Test Huawei Pura 70 Ultra : ses qualités photo valent-elles quelques désagréments ?

Test Huawei Pura 70 Ultra : ses qualités photo valent-elles quelques désagréments ?

Le géant chinois Huawei tente un retour en force sur le marché européen les Pura 70, des smartphones haut de gamme bien équipés pour la photo. Suffisant pour faire oublier les lourdes contraintes qui pénalisent l'usage au quotidien ?

Fin avril, Huawei créait la surprise. Alors que le géant chinois avait indiqué se concentrer sur le marché des PC, tablettes, montres et autres écouteurs en Europe, voilà qu'il annonçait l'arrivée de nouveaux smartphones, la série des Pura 70. Étonnant. Accusé d'espionnage en 2019 et frappé par des sanctions lui interdisant d'utiliser certaines technologies issues de sociétés américaines (au rang desquelles Google) Huawei avait été stoppé dans son ascension.

Depuis, la firme n'a pu que constater les ventes de ses mobiles fondre comme neige au soleil. Malgré des smartphones techniquement irréprochables, l'impossibilité d'utiliser les services Google (Play Store, Gmail, Search, Maps, etc.) pour les utilisateurs de même que la privation de l'accès aux réseaux 5G, avait conduit Huawei à se replier sur son marché local, la Chine et à redoubler d'ingéniosité pour maintenir le cap. Il ne lui a fallu que quelques années pour concevoir HarmonyOS, son propre système d'exploitation basé sur la version open source d'Android (AOSP) et mettre sur pied une boutique d'applications (AppGallery) regroupant des applis et services plus ou moins équivalents à ce que l'on trouve sur le Play Store de Google. Mais même ainsi, difficile de séduire le public occidental très attaché, pour ne pas dire prisonnier, de la galaxie de services du géant de Mountain View.

Il n'empêche. Huawei ne lâche pas prise et si la firme n'a pas cessé de produire des smartphones depuis ses déboires américains, c'est bien la première fois depuis cinq ans qu'elle se montre aussi offensive en Europe. Principal cheval de bataille : la photographie bien entendu, domaine où Huawei a toujours su conserver quelques points d'avance sur la concurrence notamment avec les smartphones de la série P dont les Pura sont les héritiers. Pas question donc de revenir par la petite porte avec des smartphones d'entrée ou de milieu de gamme comme ceux de la famille Nova. Non, Huawei vient frontalement attaquer les ténors du marché comme Samsung, Google et Xiaomi avec trois modèles haut de gamme. Le ticket d'entrée est assez haut, fixé à partir de 999 pour le Pura 70, 1199 euros pour le Pura 70 Pro et enfin 1499 euros pour le Pura 70 Ultra que nous testons ici. À ce tarif, et avec ses handicaps, Huawei n'a donc pas droit à l'erreur. Nous avons pu tester le Pura 70 Ultra pendant plusieurs semaines et évaluer si l'achat d'un smartphone Huawei aujourd'hui relève de l'hérésie ou d'un choix raisonné et raisonnable. Voici notre verdict.

Huawei Pura 70 Ultra : l'avis de CCM
  • Design atypique et élégant
  • Belles finitions
  • Très bel écran Oled
  • Meilleur volet photo du moment
  • Très bonne autonomie et charge rapide
  • Plutôt lourd en main
  • Acrobaties nécessaires pour les services Google
  • Performances en retrait pour un haut de gamme
  • Incertitudes sur le suivi des mises à jour
  • Prix bien trop élevé

Huawei Pura 70 Ultra : un design original et des finitions tape-à-l'œil

Le premier contact avec le Pura 70 Ultra rappelle l'impression ressentie avec le Honor Magic6 Pro. On tient en mains un appareil assez dense et plutôt lourd (226 g). Le poids semble particulièrement se concentrer vers le haut du boîtier, là où se loge l'imposant bloc photo. Surtout, son look n'est pas si éloigné du modèle haut de gamme de Honor. Le revêtement au dos est constitué de cuir végan (simili cuir), vert pâle dans le cas de notre exemplaire de test, et orné de motifs ton sur ton en forme de croisillons. Selon la firme, les designers se sont tout simplement inspirés du Grand Palais à Paris. Un choix qui donne un effet luxueux à ce smartphone, renforcé par des tranches légèrement dorées comme le nom de la marque figurant au bas de l'appareil. Le Chinois propose deux autres coloris (chocolat et noir) mais arborant toujours le même revêtement et les mêmes motifs. Le résultat, comme chez Honor, est assez tape-à-l'œil.

