FakeCatcher : la solution d'Intel contre les deepfakes
Intel a mis au point un outil, baptisé FakeCatcher, capable de détecter les deepfakes grâce à des particularités physiques, et ce avec une fiabilité de 96 %. C'est surtout le premier système du genre à y parvenir en temps réel.
Les créateurs de deepfakes n'ont qu'à bien se tenir, car Intel a désormais un moyen redoutable de repérer leurs images truquées de manière quasi infaillible ! Le géant de la technologie annonce dans un billet de blog avoir développé, dans le cadre de son programme Responsible AI, un nouvel outil baptisé FakeCatcher afin de détecter les deepfakes en une fraction de seconde. Ces images – photos ou vidéos – qui utilisent l'intelligence artificielle pour placer un visage sur un autre visage – et donc reproduire de "fausses" personnes – sont un véritable danger sur Internet. Si elles peuvent être divertissantes – comme sur l'application Snapchat ou pour faire incarner Indiana Jones par l'acteur Chris Pratt –, elles peuvent aussi être utilisées à des fins malveillantes. C'est notamment le cas avec les revenge porn – en plaçant le visage de quelqu'un sur une photo ou vidéo pornographique – et la diffusion de fake news – comme la fausse capitulation du président ukrainien. Elles deviennent de plus en plus convaincantes à mesure que la technologie se développe, aussi les nouveaux outils et techniques pour les détecter sont toujours plus que bienvenus. Et dans ce domaine, Intel fait un grand pas en avant, en mettant au point une technologie capable de détecter le vrai du faux en quelques millisecondes – soit pratiquement en temps réel – et avec un taux de fiabilité de 96 %.
FakeCatcher : des résultats instantanés accessibles à tous
Contrairement aux outils de détection qui se basent sur des données brutes, FakeCatcher analyse en temps réel une vidéo en s'appuyant sur des détails physiques, les "indices authentiques" qui "font de nous des êtres humains". L'outil inspecte les veines du visage, qui changent de couleur lorsque le cœur leur envoie du sang à mesure qu'il bat. Il analyse les fluctuations de couleur grâce à une méthode appelée photopléthysmographie (PPG), qui mesure la quantité de lumière absorbée ou réfléchie par les vaisseaux sanguins. Il recueille les données PPG sur environ 32 zones du visage et les traduit en cartes spatio-temporelles. Il analyse également le mouvement et l'éclat des yeux. Ensuite, il utilise le deep learning – l'apprentissage profond en français – pour déterminer si ce que montre la vidéo est réel ou faux. Cette technologie repose sur un ensemble de couches logicielles et matérielles d'Intel. Il s'appuie sur des processeurs évolutifs Xeon de troisième génération – créés spécialement par Intel – pour faire tourner jusqu'à 72 analyses en simultanée, et est accessible via une simple interface web.
S'il existe d'autres outils capables de détecter les deepfakes, un traitement instantané est une grande première. Jusqu'ici, il fallait charger les vidéos sur des plateformes complexes et attendre plusieurs heures avant d'avoir les résultats. C'est pourquoi les perspectives offertes par FakeCatcher sont immenses. Intel envisage déjà de compter pour client des réseaux sociaux, des médias, des gouvernements et des ONG afin de détecter les deepfakes à grande échelle, et ainsi mieux lutter contre la désinformation. C'est d'autant plus nécessaire que les réseaux sociaux sont de plus en plus utilisés pour suivre l'actualité, surtout par les plus jeunes.