Ray-Ban Stories : les lunettes connectées de Meta arrivent
Les Ray-Ban Stories arrivent enfin en France ! Destinées à capturer et à partager des "moments de vie", les fameuses lunettes connectées de Meta brillent par leur simplicité d'emploi. Et pourraient vite faire des adeptes…
Fruits d'un partenariat entre Meta – ex-Facebook – et le géant mondial des verres et lunettes, le groupe franco-italien EssilorLuxottica, les Ray-Ban Stories débarquent en France dans quelques semaines, six mois après leur lancement aux États--Unis, au Canada, au Royaume-Uni, en Australie et en Italie, où elles se sont écoulées à quelque 800 000 exemplaires. De quoi s'agit-il ? De lunettes "intelligentes". Ou, plus exactement, de lunettes "connectées". De fait, contrairement à ce que l'on pourrait imaginer – espérer ? –, les Ray-Ban Stories ne permettent de voir en 3D, en réalité virtuelle ou en réalité augmentée. Ce sont, plus modestement, des lunettes dotées de fonctions audio, photo et vidéo, principalement destinées à capturer et à partager des "moments de vie" sur les réseaux sociaux, Facebook et Instagram en tête, évidemment. D'où leur appellation Stories, qui évoque clairement les fameuses séquences qui inondent lesdits réseaux depuis quelques années.
Quelles sont les caractéristiques des Ray-Ban Stories ?
À première vue, rien ne distingue les Ray-Ban Stories de banales lunettes – de luxe quand même… Ce sont d'ailleurs des répliques de trois modèles iconiques de Ray-Ban, les Wayfarer – adoptées notamment par Audrey Hepburn, Bob Dylan et Ray Charles –, les Round et les Meteor. Des références indémodables que l'on peut porter sans risquer de ressembler à un personnage de science-fiction, d'autant qu'elles sont unisexes. Mais elles se différencient de lunettes classiques par leur électronique. Car elles embarquent deux caméras, trois microphones omnidirectionnels, deux mini haut-parleurs, de la mémoire de stockage, une batterie et des circuits, notamment pour la communication en Bluetooth et en Wi-Fi. Bref, le genre de petit gadget que Q aurait pu concevoir pour James Bond…
Sur le plan technique, les deux mini caméras des Ray-Ban Stories sont des modules d'une définition de 5 MPx pouvant prendre des photos de 2592 x 1944 px et des vidéos de 1184 x 1184 px à 30 images par seconde. Hélas, Meta et EssilorLuxottica restent très discrets sur les autres caractéristiques techniques, et notamment au niveau de l'audio : logique, il est peu probable que les minuscules haut-parleurs intégrés puissent rivaliser avec un véritable casque audio en terme de qualité… On sait juste que le stockage interne peut contenir jusqu'à 500 photos ou 30 vidéos de 30 secondes, que le Wi-Fi est de type ac, que le Bluetooth est à la norme 5.0 et que les lunettes ne pèsent que 50 g. Un vrai poids plume qui permet de les porter longtemps sans gêne.
Quant à la batterie, elle est censée suffire pour fonctionner 6 heures en usage modéré – soit une heure d'écoute audio, 30 minutes de conversation téléphonique, 10 photos et 10 vidéos selon Meta. Pour la recharger, il faut placer les Ray-Ban Stories dans l'étui de protection et de transport qui les accompagne et qui dispose d'une batterie plus importante et d'une prise US-C pour se brancher à une source d'alimentation – chargeur secteur, batterie externe ou ordinateur. Chargé à 100%, le boitier permet de charger les lunettes à trois reprises, qui peuvent récupérer 50% d'autonomie en 30 minutes.
Quelles sont les fonctions des Ray-Ban Stories ?
À quoi servent les Ray-Ban Stories ? À prendre des photos, à filmer des vidéos et même à discuter au téléphone, comme avec un kit mains libres sans fil. Des boutons discrètement placés sur les branches permettent de lancer des actions, mais on peut aussi les déclencher à la voix, grâce à l'assistant vocal intégré, avec des commandes du genre "Hey Facebook, prends une photo" ou "Hey Facebook, prends une vidéo". Attention toutefois, car les Ray-Ban Stories ne sont pas complètement autonomes. Pour fonctionner pleinement, elles doivent être appairées à un smartphone (Android ou iOS) sur lequel est installée l'application Facebook View, elle-même associée à un compte Facebook. À la première utilisation, l'appli lance l'appairage Bluetooth et l'activation des lunettes, en procédant également à la mise à jour de leur firmware si nécessaire. Notons d'ailleurs que les Ray-Ban Stories ne fonctionnent qu'avec le mobile auquel elles sont associées. Pour les utiliser sur un autre appareil, il faut les désactiver dans l'appli ou les réinitialiser totalement en utilisant les boutons sur les branches.
Comment utiliser les Ray-Ban Stories ?
