Test Google Pixel 8 Pro : un champion taillé pour durer 7 ans (vraiment ?)
Encore plus beau, toujours plus riche en fonctions, plus durable, mais aussi plus cher, le Pixel 8 Pro semble conçu pour durer et porter haut les couleurs de Google sur le champ de bataille des années à venir : l'intelligence artificielle.
Les smartphones Pixel de Google ont fait leur premiers pas en France en 2018 à l'occasion de la sortie des Pixel 3. Depuis, la firme n'a eu de cesse de donner des leçons à tous les acteurs du marché en particulier sur le terrain de la photo. Même si ses mobiles restent un point en retrait côté matériel vis-à-vis de la concurrence, c'est sur le traitement de l'image, mené à grands coups d'algorithmes et d'intelligence artificielle, que Google a su au fil des ans se démarquer. Jusqu'à infliger parfois de véritables gifles aux ténors du secteur que sont Samsung et Apple.
Systématiquement salués par la critique pour leurs performances photographiques, les Pixel demeurent aussi le porte étendard de Google pour Android. Ils sont toujours servis en premier lors des mises à jour majeures du système et profitent tout au long de l'année des patch de sécurité mais aussi de " drop features ", comprenez l'ajout de petites fonctions ici et là qui améliorent encore un peu l'utilisation du mobile. Peu de constructeurs se plient à cet exercice.
Malgré ces avantages indéniables, les Pixel ne figurent pas parmi les smartphones les plus populaires, demeurant dans l'ombre des Samsung, Apple et autre Xiaomi jouissant d leur côté d'une notoriété mieux ancrée. Les choses pourraient toutefois changer avec les nouveaux Pixel 8 et 8 Pro. La firme modifie en effet son approche pour conquérir un peu plus d'utilisateurs avides de renouveler leur matériel. Une politique de suivi des mises à jour logicielles plus généreuse et de l'intelligence artificielle à tout va sont les nouveaux arguments censés motiver les plus hésitant. Ils s'accompagnent cependant d'une grille tarifaire revue à la hausse pour faire basculer les Pixel dans le monde tant prisé du haut de gamme qui semble séduire malgré l'inflation. Mais du coup, les Pixel abandonnent au passage l'image de trublion des smartphones alors qu'ils affichaient jusque-là un excellent rapport qualité/prix. Nous avons pu tester pendant plusieurs jours le Pixel 8 Pro et évaluer s'il peut rester installé au premier rang sur la photo de la classe. Voici notre verdict.
|
|
Google Pixel 8 Pro : un design inchangé mais toujours remarquable
Google semble plutôt fier du design inauguré avec les Pixel 6 en 2021. Légèrement revu sur les Pixel 7 l'an passé pour gagner en élégance, il demeure presque inchangé pour cette édition 2023. On retrouve donc au dos une large et épaisse barre transversale recouverte d'aluminium qui vient souligner la présence des capteurs photo, au nombre de trois sur ce Pixel 8 Pro. Ceux-ci s'alignent bien à l'horizontale à côté du flash et, nouveauté cette année, d'un capteur de température (nous y reviendrons plus loin). Le revêtement du dos de l'appareil adopte, pour les trois coloris (Porcelaine, Bleu azur et Noir volcanique que nous avons eu entre les mains), une finition matte très lisse qui n'accroche pas les traces de doigts mais se révèle assez glissante.
Le gabarit de l'appareil reste très généreux avec ses 162,6 x 76,5 mm pour une belle épaisseur de 8,8 mm. Ce ne sont que quelques dixièmes de millimètres gagnés par rapport à son prédécesseur pour un gramme supplémentaire soit 213 g tout de même. Rien ne change donc ou presque. On constate juste que les angles sont plus arrondis. Pour le reste, on ne change pas une équipe qui gagne et surtout, un design devenu immédiatement identifiable.
En main, le Pixel 8 Pro semble assez lourd avec un poids résolument porté sur le haut de l'appareil là où figure la bande de capteurs photos. Et si l'on décide de ne pas protéger l'appareil par une coque, l'épaisseur de cette bande métallique permet de caler son index pour un bon maintien.
