Abonnement Windows : non, il ne faudra pas payer chaque mois pour utiliser Windows

Abonnement Windows : non, il ne faudra pas payer chaque mois pour utiliser Windows

Contrairement à ce qu'affirme une rumeur, Microsoft ne proposera pas Windows sur abonnement payant. En revanche, l'éditeur pourrait ouvrir prochainement son service de PC virtuel Windows 365 au grand public.

Depuis quelques jours, la planète tech s'enflamme à propos d'un éventuel abonnement à Windows. Plus exactement, d'une formule qui consisterait à s'acquitter d'un forfait mensuel pour utiliser Windows 12, la prochaine mouture du système d'exploitation des PC, comme on le fait pour Microsoft 365, Adobe Creative Suite, Netflix, Spotify et de nombreux autres services en ligne. Fort heureusement, il n'en est rien comme le rapporte Windows Central dans un article publié le 6 octobre 2023.

Windows 12 : toujours une licence à vie classique

De fait, cette rumeur pour le moins inquiétante a enflé après une étonnante découverte de Deskmodder, rendue publique le 4 octobre. Les experts de ce site spécialisé allemand ont en effet trouvé dans le code d'une préversion de Windows des références à une formule d'abonnement (Édition abonnement, Type d'abonnement et Statut de l'abonnement). Il n'en fallait pas plus pour affoler nombre d'observateurs du monde Microsoft qui ont aussitôt tiré la sonnette d'alarme, en prédisant une transformation majeure du modèle économique de Windows, qui consisterait à forcer les utilisateurs à payer un abonnement mensuel pour utiliser le système d'exploitation sur leur ordinateur. 

Sauf que selon Windows Central, ces mentions feraient référence à l'abonnement Windows 11 IoT Enterprise, une édition spéciale que Microsoft propose aux entreprises, et pas à une version grand public de Windows. En clair, Windows 12, comme Windows 11, devrait être commercialisé normalement, sous la forme d'une licence "à vie", payée une fois pour toutes, soit lors de l'achat d'un nouveau PC avec une version préinstallée – le coût de la licence étant alors inclus et "caché" dans le prix de l'ordinateur –, soit en achetant une version "séparée" à installer. Et on peut même d'ores déjà parier sur le fait que Microsoft proposera une mise à jour gratuite depuis Windows 11, comme l'éditeur l'a fait auparavant pour passer de Windows 7 ou 8 à Windows 10 puis à Windows 11. Et ce, d'autant plus que Windows 11 ne rencontre clairement pas le succès attendu… Bref, il n'y a clairement rien à craindre : nous pourrons continuer à utiliser Windows sans avoir à payer chaque mois pour un abonnement. 

Windows 365 : le Cloud Computing pour tous

Mais cela ne veut pas dire que Microsoft ne proposera pas d'abonnement. L'éditeur le fait déjà pour sa suite bureautique Microsoft 365, qui pourrait ajouter des fonctions d'IA supplémentaires à Windows, à travers Copilot. Mais, ce que peu de gens savent, c'est que Microsoft propose aussi par ailleurs un service baptisé Windows 365, également sur abonnement – payant, évidemment ! Et comme Windows Latest l'a révélé en juillet 2023, il est possible que ce service destiné actuellement aux entreprises soit décliné prochainement dans une version grand public. Et c'est sans doute la conjonction de ces informations et révélations qui a semé la confusion dans les esprits, Microsoft étant particulièrement maladroit dans sa communication autour de Windows comme nous l'avons déploré à plusieurs reprises cette année (voir notre article). 

Pour tenter de comprendre ce qui pourrait se tramer, il convient de revenir sur le principe de Windows 365. Ce service n'est pas nouveau : il existe depuis 2020. Mais il est depuis réservé aux entreprises à travers deux formules baptisées Windows 365 Business et Windows 365 Entreprise, facturées de 31 à 67 euros par mois selon la configuration choisie. De fait, et c'est essentiel, Windows 365 n'est pas une version de Windows sur abonnement, comme on pourrait le penser le craindre, même, mais un service complet de Cloud Computing, à l'image de ce que propose le Français Shadow (voir notre article). En clair, il donne accès, à travers un abonnement, à un PC virtuel s'utilisant via Internet. Et ce, depuis n'importe quel appareil connecté ou presque.

