MIA Seconde : de l'IA pour aider les lycéens français dès la rentrée 2024

À partir de septembre 2024, les lycéens pourront utiliser MIA Seconde, un logiciel basé sur l'intelligence artificielle. Une mesure annoncée par Gabriel Attal pour répondre à une baisse du niveau moyen des élèves en mathématiques.

L'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) vient de publier sa grande  enquête Pisa, ce mardi 5 décembre 2023. Et ses résultats sont peu flatteurs pour la France. Pour rappel, l'institution analyse tous les trois ans les performances moyennes des élèves en compréhension de l'écrit, en sciences et en mathématiques. Malheureusement, l'OCDE a observé en 2022 une "baisse inédite de la performance" parmi les États, et plus particulièrement en France. En effet, la moyenne française en mathématiques a baissé de 21 points et la compréhension de l'écrit de 19 points par rapport à 2018. "Les résultats de 2022 sont parmi les plus bas jamais mesurés", a regretté l'organisme, précisant que "la baisse du niveau [était] générale et [qu'elle n'affectait] pas que la France". Pour tenter de remonter la pente, le gouvernement d'Élisabeth Borne a pris une décision drastique. 

Intelligence artificielle : un nouvel outil pour accompagner les lycéens

Ce mardi 5 décembre, peu après la publication de l'enquête Pisa, Gabriel Attal a adressé une lettre aux enseignants afin de présenter une série de "mesures fortes". L'objectif du ministre de l'Éducation nationale et de la Jeunesse est clair : il veut redresser les performances du système éducatif français. Pour ce faire, l'homme politique mise sur les nouvelles technologies, et plus précisément sur l'intelligence artificielle (IA). 

Dès la rentrée 2024, les élèves de seconde pourront compter sur un outil utilisant l'IA, baptisé "MIA Seconde" (modules interactifs adaptatifs), pour les aider dans deux matières : le français et les mathématiques. "Tous les élèves entrant au lycée seront désormais accompagnés, à la maison, d'un outil d'IA de remédiation ou d'approfondissement en français et en mathématiques", a expliqué Gabriel Attal dans un communiqué. Dans son message, le ministre indique qu'il s'agit d'un "logiciel souverain, construit avec des chercheurs et des enseignants, propriété du ministère de l'Éducation nationale et de la Jeunesse". 

Avant sa mise en place nationale, l'outil sera expérimenté auprès de 200 000 élèves de seconde "dans les prochains mois". "La France sera ainsi le premier pays au monde à généraliser à l'ensemble d'une classe d'âge un outil d'élévation du niveau fondé sur l'intelligence artificielle", a conclu Gabriel Attal.

Si le niveau global des élèves a drastiquement baissé, cela peut être dû à différents facteurs. Selon l'Organisation de coopération et de développement économiques, la crise sanitaire a pesé très lourd dans la balance. En effet, les pays évalués ont traversé une longue période d'épidémie, mais certains plus difficilement que d'autres. Les cours en distanciel auraient ainsi contribué à une baisse de l'attention et de l'engagement des élèves. La preuve ? Les élèves français font partie des lycéens qui se sentent les moins accompagnés par leurs professeurs : seuls 62% d'entre eux ont indiqué que l'enseignant apportait de l'aide supplémentaire aux élèves qui en ont besoin. À titre de comparaison, c'est 8 points de moins que la moyenne générale des autres pays et 22 points de moins que le Japon.