Test Lenovo Legion Go : une console portable géante et polyvalente

Test Lenovo Legion Go : une console portable géante et polyvalente

Lenovo se lance à son tour sur le marché des consoles de jeu sous Windows avec sa Legion Go, un modèle séduisant et convaincant qui brille par sa puissance et sa qualité, mais qui mériterait d'être amélioré sur quelques points.

Le marché des PC gaming au format de console portable est en plein essor. Ces machines de jeu ont été popularisées auprès du grand public en 2022 par le Steam Deck de Valve, un appareil fonctionnant avec le système d'exploitation Steam OS, une distribution Linux Arch. Du côté des PC sous Windows 11, Asus a réalisé un premier ballon d'essai très convaincant avec sa ROG Ally à l'été 2023. Quelques mois plus tard, c'est au tour du constructeur Lenovo de proposer sa propre itération de la formule, avec la Legion Go.

Pour trouver son public et se démarquer de ses concurrents, la console de Lenovo affiche de sérieux arguments, notamment un écran géant en très haute définition et des manettes détachables dans l'esprit des Joy-Con de la Nintendo Switch, afin d'offrir un confort de jeu inégalé sur ce type de dispositif. Du côté des composants, Lenovo s'appuie comme Valve et Asus sur un processeur AMD, le Ryzen Z1 Extreme en l'occurrence, doté du fameux circuit graphique intégré Radeon 780M, qui fait de vrais miracles en matière de jeu vidéo.

La console nous a été prêtée par Lenovo dans le cadre de ce test. Nous avons pu prendre la machine en main quelques semaines et la confronter à différentes situations d'usage et de jeu, afin de nous forger un avis sur ses qualités et ses défauts. Dans l'ensemble, la Legion Go s'avère être une excellente machine de jeu portable, délivrant de bonnes performances dans la plupart des titres et offrant un confort d'affichage assez inédit sur ce type de dispositif avec son grand écran. Quelques bugs et instabilités logicielles viennent toutefois ternir le tableau et rendent parfois l'utilisation de la console un peu irritante.

L'avis de CCM
  • Très bonnes performances en jeu
  • Grand écran confortable en 1600 px et 144 Hz
  • Manettes détachables très pratiques
  • Contrôles nombreux et personnalisables
  • Pied de support réglable
  • Construction robuste et design élégant
  • Chauffe et ventilation très bien maîtrisée
  • Autonomie dérisoire comme la concurrence
  • Interface logicielle Legion Space capricieuse
  • Prise en main et paramétrage complexes
  • Haut-parleurs tout juste passables
  • Retard dans la prise en charge des derniers pilotes AMD

Lenovo Legion Go : une console élégante mais massive

La Legion Go se distingue immédiatement de ses homologues par sa taille impressionnante. La console mesure en effet 30 centimètres de long lorsque les manettes y sont attachées, et avec ses 13 centimètres de hauteur, elle posera clairement problème aux petites mains. La préhension est en revanche très bonne, le dos arrondi et marqué des manettes permettant de la tenir ferment en main, ce qui n'est pas de trop au vu des 854 grammes de la bête. Avec un tel poids, il est difficile d'envisager de longues sessions de jeu en tenant la console à bout de bras, et les premières heures d'utilisation pourront sembler fatigantes, mais on finit par s'y habituer et par trouver une position confortable.

La construction et l'assemblage de la machine semblent tout à fait sérieux, le châssis est entièrement en plastique de bonne facture et on ne décèle aucune flexion de la coque. On note toutefois un léger jeu au niveau de la jonction entre les manettes et l'écran, presque imperceptible mais présent tout de même. La console arbore un coloris entièrement noir avec un revêtement mat et lisse très doux sous les doigts, tout juste rehaussé par les logos Lenovo et Legion argentés au dos de l'appareil. Une esthétique sobre et élégante qui permet à la console de se fondre facilement dans le paysage lorsqu'elle est éteinte. Une fois allumée, la Legion Go s'illumine discrètement avec deux cercles lumineux RVB situés sous les sticks analogiques, dont il est possible de personnaliser la couleur et les motifs.