© Microsoft

En pratique, il suffit de se connecter au service à l'aide d'un compte – Microsoft évidemment…–, de choisir une formule d'abonnement, puis de sélectionner une configuration de selon ses besoins pour utiliser un ordinateur distant sous Windows 11, en le contrôlant avec un clavier, une souris et un écran. L'idée, c'est que tout se fait à distance, en mode cloud, sur le PC virtuel hébergé par les serveurs de Microsoft : les seules informations qui transitent sont les commandes (texte saisi, actions sur la souris…) et l'affichage, qui diffusé en streaming, un peu come une vidéo Netflix. L'appareil utilisé n'a ainsi pas besoin d'être puissant puisque tout est déporté : les applications s'exécutent sur le PC virtuel, qui effectue tous les calculs et tous les traitements, et qui stocke touts les fichiers sur les serveurs. Voilà pourquoi on peut, en théorie, le piloter avec une tablette ou un smartphone, même si un ordinateur semble plus indiqué dans le cas de Windows.  

Windows 365 : des configurations à la demande

Les avantages mis en avant par Microsoft sont nombreux. Outre le fait qu'il n'est pas nécessaire d'avoir une machine puissante pour utiliser un  PC virtuel, les applis et les fichiers qu'il stocke restent accessibles de n'importe où via une connexion Internet, exactement comme les données stockées dans OneDrive. Pas besoin non plus de s'embêter avec des mises à jour et d'autres procédures de sécurité, puisqu'elles sont gérées automatiquement par Microsoft sur le PC virtuel. Enfin, il est très facile de faire évoluer l'ordinateur distant selon ses besoins en choisissant une nouvelle configuration : de quoi, en principe, profiter de l'équivalent d'un PC gamer depuis une machine d'entrée de gamme, sans avoir à invertir dans des composants coûteux.

Pour l'heure, Microsoft propose trois configurations dans ses formules professionnelles, avec 2 ou 4 processeurs virtuels, 4, 8 ou 16 Go de mémoire vive et 128 Go de stockage. On ignore les plans de l'éditeur pour sa future déclinaison grand public, mais on peut imaginer des configurations plus musclées avec davantage de stockage ou un véritable GPU pour faire tourner des jeux. De même, on ne sait rien non plus des tarifs envisagés. Mais Windows Latest table sur un prix de base équivalent à une dizaine d'euros par mois. Bien entendu, on imagine aisément que la firme de Redmond proposera une offre couplée à Microsoft 365, sa suite bureautique en mode cloud, pour une utilisation familiale complète clés en main.

Windows 365 : location vs achat

Difficile pour autant de savoir si ce concept novateur, qui préfigure sans doute un certain avenir de l'informatique, saura réellement convaincre des particuliers. D'une part, se pose le problème de la localisation des données, que tout le monde n'a pas envie de laisser sur les serveurs d'une entreprise commerciale, par essence privée. De l'autre, se pose la question du coût. Même à 10 euros par mois, soit 120 euros par an, est-il plus rentable de louer un ordinateur virtuel que d'en acheter un, même très modeste. D'autant qu'une fois l'abonnement résilié, on ne peut évidemment plus utiliser le PC virtuel. Et qu'il faut de toute façon un appareil pour utiliser le service. Bref, comme pour un logement,, c'est l'éternel débat entre la location et l'achat. Pas sûr que les mentalités des utilisateurs de PC actuels soient prêts à adopter ce nouveau modèle… Une chose semble toutefois certaine : l'arrivée de Windows 365 dans la sphère grand public ne signera pas l'arrêt du Windows local et définitif tel que nous le connaissons. Chacun devrait pouvoir continuer à utiliser un PC classique pendant de longues années.