Shadow : le cloud computing pour les gamers et les pros

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Shadow, l'entreprise française qui propose des solutions de cloud computing, diversifie son offre et ses services avec, en plus de l'abonnement pour les joueurs, un service de stockage en ligne et des formules pour les professionnels.

Les technologies évoluent vite. Peut-être trop vite. Pour suivre la cadence, il faut sans cesse renouveler son matériel, qui se révèle de plus en plus coûteux et engendre un nombre toujours plus important de déchets électroniques, que ce soit pour les entreprises ou les particuliers. L'entreprise française Shadow anciennement Blade a mis en place une alternative avec le cloud computing. Mais qu'est-ce que c'est ? De base, Shadow est connu dans le domaine du cloud gaming, qui permet, moyennant un abonnement mensuel, de jouer à des jeux vidéo depuis de nombreux supports – ordinateur, console, TV, mobile… –, y compris ceux qui ne sont pas forcément prévus pour une telle activité. C'est possible parce que le support, justement, ne calcule rien ou presque : il ne sert pratiquement qu'à afficher les images du jeu qui sont calculées à distance, par des serveurs spécialisés, et envoyées en temps réel. Il suffit de posséder une bonne connexion Internet ! Tous les traitements lourds, qui exigent de puissants processeurs, notamment pour les graphismes, sont réalisés de façon déportée sur les serveurs.

Mais la concurrence se fait de plus en plus importante sur le marché, notamment avec le Xbox Game Pass Ultimate, le PlayStation Plus Premium et GeForce Now de Nvidia. Petit hic : les jeux jouables sont généralement limités à un catalogue restreint. Shadow résout ce problème en mettant à disposition de l'utilisateur, via une application, un PC complet sur lequel il peut faire tout ce qui lui plait : travailler dans une suite bureautique – l'offre inclut une licence Microsoft Office –, éditer des photos avec Photoshop ou encore jouer à tous ses jeux. C'est le fameux cloud computing.

Si, au départ, Shadow proposait une seule offre, l'entreprise française a lancé fin octobre un abonnement qui fournit un PC plus puissant, l'Option Power. Mais Shadow s'apprête aussi à investir le monde professionnel et à diversifier ses services – notamment avec du stockage cloud – et ses supports. Et c'est d'autant plus appréciable que toutes les données sont sécurisées sur des serveurs situés en Europe !

© Shadow

Shadow Option Power : un abonnement pour un PC dernier cri

L'offre de base Shadow a été lancée en 2016 et propose, moyennant 29,99 € par mois, un PC équipé d'un processeur de type Intel Xeon à 3,5 GHz, d'une carte graphique de type GeForce GTX 1080, de 12 Go de RAM et d'un SSD de 256 Go. Une configuration puissante pour l'époque une belle machine, mais qui commence aujourd'hui à se faire un peu vieille... C'est pourquoi Shadow a lancé l'Option Power, qui coûte 14,99 € par mois supplémentaires – soit un total d'environ 45 € donc. Avec cet abonnement, l'utilisateur a cette fois accès à un processeur de type AMD Epyc 7543P, une carte graphique Nvidia RTX A4500 – un juste milieu entre une RTX 3070 Ti et une 3080 –, 16 Go de Ram, mais toujours 256 Go de stockage. Une configuration beaucoup plus solide, mais qui est encore difficilement accessible. D'autant que toutes les "places" ont déjà été "vendues", et que le PC virtuel n'est pour l'instant disponible que sur liste d'attente.

Le leitmotiv de Shadow est d'offrir à l'utilisateur la liberté d'utiliser une puissante machine n'importe où et pratiquement sur n'importe quel appareil connecté à Internet. L'option Power est ainsi accessible depuis à peu près n'importe quelle plateforme via une application Windows, Mac, Linux, Android, iOS – qui est encore en version bêta –,  sur téléviseur connecté – de type Smart TV Samsung, par exemple –  et même sur les casques VR Oculus Quest 1 et 2. On peut toutefois regretter l'espace de stockage trop limité – il suffit d'installer deux gros jeux pour qu'il soit complet – même s'il est extensible via un abonnement de 2,99 € pour 256 Go de plus et qui peut aller jusqu'à 2 To – la facture commence vite à grimper... À noter qu'il est aussi possible d'utiliser son propre stockage cloud ou un périphérique USB.

© Shadow

Une question se pose inéluctablement : la solution Shadow est-elle rentable pour l'utilisateur ? L'offre de base représente une dépense de 350 € par an, soit 1 050 € pour trois ans. Pour l'Option Power, cela revient à 500 € par an, et donc environ 1 500 € pour trois ans – et ce avec le minimum de stockage. Cela étant, Shadow a l'avantage de ne pas encombrer l'utilisateur avec une énorme machine pour se déplacer, il l'accompagne absolument partout, à condition qu'il dispose d'une connexion Internet stable à très haut débit (fibre). Il faut aussi prendre en compte qu'il ne paie pas la consommation en électricité, qui se révèle assez conséquente sur une telle machine – un facteur que l'on oublie souvent de compter dans l'addition et qui a quand même son importance, surtout en ces temps de crise énergétique. Au final, tout dépend de l'utilisation et de sa manière de consommer. Une personne assez sédentaire et qui garde sa machine plusieurs années n'aura pas grand intérêt à souscrire à Shadow. En revanche, pour les personnes qui sont souvent amenées à se déplacer – pour le travail par exemple, ou plus ponctuellement pour de longues vacances – ou qui changent souvent d'appareil, Shadow peut être une très bonne solution, d'autant que l'entreprise prévoit de diversifier ses offres tout public pour correspondre à différentes utilisations – et donc des formules moins chères – afin de démocratiser le cloud computing. En fait, la solution Shadow pose le même dilemme que l'automobile : est-il plus rentable de louer ou d'acheter une voiture ? Il n'y a pas de réponse absolue et universelle tout dépend de l'utilisation. Certains préféreront toujours avoir leur propre ordinateur, quitte à le payer cher dès le départ et à investir régulièrement pour le faire évoluer, tandis que d'autres raisonneront en termes de service rendu, à l'usage.