L'ensemble respire en tout cas la solidité et donne plutôt confiance dans la durabilité matérielle du produit. Lenovo a vraiment soigné le design de sa Legion Go, qui reste sage et très classique, mais qui a l'avantage d'être plus passe-partout et moins clivant que la coque entièrement blanche et le revêtement texturé de la ROG Ally. Son poids et sa taille la rende certes un peu moins portable que sa concurrente directe, mais Lenovo a eu le bon goût de fournir une sacoche de transport en tissu rigide très pratique avec sa console, une délicatesse que n'a pas eu Asus. Et si la Legion Go est de prime abord moins nomade que le Steam Deck et la ROG Ally, elle propose en revanche de belles idées en matière d'ergonomie et d'utilisabilité.

Lenovo Legion Go : une ergonomie ingénieuse mais un peu complexe

La caractéristique la plus singulière de la console de Lenovo est sans aucun doute sa paire de manettes détachables, dont le concept s'inspire fortement des Joy-Cons de la Nintendo Switch. Baptisés TrueStrike, ces périphériques de contrôle amovibles présentent une forme cylindrique assez marquée qui offre une très bonne préhension. Ils sont accrochés à la console de part et d'autre de l'écran, et peuvent en être détachés via une manipulation pas franchement pratique, qui consiste à maintenir un bouton enfoncé avec l'auriculaire tout en tirant le contrôleur vers le bas. Une fois libérés de leurs encoches, ils permettent donc de manipuler la Legion Go et de jouer avec sans supporter le poids de la machine, avec l'écran posé sur les genoux ou sur une table par exemple.

Ce mode d'utilisation est grandement facilité par la présence bienvenue d'un pied de support rétractable situé sur le dos de la console. Celui-ci est ajustable sur un angle très large et sans aucun cran, ce qui permet de trouver l'inclinaison parfaite en fonction de la configuration disponible et de la posture de l'utilisateur. Sa charnière semble par ailleurs robuste et on ne ressent aucun jeu inquiétant lors de l'ouverture ou de la fermeture. C'est une très bonne idée d'ergonomie, introduite par la Nintendo Switch OLED, que Lenovo reprend ici avec brio et qui offre une véritable polyvalence en matière d'installation et d'utilisation.

Les manettes TrueStrike offrent par ailleurs un grand nombre de contrôles, peut-être même trop pour leur propre bien. On trouve tout d'abord les classiques sticks analogiques, qui s'avèrent confortables à l'utilisation, avec juste la bonne hauteur et le niveau de résistance approprié pour les jeux nécessitant des mouvements rapides et précis. Ce sont par ailleurs des sticks à effet Hall, qui seront donc plus résistants au phénomène de drift dans la durée. Les boutons A/B/X/Y, la croix directionnelle et les deux bumpers (boutons LB et RB) sont bons, avec un déclenchement net et un rebond suffisamment marqué pour des appuis répétés et rapide. Les deux gâchettes situées sur la tranche supérieure, également à effet Hall, sont aussi de très bonne facture, avec une course assez longue pour être précises dans les jeux de conduite ou de pilotage, même si elles manquent un poil de résistance. Enfin, on trouve un petit pavé tactile sur la manette droite, permettant d'utiliser un peu plus facilement le pointeur de la souris dans Windows.

En plus de ces contrôles conventionnels, on trouve quatre boutons supplémentaires situés au dos des manettes TrueStrike et destinés à être utilisés avec les annulaires et les auriculaires. Par défaut, ces boutons sont inactifs et il est nécessaire de leur affecter au préalable une fonction liée à un autre bouton de l'une des manettes. Ceci permet par exemple de déclencher les actions liés aux boutons A/B/X/Y sans lever le pouce du stick analogique droit, très utile dans les jeux de tirs par exemple. En revanche, ces quatre boutons supplémentaires sont assez mal placés et difficilement accessibles pour les petites mains, en plus d'être un peu trop sensibles et de déclencher souvent des appuis involontaires.

