ne relâche pas la pression sur Indexia et sur sa filiale Hubside. La DGCCRF a ainsi ces derniers jours saisi le Parquet de Paris pour avoir notamment constaté "des pratiques consistant à faire faussement croire aux consommateurs souhaitant faire cesser leurs prélèvements ou résilier leurs abonnements (...) que leurs demandes de résiliation étaient prises en compte voire effectives". Le groupe Indexia, son dirigeant, Sadri Fegaier, et 5 de ses sociétés dont Hubside seront jugés prochainement par un tribunal correctionnel. L'association de consommateurs UFC Que Choisir s'est constituée partie civile.

Si vous souhaitez en savoir plus sur Hubside, ses pratiques commerciales, le groupe Indexia et son insolente réussite, ou tout simplement si vous souhaitez vous défendre et demander un remboursement, suite à des prélèvements que vous estimez indus, le site de l'association UFC Que Choisir vous explique comment prendre les choses en main. Sur le même sujet, le visionnage d'une toute récente enquête du magazine Envoyé Spécial sur Hubside,Store et "les-secrets-du-plus-jeune-milliardaire-de-France", devrait achever de vous convaincre.