Lancement de l'iPhone 15 : les Apple Stores français en grève

Il va falloir jouer des coudes pour se procurer un iPhone 15 ! Son lancement le 22 septembre pourrait être perturbé par une grève des Apple Stores français, avec trois quarts des boutiques qui devraient être concernées.

Disponibles en précommande depuis le 15 septembre, les iPhone 15 sont attendus de pied ferme par les aficionados de la firme à la pomme, qui ont hâte de mettre la main sur son dernier fleuron. Pour ça, ils doivent patienter jusqu'au vendredi 22 septembre... enfin, en théorie ! Car en pratique, les choses risquent d'être beaucoup plus compliquées pour le public français. Pour se procurer un appareil, il n'y a pas trente-six façons : il faut soit le commander en ligne, soit se rendre dans un Apple Store. Et autant dire que ça s'annonce mal ! Depuis plusieurs jours, les délais de livraison ne font que s'allonger, à tel point que, pour certaines configurations, il faudra attendre fin novembre ! Et ce n'est pas mieux du côté des magasins, où le lancement des iPhone 15 sera perturbé par une grève des Apple Stores français.

Grève des Apple Stores : un lancement de l'iPhone 15 compliqué

Comme le rapporte Franceinfo, le vendredi 22 et le samedi 23 septembre, les vingt Apple Stores disséminés à travers la France seront touchés par des mouvements de grève qui prendront différentes formes, allant du débrayage durant une heure jusqu'à la grève complète de deux jours. Une manifestation est également prévue vendredi place de l'Opéra, à Paris, à quelques pas seulement d'une boutique d'Apple. Renaud Chateauroux, délégué national CFDT au sein de la firme, souligne l'importance de cette grève en plein lancement de l'iPhone 15. "Un seul événement est super important pour Apple, c'est la sortie d'un nouvel iPhone", explique-t-il à Franceinfo. "C'est donc pour montrer à quel point nous sommes sérieux dans ce mouvement." Les trois quarts des Apple Store devraient être concernés par le mouvement de grève. "Ça va être bruyant. On n'empêchera pas les clients de rentrer, mais il faudra qu'ils s'arment de patience", prévient Albin Voulfow, délégué national CFDT chez Apple Retail, à nos confrères de Libération. Des revendications salariales sont notamment à l'origine du mouvement.

Ce mouvement est la conséquence d'une réunion entre la direction et les délégués syndicaux, qui s'est conclue par échec. L'intersyndicale, regroupant la CGT, l'Unsa, la CFDT et Cidre-CFTC, réclame une augmentation des salaires de 7% en cette période d'inflation, tandis que la direction ne propose qu'une hausse de 4,5%, accompagnée d'un euro supplémentaire sur chaque ticket restaurant. "On a eu une conversation stérile avec la direction", confirme Karine Chouchane de la CGT Apple Retail. "Nos interlocuteurs ne voient pas ou ne veulent pas voir la situation sociale de leurs salariés". De son côté, Renaud Chateauroux insiste sur le fait que les demandes des employés ne sont pas excessives. "Nous disons à la direction que nous ne sommes pas en train de lui demander la Lune. Nous sommes juste en train de demander à pouvoir vivre dignement en tant que salariés dans l'entreprise la plus riche de la planète." Depuis le début d'année, Apple a annoncé un bénéfice net cumulé de 44 milliards de dollars. De quoi irriter les employés, qui doivent parfois vendre des iPhone dont la valeur équivaut à leur salaire.

Mauvaise gestion du personnel et des emplois du temps, sous-effectifs dans les boutiques... La revalorisation salariale est loin d'être le seul problème. Les autres revendications de l'intersyndicale portent sur la fin du gel des recrutements dans les Apple Stores, un alignement des avantages d'entreprise à tous les employés, sans distinctions, et une redéfinition de la vision stratégique du groupe à long terme. Le refus de la direction est d'autant plus mal perçu qu'Apple se présente, lors de ses conférences, comme ayant de "grandes ambitions pour sauver le monde et sauver les clients avec l'Apple Watch", explique Albin Voulfow (CFDT) à Franceinfo. Les responsables syndicaux n'excluent pas d'autres mouvements de grève lors des week-ends qui suivent si la direction maintient ses positions.