© Huawei

Ce qui saute également aux yeux, c'est bloc photo assez massif et, en particulier, la place accordée au capteur principal. Un cercle noir de 2,6 cm de diamètre tout de même qui ne passe donc pas inaperçu. Les deux autres modules photo, d'une taille plus standard, occupent le plus grand côté du triangle aux bords arrondis que forme l'ilot photo. Il est souligné par la présence d'une petite plaque métallique supportant le flash Led et la mention XMAGE, le nom la division dédiée à l'image de la marque. L'ensemble dépasse allègrement du dos de l'appareil — 8 mm tout de même — qui viennent s'ajouter aux 8,4 mm d'épaisseur du châssis. Si bien que sur la partie supérieure, le Pura 70 Ultra dépasse les 16 mm d'épaisseur. Autant, voire plus, qu'un smartphone pliant. Une fois posé à plat, le smartphone présente donc une forte inclinaison (comme les Pixel de Google d'ailleurs) mais reste assez stable.

L'ensemble n'en demeure pas moins assez élégant, un peu bling-bling peut-être. Ce smartphone est conçu pour se faire remarquer à n'en pas douter. Il bénéficie également d'une certification IP68 pour résister à la poussière et à l'immersion dans l'eau par deux mètres de fond pendant trente minutes.

Huawei Pura 70 Ultra : un écran Oled très réussi

Côté face, Huawei souhaite en mettre plein la vue. La firme a opté pour un écran Oled de grand format soit 6,8 pouces (comme le S24 Ultra de Samsung) mais aux bords légèrement incurvés. On profite d'une définition de 2844 x 1260 pixels pour une résolution confortable de 460 ppp. Il s'agit là d'une dalle LTPO offrant donc un rafraîchissement dynamique adaptatif de 1 à 120 Hz. Ce qui frappe le plus une fois cet écran allumé, c'est sa luminosité. La firme annonce un pic à 2500 nits. De quoi lire confortablement ce qui s'y affiche, quelles que soient les conditions de lumière ambiante. Pour être parfait, il ne lui manque qu'un revêtement antireflet un peu plus efficace.

Pour compenser, Huawei met plutôt en avant la résistance de son écran aux outrages du temps. La firme ne s'appuie pas sur du Gorilla Glass comme la majorité de ses concurrents mais sur un verre Kunlun Crystal Armour, un produit maison dont la première version a été inauguré sur ses smartphones Mate 50 sortis en 2022. Selon Huawei, cette nouvelle génération de verre est censée se montrer 300 % plus résistante aux rayures et 100 % moins sensible aux chutes par rapport à la première version.

Huawei Pura 70 Ultra : des performances au-dessous de la moyenne

Fiche technique

Taille écran 6,8 pouces
Définition écran 2844 x 1860 pixels
Technologie écran Oled
Taux de rafraîchissement 1-120 Hz
SoC Kirin 9010
Mémoire vive 16 Go
Stockage 512 Go 
Capteurs photos (dos) 50 + 50 + 40 Mpx
Capteur photo (selfie) 13 Mpx
Vidéo Jusqu'au 4K à 30 fps
WiFi / Bluetooth 6 / 5.2
5G Non
Capteur d'empreinte Oui sous l'écran
Reconnaissance faciale Oui
Batterie 5200 mAh
Système Android 12 (EMUI 14.2)
Dimensions 162,6 x 75,1 x 8,4 mm
Poids 226 g