Et ce n'est pas tout, car une autre idée originale et astucieuse de la Legion Go est la possibilité d'utiliser la manette droite comme une véritable souris. Une fois celle-ci détachée de la console, elle peut être fixée à un support magnétique, fourni avec la machine, et devenir une sorte de souris verticale ou de joystick. Les deux interrupteurs situés sur la tranche font alors office de clics gauche et droit, et une petite molette accessible avec le pouce permet le défilement. Le tout s'avère vraiment déroutant à utiliser et on l'imagine plutôt destiné à un usage de niche, mais il faut reconnaître que le système est particulièrement ingénieux et ouvre des perspectives d'utilisation très intéressantes pour les jeux nécessitant une visée précise, comme les FPS.

La Legion Go regorge donc de mécanismes de contrôle, dont certains sont vraiment innovants, voire insolites. Cette large gamme de types de contrôleurs permet une personnalisation poussée et une grande polyvalence dans l'utilisation de la machine de jeu, en contrepartie d'une certaine complexité dans sa prise en main.

Lenovo Legion Go : un grand écran confortable et rapide

L'autre atout majeur de la Legion Go par rapport à la concurrence est son (très) grand écran de 8,8 pouces, une diagonale rare sur une console portable sous Windows 11. Cette surface d'affichage, qui pourrait sembler démesurée à première vue pour une machine de jeu nomade, se révèle particulièrement confortable et agréable à l'usage. Certains jeux PC peu adaptés à ce format, avec beaucoup de texte et de menus par exemple, deviennent beaucoup plus lisibles, et le sentiment d'immersion dans les titres en 3D profite véritablement de ce grand écran. Il est par ailleurs évidemment tactile, ce qui facilite grandement la navigation au sein de Windows 11 et du logiciel Legion Space, même si tout n'est pas parfait comme nous le verrons un peu plus loin.

La dalle propose par ailleurs une définition maximale de 2560 x 1600 pixels, soit du WQXGA au format 16:10, ainsi qu'un taux de rafraîchissement jusqu'à 144 Hz. Encore une fois, ces valeurs élevées pourraient sembler superflues, mais apportent un gain réel de confort et de fluidité à l'utilisation. La haute définition permet aux petits éléments tels que les caractères d'être toujours nets et parfaitement lisibles, et le taux de rafraîchissement offre une réelle sensation de douceur dans toutes les animations à l'écran. Et s'il n'est évidemment pas possible d'atteindre ces valeurs maximales dans les jeux les plus exigeants, il est cependant tout à fait envisageable de jouer dans la définition maximale et d'approcher le seuil des 120 images par seconde dans les titres plus modestes.

Hollow Knight à 110 i/s en définition 2650 x 1600 pixels © CCM

La calibration de la dalle est en revanche loin d'être parfaite, et les couleurs sont clairement trop saturées. Lenovo n'a pas inclus d'outil logiciel pour modifier les paramètres d'affichage et il faudra donc passer par l'application AMD Software: Adrenaline Edition, qui propose quelques options en la matière, afin de rectifier un peu la situation. D'après nos tests, il semble que régler le paramètre Saturation à la valeur 90 dans le menu dédié améliore quelque peu la colorimétrie. Enfin, la dalle se révèle particulièrement brillante et très sujette aux reflets, notamment sur les applications en mode sombre et dans les scènes obscures en jeu.

