Test Google Pixel 8 : le smartphone prêt pour l'IA de demain
Moins ambitieux que le modèle Pro, le Pixel 8 confirme les progrès et les ambitions de Google sur le marché du smartphone. Mais s'il ne démérite pas malgré son autonomie trop juste, son prix élevé le met face à des concurrents bien armés.
La gamme Pixel 8 de 2023 se compose – pour le moment – du Pixel 8 et du Pixel 8 Pro. Nous avons déjà souligné les nombreux avantages du plus grand mais aussi du plus cher des deux modèles il y a quelques semaines (lire notre test). Au tour à présent du plus abordable des deux de passer sur le grill.
Un gabarit moins imposant, une batterie moins généreuse, quelques composants et fonctions amputés et un prix inférieur, c'est ainsi que l'on pourrait brosser le portrait du Pixel 8 face à son grand frère le 8 Pro. Ce serait pourtant bien réducteur. Car même s'il partage de nombreux points communs avec le modèle Pro, ce "petit" mobile a plus d'un tour dans son sac. Et le savoir-faire du géant américain demeure au rendez-vous.
Surtout, ce Pixel semble taillé pour l'avenir. Comme pour le Pixel 8 Pro, Google propose sur ce modèle un suivi des mises à jour du système jusqu'à 2030. L'approvisionnement des pièces détachées est lui aussi calé pour sept ans. De quoi voir venir et envisager aussi l'avenir en IA. Les progrès de Google en matière d'intelligence artificielle, notamment avec le tout frais Gemini qui malgré une mise en scène un peut trop avantageuse semble très prometteur, visent en premier lieu à servir ses propres appareils. Et le Pixel 8, pourra en tirer profit avant les autres. En attendant l'arrivée de cette IA, ce mobile compact signé Google peut déjà rendre bien des services. Nous avons pu tester le Pixel 8 pendant plusieurs semaines. Voici notre verdict.
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Google Pixel 8 : un design compact et pratique
Tout en rondeur. C'est le premier sentiment qui vient à l'esprit lorsque l'on observe de Google Pixel 8. Les angles comme les tranches sont franchement arrondis. Conséquence immédiate : la prise en main est extrêmement douce et agréable.
Immédiatement après cette impression réconfortante et douce, vient la surprise du format compact. La tendance actuelle étant aux grands smartphones, ce pixel 8 prend le contrepied avec un gabarit menu de 150,5 x 70,8 x 8,9 mm pour un poids de 187 g tout de même. Un smartphone plutôt dodu donc mais qui plaira à ceux qui refusent les smartphones géants que les petites mains peinent à manipuler.
Concernant le design général, ce Pixel 8 conserve un style reconnaissable en tous avec, au dos, son bandeau qui occupe toute la largeur de l'appareil pour accueillir les deux capteurs photo (un de moins que sur le Pixel 8 Pro) et le flash.
Enfin, l'appareil se révèle plutôt bien protégé. On retrouve un verre Corning Gorilla Victus en façade et à l'arrière et un indice IP68 pour la résistance à l'eau (immersion par 1, m pendant 30 minutes) et à la poussière.
Google Pixel 8 : un écran aux petits oignons
Dans un format aussi compact, difficile de faire tenir une grande dalle. Il faudra donc se contenter ici d'un écran Amoled de 6,2 pouces (ce qui n'est déjà pas si mal) offrant une définition de 1080 x 2400 pixels au format 20:9 pour une résolution de 428 ppp. Pour ce nouveau Pixel, Google a revu les ambitions de l'écran à la hausse. Le taux de rafraîchissement de la dalle passe ainsi de 90 Hz maximum (sur le Pixel 7) à 120 Hz. Pour le prix, il était temps. Néanmoins, contrairement à son grand frère le Pixel 8 Pro, pas de dalle LTPO ici. Le taux de rafraîchissement minimal est donc fixé à 60 Hz.
Côté luminosité, c'est plutôt bon. Google annonce 1400 nits, avec un pic à 2000 nits lorsque c'est nécessaire. Et cela se révèle effectivement très confortable. En plein soleil, ce Pixel 8 reste aussi lisible qu'un Galaxy S23 de Samsung qui maîtrise plutôt bien le sujet. Un excellent point.