L'utilisation des Ray-Ban Stories est simple. Pour les mettre en route, il faut faire glisser vers la droite l'interrupteur coulissant placé sur le côté intérieur de la branche gauche et le relâcher. Cet interrupteur sert aussi pour l'appairage Bluetooth avec le smartphone. Sur la branche droite, à l'extérieur, un bouton tactile permet de décrocher en tapotant deux fois. Même manœuvre pour raccrocher. Et pour refuser un appel, il suffit de maintenir quelques secondes le doigt appuyé. Les lunettes permettent également l'écoute de podcasts ou de musique par l'intermédiaire de toute application installée sur le téléphone. Le niveau sonore peut être ajusté par balayage du pavé tactile vers l'arrière (baisser) ou vers l'avant (augmenter). Bien entendu, on peut aussi avancer ou reculer dans la lecture ou passer en pause. Pour prendre une photo avec les Ray-Ban Stories, il faut faire un appui long sur le haut de la branche droite de la monture. Pour filmer une séquence vidéo, un appui court suffi, un signal sonore indiquant que l'enregistrement est en cours. Et pour stopper, deux appuis brefs. On peut ainsi filmer le quotidien par séquences de 30 secondes maximum. Les images sont stabilisées automatiquement, ce qui empêche les sursauts dans l'enregistrement lors de la marche ou d'une balade en vélo, par exemple.
Pour récupérer les images enregistrées, il faut passer par l'application Facebook View qui les téléchargent dans un dossier sécurisé du smartphone par liaison Wi-Fi directe. Les images sont alors automatiquement effacées de la mémoire interne des lunettes. L'appli propose alors plusieurs fonctions de retouche d'image, de compilation de vidéos ainsi que la création de trois types d'animations, des Flashback, qui donnent des effets de profondeur et de mouvement. Des modèles de clips sont installés pour pouvoir créer des petits clips avec ou sans sous-titres et musique. Une fois les images et vidéos sélectionnées, il suffit d'appuyer sur un bouton Partager pour se voir offrir la possibilité de les publier sur les applications de Meta (Facebook, Instagram, Messenger et WhatsApp), mais aussi de les envoyer par mail ou sur d'autres réseaux sociaux indépendants comme Twitter ou TikTok, de les stocker en ligne dans un service de cloud ou même de les transférer par Bluetooth sur un appareil à proximité.
Quelle protection de la vie privée avec les Ray-Ban Stories ?
Si par sécurité, la diffusion en ligne d'images ne peut s'effectuer en direct pour éviter toute utilisation abusive ou intrusive, il est tout de même logique de s'interroger sur le respect de la vie privée dans la mesure où les Ray-Ban Stories intègrent des caméras miniatures. En particulier pour les personnes qui se trouvent dans le champ de vision du porteur de lunettes. Consciente des récentes et innombrables critiques pour atteinte à la vie privée auxquelles elle a dû faire face, Meta a intégré une petite Led qui s'allume dès que les caméras fonctionnent. Mais elle est trop discrète pour alerter des passants qu'ils seront filmés ou photographiés, en plein soleil et au-delà des sept mètres prévus. Il a déjà été établi que la lumière (blanche) était invisible avec des montures beiges, aussi cette couleur de monture ne sera-t-elle jamais proposée. Lors de l'achat des Ray-Ban Stories, un code de "bonne conduite" préconise qu'elles ne doivent pas être utilisées dans des espaces privés, dans les lieux de culte, des cabinets médicaux, ou encore les vestiaires. Une campagne spécifique rappelant les "bonnes pratiques" sera lancée en avril en même temps que les ventes. L'application Facebook View le rappelle aussi.
Quel est le prix des Ray-Ban Stories ?
Commercialisées en Espagne, en Autriche et en Belgique depuis le 17 mars, les Ray-Ban Stories seront disponibles en France à partir du 14 avril. Raison de ce décalage temporel : le temps nécessaire à l'adaptation et à la traduction en français du mode d'emploi, de l'interface et de l'assistant vocal de Facebook. Outre le site Ray-Ban, elles seront vendues avec leur boitier et des accessoires chez les distributeurs français d'EssilorLuxottica : Sunglass Hut et Wutscher, Miller Optik, Optiek Arnouts, Comptoir d'Optique, Espace Vision Concept, Eye Candy et Zaff Optical. Au total, 28 modèles sont proposés avec cinq couleurs de monture, en base solaire (329 euros) avec gradient ou non, en verres clairs ou correcteurs (tarifs variables), polarisés (à partir de 359 euros) ou de verres Transition (409 euros). Des tarifs relativement élevés, mais pas stratosphériques pour autant, surtout en regard de leurs fonctions audio, photo et vidéo.
Reste à savoir si les premières lunettes connectées trouveront leur public. Le slogan de Meta – "Vous pouvez voir le monde autour de vous. Ray-Ban Stories, la nouvelle manière d'enregistrer, de partager et d'écouter" – laisse augurer de nouveaux usages, notamment pour les fans de réseaux sociaux. Inutile de farfouiller dans une poche ou un sac pour sortir son smartphone au moment de photographier ou de filmer une scène de la vie quotidienne. Un geste de la main sur les branches suffit. Et les fonctions audio sont appréciables, pour écouter de la musique ou répondre au téléphone en balade, sans avoir à porter des écouteurs qui risquent de tomber… Certes, pour le moment, les Ray-Ban Stories ne sont pas encore assez sophistiquées pour rentrer dans le Metaverse de Zuckerberg. Mais elles en constituent sans doute les prémices, avant une version avec réalité augmentée.