3018 : l'application contre le cyberharcèlement

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Suite à plusieurs drames, le Gouvernement a pris des mesures pour lutter contre le cyberharcèlement. Le numéro et l'application 3018 deviennent les référents pour contacter des professionnels et obtenir rapidement de l'aide.

Après les récents suicides de plusieurs adolescents harcelés à l'école et sur les réseaux sociaux, le Gouvernement a dévoilé le 27 septembre un "plan interministériel" contre le harcèlement scolaire et le cyberharcèlement – les deux étant souvent liés. Couvre-feu numérique, confiscation du smartphone des harceleurs, contrôle de la majorité numérique, cours d'empathie... L'État a promis de mener "une lutte implacable" contre le harcèlement scolaire (voir notre article). Aussi, il a décidé de faire du 3018 le numéro unique pour signaler les cas de harcèlement scolaire et de cyberharcèlement. Mis en place par l'association e-Enfance, il s'agit d'un numéro gratuit, anonyme et confidentiel, qui permet aux victimes ou aux témoins de cyberharcèlement et de violence numérique de s'exprimer et de demander des informations. Depuis février 2022, le numéro 3018 est également devenu une application mobile, disponible gratuitement sur Android et iOS.

3018 : demander l'aide de professionnels

Le 3018 gère tout ce qui a trait au cyberharcèlement, au revenge porn, au harcèlement scolaire, au chantage à la webcam, à l'usurpation d'identité, aux violences à caractère sexiste ou sexuel, à l'exposition à des contenus violents, mais aussi aux usages numériques : temps d'écran, pornographie en ligne, contrôle parental, paramétrage de compte, jeux vidéo, etc. L'application mobile possède actuellement quatre fonctions clés – d'autres vont être rajoutées par la suite. La première consiste en la mise en relation directe entre l'utilisateur et un "écoutant" du 3018, soit par téléphone, soit par un chat. Les écoutants peuvent être des psychologues, des juristes ou encore des spécialistes des outils numériques. Ils sont disponibles sept jours sur sept, de 9 heures à 23 heures, et répondent à tous, qu'ils s'agisse d'enfants, d'adolescents, de parents, de professionnels, qu'ils soient victimes ou témoins.

© e-Enfance

L'application mobile dispose également d'un coffre-fort numérique sécurisé dans lequel stocker des éléments de preuve de son harcèlement, tels que des captures d'écran, des vidéos ou des URL. C'est très utile pour pouvoir entamer diverses démarches, y compris judiciaires, et transmettre le dossier aux autorités compétentes – que ce soit la police ou le ministère de l'Éducation nationale. On trouve également un quiz d'autoévaluation de vingt questions, intitulé "Suis-je harcelé", qui permet à l'utilisateur d'évaluer la situation dans laquelle il se trouve afin de savoir s'il s'agit de harcèlement, ainsi que des fiches pratiques pour s'informer sur ses droits et savoir comment réagir.

3018 : supprimer le contenu en quelques heures

Il est possible de signaler le contenu problématique sur l'application mobile, et le 3018 intervient alors auprès de plus de vingt plateformes, réseaux sociaux et messageries pour faire supprimer le contenu très rapidement. "Nous sommes signaleurs de confiance auprès de tous les réseaux sociaux, ce qui nous permet d'envoyer des signalements à tous ces réseaux lorsqu'il y a des situations de harcèlement, d'escroquerie, et d'avoir une situation extrêmement rapide de la part des plateformes puisque nos signalements vont être traités de manière prioritaire, en général en quelques minutes ou quelques heures", explique Samuel Comblez, le directeur des opérations d'e-Enfance, auprès de BFMTV. Avec l'accord de l'appelant, les signalements peuvent être transmis aux référents harcèlement académiques afin de s'assurer un suivi de la situation au sein de l'établissement scolaire.

© e-Enfance

En devenant le numéro unique d'aide d'urgence pour le cyberharcèlement, le 3018 va devoir aider beaucoup plus d'utilisateurs. Aussi, de nouvelles fonctions vont être développées après la présentation du plan interministériel anti-harcèlement. D'après Le Parisien, la plateforme va chercher à accroître les interactions avec les utilisateurs, à augmenter la fréquence des alertes sur les téléphones et à intégrer une fonction permettant de géolocaliser les commissariats et les maisons des adolescents les plus proches. De plus, le Gouvernement a demandé aux principaux réseaux sociaux de renvoyer les internautes ciblés par le harcèlement vers le 3018, par le biais d'un bouton "signalement" d'une publication, qui permettra de signaler le contenu à la plateforme, mais aussi de contacter un conseiller.

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