Google Pixel 8 : des performances en demi-teinte
Fiche technique
Taille écran | 6,2 pouces |
Définition écran | 1080 x 2400 pixels |
Technologie écran | Amoled / 60-120 Hz |
Résolutiuon écran | 428 ppp |
SoC | Google Tensor G3 |
Mémoire vive | 8 Go |
Stockage | 128 Go |
Capteurs photos (dos) | 50 + 12 Mpx |
Capteur photo (selfie) | 10,5 Mpx |
WiFi / Bluetooth | 7 / 5.3 |
5G | Option |
Capteur d'empreinte | Oui |
Reconnaissance faciale | Oui |
Batterie | 4575 mAh |
OS | Android 14 |
Dimensions | 150,5 x 70,8 x 8,9 mm |
Poids | 187 g |
Les Pixels n'ont jamais vraiment brillé par les performances brutes réalisées à l'aide des différents outils de benchmark dont nous disposons. Et, animé comme son grand frère le Pixel 8 Pro, par le SoC maison Tensor G3, ce Pixel 8 ne fait pas exception à la règle. Épaulé par 8 Go de RAM, le Tensor G3 produit des résultats presque équivalents à un SoC Snapdragon 8 Gen 1 de Qualcomm sorti… il y a deux ans. Google n'a jamais eu pour ambition de venir titiller les meilleures puces du moment sur le terrain de la performance brute. L'objectif est plutôt de se concentrer sur la fluidité de l'appareil avec les usages courant mais aussi de dévoiler toute sa puissance dès qu'il s'agit de recourir à de l'intelligence artificielle… ce pour quoi il est principalement conçu.
Bon compagnon de jeu ce Pixel 8 ? Il s'en sort mieux que son prédécesseur mais ce n'est pas encore la panacée. Malgré l'apparition d'un petit outil logiciel pour optimiser le comportement du mobile en jeu, nous ne l'avons pas trouvé très à l'aise dans cet usage.
Avec notre titre de référence Genshin impact, il ne faut pas espérer une fluidité supérieure à 30 images par seconde avec un niveau de détails calé sur moyen. Dans de telles conditions, le jeu reste assez agréable mais pour le prix, on espérait un peu mieux. D'autant que le Pixel 8 a tendance à chauffer facilement lorsqu'il est fortement sollicité.
Google Pixel 8 : un système et des applications résolument tournés vers l'IA
Évidemment, là où le Pixel 8 souhaite se démarquer de la concurrence, c'est dans toutes les activités qui touchent de près ou de loin à l'intelligence artificielle. Comme pour le Pixel 8 Pro, il propose un vaste éventail d'outils pour la retouche photo et vidéo comme la suppression du flou, l'option meilleure prise qui permet d'obtenir des clichés de groupe parfait, la gomme magique, etc. Seule l'option Video Boost qui autorise à optimiser les vidéos après un petit passage sur les serveurs de Google reste réservée au Pixel 8 Pro (elle ne devrait d'ailleurs pas tarder à être déployée). Nous vous invitons donc à lire dans le détails les opérations rendues possibles sur l'appareil grâce à l'IA que nous avons publiées dans notre précédent test du Pixel 8 Pro puisque le Pixel 8 rend exactement les mêmes services. Et ce n'est pas fini puisque de nouvelles " drop features " comprenez des fonctionnalités inédites développées par Google, comme un éclairage amélioré pour le mode portrait, les appels vidéo haut qualité avec Meet, ou encore le mode Exposition longue dans l'appli Appareil photo, devraient également pointer leurs algorithmes avant la fin du mois de décembre.
Google Pixel 8 : toujours un excellent élève en photo
Nerf de la guerre des Pixel, la photographie reste un domaine où le mobile de Google continue d'épater la galerie. Côté purement matériel, le Pixel 8 s'appuie sur un module grand-angle de 50 Mpx (f/1,7) et un module ultra grand-angle de 12 Mpx (f/2,2) autorisant un angle de vision à 126°. Et ça s'arrête ici pour la monture au dos de l'appareil. Le modèle 8 Pro compte quant à lui un module téléobjectif 5x supplémentaire. En façade, on retrouve un caméra selfies de 10,5 Mpx (f/2,2) assez classique. Notons au passage que celle-ci permet dorénavant non seulement de déverrouiller l'appareil grâce à la reconnaissance faciale mais également de valider des paiements ou d'accéder à des applis sécurisées au même titre que l'empreinte digitale dont le capteur est placé sous l'écran.
Avec le module principal, difficile de prendre le Pixel 8 en défaut. La colorimétrie semble toujours juste avec des couleurs naturelles et rehaussées juste de ce qu'il faut pour briller sans pour autant exagérer. Google met également la pédale douce sur le HDR afin de ne pas dénaturer un ciel nuageux ou des éléments qui méritent de rester dans l'ombre. Les détails sont également bien présents. Un régal.
En l'absence de téléobjectif optique, c'est un zoom numérique 2x sans déperdition qui est proposé. Comprenez que l'image est recadrée au centre du capteur pour fournir un rendu agrandi out en évitant la perte de détails avec un banal agrandissement. Le résultat est plutôt convaincant. L'appareil permet de grimper jusqu'à 8x mais pas dans les mêmes conditions de qualité. Si l'ensemble reste cohérant jusqu'à 5x, passé ce niveau de zoom, le bruit numérique s'invite et le lissage opéré par l'intelligence artificielle peine à récupérer proprement des détails.