La dalle est très brillante et sujette aux reflets © CCM

Lenovo Legion Go : une connectique complète et bien pensée

Le constructeur a doté sa Legion Go d'une connectique suffisante pour ce type d'appareil et par ailleurs bien répartie. On trouve en effet deux ports USB-C 4.0, un sur la tranche supérieure et un sur la tranche inférieure, qui permettent tous les deux de recharger la console et de choisir le port le plus adapté selon la configuration et l'utilisation. De plus, les deux ports USB gèrent le DisplayPort 1.4 et le Thunderbolt 3, ce qui offre la possibilité de les connecter à un moniteur ou un téléviseur et de brancher en même temps une carte graphique externe, transformant ainsi la machine portable en véritable console de salon. Et contrairement à Asus avec sa ROG Ally et son connecteur propriétaire, Lenovo a fait le choix du connecteur universel de USB Type-C, ouvrant donc la voie à l'utilisation de n'importe quelle carte graphique externe, même si ces produits sont encore rares sur le marché.

La tranche supérieure et ses différents ports et boutons © CCM

Sur la tranche supérieure, on trouve également un lecteur de carte microSD permettant d'étendre le stockage jusqu'à 2 To, ce qui s'avèrera rapidement indispensable pour installer une vaste ludothèque, ainsi qu'un port audio micro-casque au format mini-jack, les boutons de volume et de démarrage de la console, les évents pour l'évacuation de la chaleur et, chose étrange, les deux hauts-parleurs. Ce placement n'est pas des plus judicieux, l'émission sonore étant particulièrement directionnelle et non orientée vers l'utilisateur. La partie audio n'est d'ailleurs pas la plus réussie, le rendu sonore des haut-parleurs étant juste correcte, avec un niveau de sortie maximal un peu faible qui évite au moins la saturation, et une spatialisation suffisante pour repérer les sons dans l'espace mais sans procurer de vrai sentiment d'immersion.

La tranche inférieure et son deuxième port USB 4 Type-C © CCM

Enfin, la connectivité sans-fil est assurée par la prise en charge du Wi-Fi 6E avec la bande de fréquence de 6 Ghz, ce qui est une très bonne nouvelle pour l'avenir avec la démocratisation des équipements réseaux domestiques gérant cette nouvelle norme. Côté Bluetooth, seule la version 5.1 du protocole est prise en charge.

Lenovo Legion Go : une interface logicielle capricieuse et incomplète

La Legion Go est avant tout un PC portable de jeu sous Windows 11, avec tous les avantages et inconvénients qu'implique ce système d'exploitation. D'un côté, la présence de l'OS de Microsoft garantie un accès illimité au paysage vidéoludique actuel, hors exclusivité console, et l'on peut donc profiter de l'intégralité de sa ludothèque Steam ou GOG, du catalogue du Game Pass ou bien s'adonner au rétrogaming sur émulateur. De l'autre, Windows 11 n'est toujours pas optimisé ni même adapté pour une utilisation sur un écran tactile, même de la taille de celui de la Legion Go.

La page d'accueil de Legion Space © CCM

Pour améliorer le confort d'utilisation, Lenovo fournit bien une application maison baptisée Legion Space, mais celle-ci se montre assez sommaire, encore incomplète et plutôt instable. Elle se présente comme un hub censé offrir un accès à toutes les fonctions et paramètres nécessaires à l'utilisation de la machine, mais il faut malgré tout souvent passer par Windows 11 pour effectuer de nombreuses actions. L'onglet Boutique de jeux de Legion Space se contente par exemple d'afficher la page Web des différents magasins tels que Steam, Epic Games Store ou GOG, mais ne gère absolument pas le processus de téléchargement et d'installation des applications, et il faut en revenir à la bonne vieille méthode via Windows 11, mais sans clavier ni souris, ce qui n'est pas très commode.

La page de l'Epic Game Store dans Legion Space © CCM

Un point appréciable de Legion Space est la présence d'un volet d'accès rapide à certains paramètres, qui peut être affiché à tout moment en appuyant sur un bouton situé sur la manette de droite. Ce panneau permet de contrôler et modifier à la volée certains paramètres clés, comme la définition et la fréquence de rafraîchissement de l'écran, le mode énergétique de la machine ou la vitesse du système de refroidissement, et également d'accéder à quelques actions pratiques, comme afficher un clavier virtuel, prendre une capture d'écran ou ouvrir le gestionnaire des tâches. Un outil pratique et bienvenu, mais qui se montre quelque peu capricieux et comporte des bugs. Il arrive par exemple que les clics effectués dans le panneau d'accès rapide soient transmis au jeu en cours et déclenchent des actions involontaires, ou que certains paramètres activés soient perdus après un redémarrage de la console, comme l'activation du Radeon Super Resolution.