Pour animer son smartphone, Huawei ne peut compter que sur lui-même. Inutile d'essayer de faire son marché aux puces du côté de TSMC ou Qualcomm, les sanctions américaines le lui interdisent. Il n'a donc pas accès aux dernières technologies permettant la gravure de puces en 4 ou 3 nanomètres comme le propose par exemple Qualcomm avec ses Snapdragon 8 Gen 3. Qu'importe puisque la firme s'appuie, en partie, depuis de nombreuses années sur ses SoC maison nommés Kirin avec son partenaire local SMIC. À bord de ce Pura 70 Ultra, on trouve donc une puce Kirin 9010. Un SoC embarquant huit cœurs et gravé en 7 nm. Ce SoC maison est épaulé dans sa tâche par 16 Go de RAM et un espace de stockage de 512 Go (configuration unique). Passé sur le grill de la panoplie des outils de benchmarks habituels, le Kirin 9010 ne fait pas vraiment des étincelles. Ses performances se rapprochent de celles d'un Spadragon 7 Gen 2 et se situent entre celles d'un Snapdragon 8 Gen 1 d'il y a deux ans et 8+ Gen 1. Ce qui représente un bel écart avec les SoC qui équipent les smartphones premium d'aujourd'hui, catégorie dans laquelle se classe pourtant le Pura 70 Ultra. Avec Antutu, le score de l'appareil reste sous la barre du million de points. C'est surtout sur la partie graphique que la puce Kirin 9010 semble à la peine. Les scores 3DMark reflètent les difficultés du GPU.

Néanmoins, l'appareil permet de jouer dans de bonnes conditions. Avec notre titre de référence Genshin Impact, nous n'avons pas éprouvé de difficulté à jouer avec un taux de 60 images par seconde pour un niveau de détails calé sur moyen. Ce n'est pas exceptionnel comparé aux autres smartphones de cette gamme de prix (ou même les Poco qui sont de véritables petites bombes de puissance vendus bien moins cher) mais ça reste raisonnable.

Par ailleurs, vous l'aurez peut-être remarqué en lisant le tableau des spécifications ci-dessus : le Pura 70 Ultra ne propose pas de connexion 5G. C'est toujours un coup dur pour Huawei de se voir priver de l'accès à ce réseau… en occident tout du moins. La version chinoise de ce smartphone peut bel et bien se connecter en 5G. En France, il faudra donc se contenter d'une connexion mobile 4G. Idem pour le Wi-Fi. Le Pura 70 Ultra fait l'impasse sur le Wi-Fi 7 et même le Wi-Fi 6E et se contente d'une connexion Wi-Fi 6. À ce prix, c'est un peu rude.

Huawei Pura 70 Ultra : une interface agréable mais un doute sur les mises à jour

Le système d'exploitation à bord de ce Pura 70 Ultra n'est pas HarmonyOS comme on pouvait s'y attendre mais la surcouche logicielle maison EMUI ici en version 14.2. Elle se superpose à Android 12. Huawei travaille toujours à partir de la version AOSP d'Android. Même si cette mouture affiche deux trains de retard (la plupart des smartphones actuels s'appuient sur Android 14) il faut reconnaître que Huawei a bien travaillé son sujet pour rendre la navigation agréable. On retrouve quelques bonnes idées (également au rendez-vous sur les smartphones Honor) comme des dossiers de taille variable sur l'écran d'accueil, la navigation par gestes, un assistant vocal baptisé Celia qui se montre plutôt pertinent et réactif, ainsi qu'une flopée de fonctions IA. L'interface est fluide et agréable. On s'y retrouve très facilement. Ce qui agace en revanche, c'est la quantité de recommandations d'applis qui squattent les différentes pages de l'écran d'accueil. Réseaux sociaux, appli de productivité, Style de vie, jeux…  Les applis ne sont pas installées sur le smartphone mais proposées au téléchargement et sagement rangées dans des dossiers en attendant un potentiel téléchargement. Vous passerez du temps à vous en débarrasser l'une après l'autre.

Reste une interrogation concernant les mises à jour logicielles. Huawei indique un suivi pendant deux ans mais confie que la plupart du temps les mises à jour se prolongent bien au-delà. On aimerait le croire sur parole. EMUI va-t-il migrer vers HarmonyOS ? Le Pura 70 Ultra profitera-t-il d'une base plus récente d'Android AOSP ? D'autant que si Huawei compte continuer à vendre des smartphones en Europe, il devra se plier à la réglementation européenne qui se durcit en matière de mise à jour. En effet, à partir de juin 2025 et afin de lutter contre l'obsolescence programmée, les fabricants devront garantir des mises à jour au moins cinq ans après l'arrivée du dernier exemplaire dans les rayons. Ce qui peut pousser cette garantie à sept ans si l'on évalue la durée de vie commerciale d'un smartphone (deux ans en moyenne dans les rayons). Google et Samsung ont déjà anticipé cette réglementation. Huawei a encore du chemin à parcourir.

