QuelProduit : acheter en préservant l'environnement

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  • Éditeur UFC-Que Choisir
  • Version 2.0.0
  • Licence Freeware
  • Langue fr

Bien pratique pour décrypter la composition des produits alimentaires, cosmétiques et ménagers, l'application gratuite QuelProduit de l'UFC-Que Chosir sait désormais détecter les substances nocives pour l'environnement.

Les particuliers, et c'est une bonne chose, sont de plus en plus soucieux de leur alimentation, de leur santé et de l'impact de leur consommation sur l'environnement. Après plusieurs scandales sanitaires, ils commencent à se rendre compte que les industriels ne sont pas toujours transparents quant au contenu et aux méthodes de fabrication de leurs produits, et que le bien-être de la planète et de leurs consommateurs ne pèsent pas lourd face au poids de l'argent. C'est pourquoi les applications de scan de produits, comme Yuka et MyLabel, sont de plus en plus utiles. L'association de consommateurs UFC-Que Choisir a elle aussi lancé la sienne, baptisée QuelProduit, disponible gratuitement – et ne comprenant aucune publicité puisqu'elle est financée par le fonds de dotation de l'organisme – sur Android et iOS. Et elle se révèle particulièrement pratique puisqu'elle décrypte non seulement les étiquettes des aliments, mais aussi celles des produits cosmétiques et ménagers – ce qui évite de multiplier les applications.

Son principe est simple : lorsque l'utilisateur fait ses courses, il scanne le code-barres des produits alimentaires, cosmétiques et ménagers –et c'est la seule application à le faire – avec son smartphone, et QuelProduit décrypte leurs étiquettes afin d'indiquer le niveau de risque pour la santé, mais aussi pour l'environnement, grâce à un code couleur très simple. Pour ça, elle s'appuie sur une base de données comprenant déjà 230 000 produits cosmétiques, 134 000 produits alimentaires et 6 000 produits ménagers, qui est sans cesse enrichie grâce aux contributions des utilisateurs.

Mais jusqu'ici, QuelProduit se concentrait surtout sur l'impact des produits sur le consommateur, que ce soit au niveau des additifs, du Nutri-Score, des substances cancérigènes ou dangereuses pour la santé. Désormais, l'application va plus loin puisqu'elle propose une note environnementale afin d'évaluer pas moins de 70 000 références – et bien d'autres par la suite. Une initiative plus que bienvenue, étant donné que les consommateurs ont un vrai pouvoir d'action sur les industriels et la législation. C'est également une façon d'appeler les pouvoirs publics européens à interdire dans les cosmétiques et dans les produits ménagers les substances les plus nocives pour les milieux aquatiques.

QuelProduit : une application pour connaitre la qualité de ce que l'on consomme

Le but est d'aider l'utilisateur à comprendre la liste d'ingrédients présents sur chaque produit grâce à un code couleur intuitif – rouge, orange, vert – sur cinq niveaux et à changer ses habitudes de consommation. Pour cela, l'application se veut très simple d'utilisation et va à l'essentiel – ce qui est pratique puisqu'elle a pour vocation d'être utilisée pendant que le consommateur fait ses courses. L'interface est composée de deux onglets, un pour l'historique des scans, et un pour les produits favoris. Un bouton en bas à droite permet de scanner le produit avec son appareil photo, ce qui donne accès à sa fiche – liste des ingrédients, Nutri-Score, additifs, produits dangereux, les alternatives plus saines et, depuis peu, l'impact environnemental. Enfin, un menu permet de modifier les paramètres, d'accéder à un glossaire des additifs – afin de mieux comprendre à quoi correspondent les appellations 124, E211, etc. – et à la foire aux questions, et de faire un don à l'association.

Les produits alimentaires sont évalués en tenant compte de la qualité nutritionnelle du produit – le fameux Nutri-Score - et de la présence d'additifs. Par exemple, le Coca-Cola possède un Nutri-Score E, car il est très calorique et très sucré, et contient deux additifs. Les produits cosmétiques, eux, sont évalués en fonction de la présence ou de l'absence de substances susceptibles être dangereuses – cancérigènes ou allergènes par exemple. Pour les produits ménagers, le code couleur indique le niveau de dangerosité en fonction de danger des substances présentes dans leur composition et des conditions d'utilisation des produits. Désormais, une note environnementale est disponible pour les cosmétiques et les produits ménagers, en se basant sur le niveau de danger des ingrédients pour l'environnement aquatique – où finissent par atterrir tous les déchets –, leur nombre et leur place dans la liste des ingrédients.

QuelProduit : une note environnementale pour éviter les produits les plus toxiques

L'UFC-Que Choisir s'est penchée sur les analyses officielles de plus de 7 000 substances réalisées par l'Agence européenne des produits chimiques (ECHA) afin d'établir une liste de 239 composés utilisés dans les cosmétiques et détergents présentant un danger pour les organismes vivants dans les cours d'eau et la mer, comme les poissons, les algues ou les coraux. Y figurent notamment l'oxyde de zinc, un colorant très toxique pour les organismes aquatiques, et le butyl methoxydibenzoylmethane, un filtre solaire qui est très peu biodégradable et a donc des effets néfastes sur le long terme. Or, les mentions obligatoires sur les emballages sont largement insuffisantes pour que le consommateur puisse identifier la nocivité de tous ces composés. C'est pourquoi l'association a ajouté dans son application une note environnementale – sur une échelle de quatre niveaux indiquant la dangerosité du produit et le nombre de substances nocives qu'il contient – sur 66 000 cosmétiques et 4 000 produits ménagers.

Finalement, il apparait que ce n'est pas parce qu'on achète une grande marque que cela garantit la qualité du produit. C'est notamment le cas pour le gel solaire Peau mouillée SPF 50 + Capital soleil de Vichy, les teintures Schwarzkopf, le dentifrice Fluor & plantes de Vademecum – contrairement à ce que pourrait laisser croire le nom –, la lessive liquide Fraîcheur intense de Skip ou encore l'adoucissant Souffle précieux Luxe de Lenor – pas sûr que les organismes marins "se sentent bien en Lenor" –, qui sont parmi les produits ayant la plus mauvaise note environnementale. Mais qu'on se rassure, certaines marques prouvent qu'il est tout à fait possible de se passer de substances dangereuses, et c'est pourquoi il vaut mieux les choisir afin d'inviter les autres industriels à s'améliorer. Car au final, l'argent est le seul argument qui compte vraiment.