L'ergonomie logicielle de la Legion Go manque donc encore de maturité, et implique une phase d'apprentissage un peu ardue pour les néophytes. Les habitués du jeu sur PC ne seront pas trop déboussolés et parviendront sans doute à naviguer entre les quelques pièges de l'interface sans trop de difficultés. En revanche, les joueuses et les joueurs consoles qui voudraient s'initier à l'univers du gaming sur PC grâce à la Legion Go devront certainement s'armer de patience pour dompter la bête.

Lenovo Legion Go : de très performances en jeu

Fiche technique

CPU (Processeur central) AMD Ryzen Z1 Extreme
GPU (Processeur graphique) Radeon 780M
Système d'exploitation Windows 11
Écran 8,8 pouces, définitin WQXGA (2560 x 1600 picels), fréquence de rafraîchissement 144 Hz
Mémoire vive 16 Go LPDDR5
Stockage SSD 512 Go
Connectique

2 ports USB 4.0 Type-C
1 port carte microSD
1 port micro-casque Jack 3,5 mm

Dimensions 29,9 x 13,1 x 4,07 cm (L x H x P)
Poids 854 grammes

La Legion Go embarque un processeur AMD Ryzen Z1 Extreme, soit exactement le même modèle que la ROG Ally d'Asus. Pour rappel, il s'agit d'une version modifiée du Ryzen 7 7840U, dont l'amplitude de l'enveloppe thermique a été étendue pour offrir une plage de puissance électrique variable de 5 à 30 W. Ce processeur est doté d'une CPU à 8 coeurs physiques et 16 coeurs logiques, et surtout d'un circuit graphique intégré (iGPU) Radeon 780M composé de 12 unités de calcul. Il est épaulé par 16 Go de mémoire vive LPDDR5 et d'un stockage SSD de 512 Go, extensible via une carte microSD de 2 To maximum.

Pour modifier l'enveloppe thermique du Ryzen Z1 Extreme et arbitrer entre performance et autonomie, la Legion Go propose trois modes énergétiques prédéfinis, dont chacun correspond à un niveau de puissance électrique : Silencieux (8 W), Équilibré (15 W) et (Performance (20 W). Sur ce point, Lenovo semble avoir légèrement bridé le processeur par rapport à la ROG Ally, dont le mode Performance monte jusqu'à 25 W de puissance électrique, certainement pour contenir l'échauffement de sa console. Il est possible de créer un profil énergétique personnalisé et de pousser le Z1 Extreme jusqu'à sa valeur limite de 30 W, au prix d'une ventilation plus bruyante et d'une autonomie réduite.

Un mode énergétique personnalisé permet de choisir un TDP entre 5 et 30 W © CCM

Le mode Silencieux offre de loin la meilleure autonomie, mais se montre assez restrictif, ne permettant de profiter convenablement que des titres 2D les plus légers et dans la définition la plus faible de l'écran. Pour jouer confortablement sur la Legion Go, il vaut mieux se tourner exclusivement vers le mode Performance, qui offre comme son nom l'indique le meilleur niveau de qualité et de fluidité en jeu, et ne réduit pas beaucoup plus l'autonomie que le mode Équilibré.

Comme évoqué plus tôt, il faudra évidemment se contenter d'une définition de 1280 x 800 pixels pour profiter des jeux en 3D avec un bon taux d'images par seconde, et compter sur les technologies d'upscaling d'AMD pour ramener les titres vers une définition supérieure. Dans son mode Performance et avec ce niveau de définition, la Legion Go offre un rendu en jeu tout à fait honorable et confortable, même dans des titres récents et un peu gourmands.