Shadow table aussi sur l'aspect écologique de son service, qui a pour vocation de lutter contre l'obsolescence, et donc les déchets électroniques qui polluent, car les utilisateurs n'ont pas besoin de renouveler leurs machines pour avoir accès aux dernières technologies, puisque c'est l'entreprise qui s'en charge – mais là encore, c'est à relativiser en fonction des habitudes de ses consommations. Elle affirme utiliser une technologie de refroidissement (water cooler) pour ses serveurs, qui consomment dix fois moins d'eau et cinq fois moins d'énergie que la normale. De plus, elle recycle ses serveurs quand ils deviennent trop anciens en les vendant à d'autres marchés. Enfin, lorsqu'ils arrivent vraiment en fin de vie, 80 % des composants sont recyclés grâce à AVH.

© Shadow

Shadow Drive et Raspberry : la firme se diversifie

L'objectif de Shadow est d'élargir la gamme de ses produits et son panel de clients afin d'obtenir une meilleure rentabilité.Pour ça, l'entreprise lance un service de stockage en ligne intitulé Shadow Drive. En phase de test auprès de 25 000 personnes depuis cet été, il est désormais disponible dans onze pays du continent européen, dont la France. Son déploiement à plus grande échelle – notamment en Amérique du Nord – est prévu pour l'année prochaine. Shadow Drive fonctionne à travers deux abonnements distincts. Le premier, entièrement gratuit, donne accès à 20 Go de stockage – et par gratuit, on entend réellement gratuit, il ne s'agit pas d'un modèle freemium déguisé avec des données exploitées et des publicités. En déboursant 8,99 € par mois, l'utilisateur bénéficie d'un espace de 2 To. Grâce à l'expertise de la société allemande NextCloud, les contenus stockés sont instantanément synchronisés pour être accessibles sur tous les appareils de l'abonné. La firme travaille déjà pour ajouter d'autres fonctions.

Shadow est accessible sur de nombreuses plateformes, et ce n'est que le début ! L'entreprise lance son application sur les appareils Raspberry Pi 4 et 400 – avec Raspberry Pi OS version 64 bits –, une sorte de mini-ordinateur puissant de la taille d'une carte de crédit, qui peut se transformer à l'envi en centre multimédia, en mini-serveur, en station domotique, en station de rétrogaming, etc. Il affiche une définition 1080p à 60 FPS, et prend en charge les manettes PlayStation et Xbox, les claviers et les souris.

Shadow Business : à la conquête des professionnels

Grande nouveauté, Shadow part à la conquête du public professionnel dont les usages nécessitent de grandes puissances de calcul – travail sur la 3D, la 4K, la réalité virtuelle, le développement de jeux, l'architecture, etc. – et du secteur éducatif – plus particulièrement les universités – afin de leur permettre de travailler efficacement depuis n'importe où – au bureau, à son domicile, ou encore en déplacement). L'entreprise déploie donc trois offres pensées pour le B2B : Spark, Aurora et Lightning. Elles proposent chacune différentes configurations en fonction des besoins du client. À noter qu'au premier trimestre 2023, chacune de ses offres se déclinera en version Bring Your Own Licence (BYOL), qui permettra d'économiser sur l'abonnement 30  € par mois. Les offres sont les suivantes :

  • Spark, une offre conçue pour répondre à la plupart des besoins en puissance pour une utilisation 1080p/2K. Inclus : CPU Intel Xeon de 2.5 à 3.1 GHz 8 vCores, SSD 256 Go, 12 Go de RAM, GPU NVidia 1080/P5000. Elle est à 89,00 € par mois hors taxes.
  • Aurora, une offre de milieu de gamme, plus rapide et plus puissante, conçue pour les charges de travail élevées. Inclus : CPU Intel Xeon de 3.3 à 4.5 GHz 8 vCores, SSD 256 Go, 16 Go de RAM, GPU NVidia RTX 5000 12 Go VRAM. Elle est à 119,00 € par mois hors taxes.
  • Lightning, une station de travail la plus puissante répondant à tous les besoins potentiels. Inclus : CPU Intel Xeon de 3.3 à 4.5 GHz 12 vCores, SSD 512 Go, 32 Go de RAM, GPU NVidia RTX 6000 24 Go VRAM*. Elle est à 169,00 € par mois hors taxes.

De l'espace de stockage supplémentaire est également disponible à raison de 4,99 € par mois hors taxes par tranche de 256 Go supplémentaires.

© Shadow

L'entreprise lance également Shadow Business Manager le 5 décembre 2022, là aussi à destination des professionnels. Il s'agit d'un espace qui est doté de plusieurs fonctions, comme le fait de pouvoir gérer les PC Shadow en les modifiant, en supprimant ou en ajoutant une nouvelle machine. Des fonctions supplémentaires vont être déployées en 2023, au niveau de la gestion des droits, de la duplication de configuration, de la gestion des groupes, du travail collaboratif sur un seul PC Shadow, ou encore de la gestion des sauvegardes.