Huawei Pura 70 Ultra : l'absence des services Google, le faux problème

S'équiper d'un smartphone Huawei implique-t-il de renoncer aux services Google tels qu'on les retrouve sur la totalité des autres smartphones Android du marché ? Faut-il faire son deuil de Gmail, Maps, YouTube Drive et même tout simplement Google Search ? Officiellement, oui. Mais officiellement seulement. Car avec un peu d'astuce et sans connaissance particulière, il est tout à fait possible d'utiliser un smartphone Huawei comme n'importe quel autre smartphone Android du moment. Si on le souhaite, on peut bien sûr tenter l'expérience avec des apps dénichées dans le store maison AppGallery. S'y trouvent de nombreuses applis et jeux que l'on croise également sur le PlayStore de Google. Certaines y sont référencées comme Facebook ou Instagram mais le lien renvoi vers un fichier APK à télécharger. Pas très pratique. Pour retrouver tout le confort d'un smartphone Android " traditionnel ", le mieux consiste à installer une boutique d'applis alternative telle qu'Aurora Store. Son installation s'effectue en quelques minutes et ne nécessite aucune connaissance. Ensuite, il est possible de télécharger, d'installer et d'utiliser toutes les applis de Google comme si vous disposiez d'un smartphone Android classique. Nous avons sans problème pu utiliser Maps, Search, YouTube, etc. avec notre compte Google habituel et récupérer les historiques (voir notre fiche pratique). Avec Aurora, ce smartphone Huawei fonctionne comme tous les autres.

Huawei Pura 70 Ultra : un vrai champion de la photo

Si l'on veut bien accepter quelques sacrifices sur les performances, l'absence du Google Play Store, de la 5G et du Wi-Fi 6E ou 7 (ça fait déjà beaucoup), on est en droit de se montrer exigeant et même intransigeant sur la qualité photo du Pura 70 Ultra, surtout à ce prix-là et avec une concurrence aussi féroce incarnée par les Pixel 8 Pro de Google, Galaxy S24 Ultra de Samsung, Honor Magic6 Pro et autre Xiaomi 14 Ultra. Huawei a donc mis le paquet sur l'équipement photo de son nouveau fleuron, marque de fabrique des smartphones de la série P aujourd'hui rebaptisée Pura. Voyez plutôt.

Le Pura 70 Ultra se dote ainsi d'un module grand-angle de 50 Mpx à ouverture variable (f/1,6 – f/4,0) équipé d'un capteur de 1 pouce. Un capteur plus grand que la moyenne qui permet de saisir plus de lumière. Petite subtilité : cet objectif est motorisé. Lorsque l'on déclenche l'appli Appareil photo, il ressort légèrement du boîtier en émettant un petit bruit de moteur électrique. Il se rétracte sitôt l'appli fermée ou en cas de chute accidentelle.

Bien évidemment, ce module bénéficie d'une stabilisation optique. Le second module est un ultra grand-angle de 40 Mpx (f/2,2). Enfin, le dernier module est constitué par un téléobjectif 3,5x avec stabilisation optique de 50 Mpx (f/2,1). Ce module s'occupe également des photos macro. En façade, la caméra selfie se compose d'un capteur de 13 Mpx (f/2,4). Avec cet équipement, Huawei revendique déjà fièrement sa première place au classement DXO Mark pour les photos, le zoom et le bokeh. Voyons voir ce qu'il en est dans la réalité.

À n'en pas douter, le capteur 1 pouce du module principal (grand-angle) fait des merveilles. Nous avons été véritablement bluffés par la qualité des clichés délivrés. De jour, le piqué est exceptionnel avec des images qui fourmillent de détails. Le déclenchement ultra-rapide permet également de saisir des mouvements autrement flous avec la plupart des autres smartphones. La lumière est correctement gérée. Quant aux couleurs, si l'on constate une légère propension à les rendre plus chaudes, elles demeurent tout à fait agréables à l'œil. À noter que pour profiter de l'ouverture variable (f/1,6 – f/4,0) il faudra utiliser le mode Pro de l'appli photo.