Dans un jeu remarquablement bien optimisé comme Doom Eternal, nous obtenons un très bon 70 images par seconde de moyenne en qualité graphique Ultra ! Sur d'autres jeux 3D un peu exigeants et moins bien optimisés, il reste possible d'atteindre une fluidité satisfaisante, en se montrant plus raisonnable sur les réglages graphiques. Par exemple, avec la qualité graphique réglée sur Basse, nous avons pu obtenir des moyennes de 55 i/s sur Elden Ring, 58 i/s sur Outer Wilds et 53 i/s sur Kena: Bridge Of Spirits. Comme vous le voyez sur le graphique ci-dessus, il nous a même été possible de lancer Lords Of The Fallen, un jeu récent et très gourmand en ressources, et d'atteindre un très honorable 46 i/s de moyenne en qualité Faible.

Cette scène du jeu est censée baigner dans une lumière jaune © CCM

Attention toutefois, sur ce titre en particulier, nous avons rencontré un problème graphique empêchant le bon affichage des effets lumineux en jeu. Le souci provient de la version du pilote graphique AMD installé sur la Legion Go, comme l'indique un message tout à fait explicite au lancement du jeu. La dernière version du pilote graphique n'est malheureusement pas encore officiellement compatible avec la Legion Go, et il faudra attendre que Lenovo le déploie via les mises à jour de Legion Space pour en profiter. Il est toujours possible de forcer manuellement l'installation du pilote le plus récent en bidouillant un peu et en s'aidant de guides en ligne, mais cette pratique n'est pas recommandée par le constructeur.

Le message d'avertissement au lancement de Lords Of The Fallen © CCM

Dans les jeux 2D, la Legion Go se montre bien plus véloce et permet de jouer sans problème dans la définition maximale de l'écran de 2560 x 1600 pixels tout en maintenant nombre moyen d'images par seconde très élevé et largement au-dessus du seuil symbolique de 60. Même dans un titre comme Ori and the Will of the Wisps, très riche en effet de particules et de lumière, nous avons obtenu un 62 i/s de moyenne en qualité graphique Élevée, et un 112 i/s de moyenne en qualité Basse, en définition WQXGA donc.

Les performances en jeu de la Legion Go se montrent donc très correctes et permettent de profiter d'une grande partie de sa ludothèque dans de bonnes conditions. Le rendu se montre peut-être légèrement en retrait de celui-ci de la ROG Ally, du fait de l'enveloppe thermique du mode Performance un peu abaissée par rapport à la machine d'Asus (qui peut toutefois être augmenté manuellement) mais surtout en raison de la jeunesse de la console de Lenovo, qui manque encore d'optimisation, un aspect qui n'est donc pas figé et qui pourra s'améliorer avec le temps.

Lenovo Legion Go : une chauffe maîtrisée et une autonomie famélique

La gestion du refroidissement est une problématique centrale sur les consoles portables sous Windows 11, et Lenovo a brillament réussi cette partie. L'air ambiant est aspiré par une grille d'aération au dos de la la machine et la chaleur est expusée via un petit évent sur la tranche supérieure. La console reste fraîche en toute circonstance au niveau des manettes et l'écran se montre seulement tiède après une longue session de jeu. La ventilation se montre par ailleurs discrète bien qu'audible, et elle est facilement couverte par les sons et la musique des jeux ou bien par les bruits ambiants.

Sur la plan de l'autonomie, la Legion Go ne fait aucun miracle et vient se positionner peu ou proue dans les mêmes eaux que le Steam Deck et la ROG Ally. Avec sa batterie de 49,2 Wh, la console peut offrir environ 1 heure et 30 minutes d'autonomie en mode Performance, 2 heures en mode Équilibré et presque 4 heures en mode Silencieux. Il est possible d'augmenter un peu ces valeurs en réduisant la fréquence de rafraîchissement de l'écran à 60 Hz, en limitant la luminosité et en activant le mode Meilleure efficacité énergétique de Windows, ce que nous vous recommandons vivement, ce paramètre n'ayant aucun impact négatif sur les performances.

