Les services IPTV pirates ferment sous la menace et les utilisateurs sont repérés

Les services IPTV pirates ferment sous la menace et les utilisateurs sont repérés

La pression s'accroît sur les services illégaux d'IPTV, mais aussi sur leurs utilisateurs ! De nombreux sites ont cédé leur nom de domaine aux autorités, qui commencent à s'intéresser fortement à leurs clients. La fête est finie !

Le piratage numérique a le vent en poupe, en particulier pour le sport en direct ! En France, les rencontres sportives, et en particulier le foot, représentent 34 % du total des accès illicites, les plaçant parmi les contenus illégaux les plus prisés. Le morcellement de l'offre de sport à la télévision peut expliquer cette montée en puissance. Pour les passionnés, suivre une ligue ou une équipe reviendrait à payer des abonnements à Canal+, BeIN sport, Amazon Prime, RMC Sport, etc. Bref, ça ferait une sacrée somme. Alors, forcément, l'IPTV séduit ! Présentée sous la forme d'application ou de box à brancher à son téléviseur, ce service de canaux et de télévision en steraming par Internet propose des centaines de chaînes payantes ainsi que des milliers de films et séries pour une centaine d'euros – parfois moins ! – par an. Un rapport qualité-prix imbattable et à contre-courant de la politique des chaînes et plateformes, dont les prix ne cessent d'augmenter.

Face au manque à gagner abyssal des ayants droit – estimé à un milliard d'euros par an pour la filière sport et 500 millions d'euros pour les chaînes de télévision –, ces derniers se sont associés aux fournisseurs d'accès à Internet et aux autorités. Pour l'instant, ils préfèrent se concentrer sur les têtes des réseaux, les diffuseurs et la coupure de streaming d'événements sportifs, ce qui fait que les utilisateurs finaux échappent à toute répression. Pourtant, la lutte s'intensifie, et cela risque d'être bientôt la fin de la récré !

Lutte contre l'IPTV : les utilisateurs dans le viseur des ayants droit

L'ACE (Alliance for Creativity and Entertainment), une organisation qui représente les intérêts de studios et des grandes plateformes parmi lesquels Apple TV+, Amazon Prime Video, Warner Bros, Netflix, ou encore Canal+ en France, vient de mettre un nouveau coup de pression aux IPTV illégales. Comme le rapporte TorrentFreak, elle a récemment saisi des centaines de noms de domaines de services et de sites pirates. Pour cela, elle commence par les persuader qu'il est dans leur intérêt de mettre la clé sous la porte et de leur céder cette adresse pour ne pas s'exposer à de lourdes sanctions. Mais parfois, elle va plus loin et fait en sorte que leurs sites redirigent directement vers le site de la Motion Picture Association (MPA), une autre organisation représentant les principaux studios.

© TorrentFreak

Récemment, cette stratégie a été adoptée avec le domaine "XNET Ultimate", qui était utilisé pour vendre des abonnements IPTV – son slogan, "Pourquoi avoir la télévision par câble quand vous pouvez avoir XNET Ultimate", était équivoque. D'autres noms de domaines similaires, dont xnetiptv.com et xnet4k.com, ont également cessé d'opérer et affichent désormais un message de prévention de l'ACE : "Ce site Web n'est plus disponible en raison d'une violation du droit d'auteur. Ne vous mettez pas en danger en utilisant ou en vous abonnant à des services de streaming illégaux". L'utilisateur est ensuite renvoyé sur la plateforme officielle de l'organisme. Depuis le début de l'année, environ 600 domaines ont affiché ce message de l'ACE. Les plateformes ayant conclu un accord officiel avec l'organisme devraient logiquement bénéficier de la clémence de la justice.

Mais la grande nouveauté est que, cette fois, les utilisateurs sont également dans le viseur des ayants droit ! En effet, les utilisateurs de ces services pirates sont désormais comptabilisés et enregistrés dans le cadre du programme de collecte de renseignements de la MPA. Fini de rire ! Une façon d'estropier le sentiment d'impunité général que ressentent les adeptes de cette pratique. Car, pour rappel, exploiter sans autorisation des ayants droit des contenus en ligne engage la responsabilité aussi bien du prestataire indélicat que de ses clients. Pour les clients utilisateurs, on parle alors de recel de contrefaçon. Et ils risquent jusqu'à 300 000 euros d'amende et trois ans de prison… Vous voilà prévenus !