Le téléobjectif optique 3,5x ne fait pas dans la demi-mesure lui non plus. Le piqué est là encore au rendez-vous. Jusqu'à 3,5x (soit une focale de 90 mm), les résultats impressionnent vraiment avec des détails bien nets. Au-delà de 3,5x, c'est le zoom numérique qui prend le relais. La stabilisation aidant, on parvient à réaliser des clichés très propres et encore assez détaillés sans que le traitement des algorithmes ne se fasse trop ressentir. L'appareil permet de grimper jusqu'au zoom x100 mais comme la plupart des modèles concurrents, c'est un peu la loterie. À main levée, difficile d'obtenir un cliché exploitable. Néanmoins, jusqu'à 30x et parfois 50x, le Pura 70 Ultra s'en sort étonnamment bien dans cet exercice malgré une certaine tendance à ternir l'image.

Le module ultra grand-angle ne déçoit pas non plus. Généralement parent pauvre des optiques sur les smartphones, il présente ici un bel intérêt. La netteté est moins flagrante qu'avec le grand-angle mais les détails sont bien présents et la distorsion sur les côtés bien maîtrisée.

Pour les portraits, le Pura 70 Ultra s'en sort là aussi haut la main. Le détourage est bien maîtrisé même sur les sujets compliqué. Le bokeh est appliqué de façon assez délicate.

De nuit, le Pura 70 dévoile encore d'autres talents. Le capteur de 1 pouce du module grand-angle assorti de la grande ouverture qui permet de saisir plus de lumière joue parfaitement leur rôle. Les clichés sont correctement exposés et les détails répondent encore à l'appel. La lumière est correctement gérée et les couleurs plutôt fidèles. Il est même possible de s'amuser avec le téléobjectif sans trop de déperdition.

Huawei Pura 70 Ultra : une très bonne autonomie et une recharge rapide

Si le SoC Kirin 9010 n'est pas un monstre de puissance, il a semble-t-il un impact bénéfique sur l'autonomie du Pura 70 Ultra. L'appareil embarque une batterie un poil plus généreuse que la moyenne des mobiles actuels avec 5200 mAh au compteur. Avec notre test PC Mark, le Pura 70 Ultra a tenu presque 19 heures d'affilée conservant à l'issu du protocole encore 18 % de batterie en réserve. C'est très satisfaisant. Dans la réalité, nous avons pu l'utiliser toute une journée et revenir le soir avec encore 45 % de batterie. De quoi enchaîner sans souci une deuxième journée d'utilisation au moins jusqu'en début de soirée. Pas mal.

Quant à la recharge, Huawei fournit un chargeur 100 W dans la boîte. 30 minutes permettent de passer de 0 à 77 % de charge. Il nous aura fallu au total 46 minutes pour retrouver une charge complète. C'est là encore très satisfaisant. Et pour les adeptes de la recharge sans fil, le Pura 70 Ultra autorise la recharge jusqu'à 80 W à condition de se munir du chargeur adapté (environ 80 euros).

Huawei Pura 70 Ultra : faut-il craquer pour l'ultra haut de gamme de Huawei ?

Techniquement, le Pura 70 Ultra est une belle réussite. Malgré un SoC qui accuse du retard vis-à-vis de la concurrence, l'appareil n'en laisse rien paraître et se montre extrêmement fluide au quotidien. L'autonomie est également une bonne surprise que bon nombre d'autres appareils peuvent lui envier. C'est bien sûr son volet photo qui se veut le plus impressionnant. Il n'a pas à rougir de ses prestations face à la concurrence de Google, Samsung, Honor et Xiaomi. Bien au contraire. Il parvient même à les surclasser dans certains cas, notamment avec les clichés nocturnes et se hisse au rang des meilleurs appareils du marché sur ce terrain. Le Pura 70 Ultra nous beaucoup séduits.

Cependant, il a beau être un excellent photophone, il n'en demeure pas moins un smartphone avant tout. Ses excellents résultats en photo peinent à faire oublier les gros manques liés au statut de Huawei et aux contraintes auxquelles la marque doit faire face. Si l'on peut aisément accepter l'absence de 5G, de Wi-Fi 6E ou 7 sur un smartphone de milieu de gamme, il en va naturellement autrement pour un modèle haut de gamme comme celui-ci. Sans parler des petites acrobaties nécessaires pour accéder d'emblée aux services Google et du suivi bien trop court des mises à jour. À 1500 euros, la pilule a du mal à passer. Huawei prend ici un très gros risque. Les fans et fidèles de la marque seront inévitablement conquis. Mais ceux qui cherchent à renouveler leur smartphone pour un appareil haut de gamme regarderont sûrement à deux fois avant de se laisser tenter.