La recharge ultra-rapide promise par Lenovo ne semble pas aussi efficace que prévu, et le chargeur de 65 W fourni avec la machine offre une recharge complète en 1 heure et 40 minutes, ce qui reste beaucoup compte tenu de l'autonomie de la console. Le bloc d'alimentation a au moins le mérite d'être plutôt compact et léger, mais nous aurions préféré un véritable câble de 2 mètres de longueur, qui aurait facilité l'utilisation de la console sur secteur dans différentes configurations, en lieu et place de celui de 1,80 mètre fixé au chargeur.

Le chargeur de 65 W fourni avec la console © CCM

Lenovo Legion Go : une excellente console avec beaucoup de potentiel

Pour sa première incursion sur le marché des consoles portables sous Windows 11, Lenovo livre une première machine réussie et tout à fait sérieuse, tout en se payant le luxe de sortir des sentiers battus et de proposer une ergonomie innovante, un pari risqué sur un marché encore jeune mais que le constructeur chinois remporte plutôt bien il faut le dire.

Le grand écran de 8,8 pouces, avec sa définition 2560 x 1600 pixels et son taux de rafraîchissement de 144 Hz apporte un confort vraiment inédit pour un disposotif de jeu portable, et il difficile de revenir par la suite sur une console portable proposant un affichage plus étriqué. Ses manettes détachables sont un vrai plus en matière d'ergonomie et l'on se prend à espérer que la formule de Lenovo fasse des émules et inspire les autres constructeurs, avec peut-être quelques boutons en main pour faciliter la prise en main. Enfin, ses performances en jeu sont tout à fait satisfaisantes, au niveau de ce qu'on peut attendre de la puce Ryzen Z1 Extreme, et permettent de profiter très confortablement de sa ludothèque en voyage ou en déplacement.

La Legion Go souffre toutefois de plusieurs écueils dont il faut bien être conscient. Sa taille et son poids, même si l'on finit par s'y habituer, pourront constituer un frein pour certains utilisateurs, de même que la complexité de sa prise en main et de son paramétrage. L'interface logicielle maison de Lenovo, Legion Space, est par ailleurs encore instable et inachevée, et on constate un certain décalage dans la prise en charge des derniers pilotes AMD. Investir dans la Legion Go implique donc d'avoir confiance en la capacité de Lenovo à maintenir et améliorer sa console dans le temps, un pari dont chacun sera juge.

Affichée à un tarif public de 799 €, la Legion Go se positionne frontalement face à la ROG Ally d'Asus, et vient inévitablement la question de savoir quelle machine de jeu choisir. Sur le plan des performances en jeu, les deux consoles se tiennent dans un mouchoir de poche et ce n'est pas sur cet aspect qu'on pourra franchement les départager. Pour celles et ceux qui cherchent avant tout la portabilité et la simplicité, la ROG Ally semble plus appropriée du fait de son gabarit réduit et de son interface logicielle un peu plus soignée, quoiqu'également capricieuse par moment. En revanche, pour les joueuses et joueurs en quête d'un confort d'affichage maximum, d'une grande capacité de personnalisation et qui n'ont pas peur d'apprendre à maîtriser leur matériel en bidouillant, la Legion Go apportera sans aucun doute entière satisfaction.

Car c'est sans doute le maître mot de la proposition de Lenovo avec sa console, la polyvalence. Entre sa fiche technique solide, son ergonomie audacieuse qui peut s'adapter à de nombreuses configurations et la possibilité d'étendre sa puissance avec l'adjonction d'une carte graphique externe, la Legion Go recèle un énorme potentiel ludique, qui ne demande qu'à être raffiné par le constructeur et exploité par des utilisateurs ingénieux.