Le mode portrait délivre lui aussi de très bons résultats. Là encore l'IA est à l'œuvre pour faire ressortir les détails et ajuster la colorimétrie de façon précise. Le bokeh est nickel avec un détourage très propre.
Moins bien armé avec son capteur de 12 Mpx, le module ultra grand-angle réussit toutefois à délivrer des clichés très propres. Les détails sont là et, si l'on perd très légèrement en piqué, le rendu demeure tout à fait convaincant. Les déformations sur les bords sont maîtrisées et les couleurs conservent leur naturel.
De nuit, le Pixel 8 ne s'en laisse pas compter. Il procure des images de qualité même s'il faudra parfois désactiver le mode nocturne déclenché par défaut pour obtenir des clichés plus naturels.
Enfin, pour la vidéo, le Pixel 8 propose de tourner des séquences en 4K jusqu'à 60 images par seconde. Mais il vaut mieux prévoir son coup puisque l'appareil ne propose que deux capacités de stockage, 128 ou 256 Go sans possibilité de l'étendre à travers une carte microSD.
Google Pixel 8 : une autonomie trop juste
Ne faisons pas durer le suspense plus longtemps : le Pixel 8 n'est pas le smartphone le plus endurant de l'année. Il embarque une batterie de 4575 mAh, ce qui peut paraître assez maigre mais gardons à l'esprit qu'il s'agit d'un smartphone plutôt compact. Avec notre benchmark PCMark (mêlant plusieurs utilisation et conservant l'écran allumé avec une luminosité calée à 50 %), le Pixel 8 a tenu un peu plus de 14 heures. Dans la réalité, cela se traduit, avec un usage classique du mobile, par une bonne journée et demie d'utilisation. Si l'on ajoute un peu de jeu et de streaming, mieux vaut tabler sur une bonne journée. Cela reste une autonomie correcte mais pas flamboyante non plus. À ce prix, on en attendait tout de même un peu plus.
D'autant que la recharge n'est pas non plus le point fort de l'appareil. Si l'on récupère bien 50 % de charge en 30 minutes comme le promet Google, le restant demande vraiment beaucoup de temps. Il nous a fallu plus d'une heure et trente minutes pour refaire le plein à 100 %. Même si la capacité de charge est passée de 20 W sur le Pixel 7 à 27 W sur le Pixel 8, ça reste trop lent. On se console avec la possibilité de recharger l'appareil sans fil estampillé Qi avec une charge à 18 W. Rappelons que ce Pixel à 800 euros tout de même est livré, comme nombre de smartphones aujourd'hui, sans chargeur. Petit bonus : le Pixel 8 autorise la charge inversée. Pratique pour dépanner un ami avec sa batterie de smartphone à plat.
Google Pixel 8 : faut-il craquer pour le petit smartphone de Google ?
Ce "petit" Pixel 8 ne manque pas d'atouts. Son gabarit est appréciable pour ceux qui ne supportent pas les grands smartphones et l'on sent que Google a particulièrement bien soigné les détails esthétiques de son appareil. Les finitions sont au top, l'aspect premium est bien présent. La séduction opère. Une fois allumé, on n'est pas non plus déçu. Animé par Android 14 dans sa version la plus épurée, le Pixel 8 regorge d'options de personnalisation. La présence de l'IA, semée un peu partout dans l'appareil (et ce n'est qu'un début) conforte aussi dans l'idée que l'on a à faire avec un mobile qui va se bonifier avec le temps et les développements de Google.
Côté photo, même s'il ne se montre pas au même niveau que le Pixel 8 Pro, les résultats demeurent très convaincants. Difficile de rater des clichés avec lui. Et même dans ce cas, le coup de pouce de l'IA peut bien souvent rattraper quelques défauts.
Ce tableau serait idyllique si Google ne s'était pas montré si gourmand sur le prix, avec un tarif de base officiel à 799 euros. Nous avions apprécié le Pixel 7 de l'an passé car son tarif restait très raisonnable. Ce qui rendait l'appareil bien plus attractif que des concurrents venus plus chers. Cette année, avec les 150 euros réclamés en plus, il devient difficile de placer le Pixel 8 en challenger officiel capable de tenir tête à de nombreux autres modèles de la même catégorie. Reste toutefois un atout maître qui peut faire pencher la balance en sa faveur : le suivi logiciel et matériel de 7 ans promis par Google. On attend que d'autres constructeurs lui emboîtent le pas.