De face, rien ne change non plus. On profite toujours d'un généreux écran de 6,7 pouces orné d'un poinçon au centre du bord supérieur. Enfin, l'appareil affiche une certification IP68 pour résister à la poussière et à l'immersion et sa vitre avant est protégée par du verre Corning Gorilla Glass Victus 2, le plus résistant à ce jour.
Google Pixel 8 Pro : un écran moins fin que son prédécesseur
En général, lorsqu'un nouveau modèle de smartphone arrive dans la gamme pour en remplacer un autre, il affiche des caractéristiques techniques supérieures à celles de son prédécesseur. Si c'est en partie vrai pour le Pixel 8 Pro qui succède au Pixel 7 Pro, le choix de l'écran ne semble pas suivre cette logique. Certes, on dispose toujours d'un bel écran Oled de 6,7 pouces mais moins fin que sur le modèle de l'an passé. Celui du Pixel 8 Pro offre ainsi une définition de 1 344 x 2 992 pixels pour une résolution de 489 ppp quand son prédécesseur affichait, lui, une belle définition de 1 440 x 3 120 pixels pour une résolution supérieure de 512 ppp. Une légère régression donc qui, si elle ne saute pas immédiatement aux yeux, se remarque lorsque l'on se rapproche très près de la dalle. Pas d'inquiétude toutefois, les détails demeurent suffisamment fins mais on a l'impression que l'appareil a subi quelques coupes dans le budget malgré une facture en hausse.
Pour cette dalle Oled, Google a opté pour un modèle plat et non incurvé comme précédemment. Il s'agit une fois encore pour d'une dalle LTPO mais offrant une plage de rafraîchissement plus étendue que sur le Pixel 7 Pro. Elle s'établi ici de 1 à 120 Hz contre 10-120 Hz pour le modèle précédent. À la clé normalement, une petite économie d'énergie notamment avec l'affichage Always On Display.
Enfin, côté luminosité et colorimétrie, c'est du tout bon. Google indique un pic de luminosité à 2400 nits lorsque l'ambiance lumineuse est très forte (en plein soleil par exemple) soit bien supérieur au 1500 nits du Pixel 7 Pro. Une belle avancée qui propulse, en théorie, l'appareil devant l'iPhone 15 Pro Max (2000 nits) et même le Samsung Galaxy S23 Ultra (1750 nits). Dans la réalité, l'écran de ce Pixel 8 Pro s'avère bien lumineux mais moins que le laissait supposer sa fiche technique. La luminosité est bel et bien au rendez-vous. Et lire un mail sous le puissant et inhabituel soleil d'automne s'effectue sans la moindre gêne mais l'iPhone 15 Pro Max fait mieux, indubitablement. Pour les couleurs, la dalle semble aussi parfaitement calibrée notamment avec le mode d'affichage Couleurs naturelles bien plus fidèle et moins agressif que le mode Couleurs adaptatives. Enfin, gare aux reflets. Nous avons trouvé la vitre du Pixel 8 Pro particulièrement réfléchissante.
Google Pixel 8 Pro : un SoC qui boude toujours la course aux performances brutes
Fiche technique
| Taille écran | 6,7 pouces |
| Définition écran | 2992 x 1344 pixels |
| Technologie écran | Oled |
| Taux de rafraîchissement | 1-120 Hz |
| SoC | Google Tensor G3 |
| Mémoire vive | 12 Go |
| Stockage | 128 Go |
| Capteurs photos (dos) | 50 + 48 + 48 Mpx |
| Capteur photo (selfie) | 10,5 Mpx |
| Vidéo | Jusqu'à 4K à 60 fps |
| WiFi / Bluetooth | 7 / 5.3 |
| 5G | Oui |
| Capteur d'empreinte | Sous l'écran |
| Reconnaissance faciale | Oui |
| Batterie | 5050 mAh |
| Système | Android 14 |
| Dimensions | 162,6 x 76,5 x 8,8 mm |
| Poids | 213 g |
Depuis l'arrivée du processeur maison Tensor dans les Pixel en 2018, la puce de Google n'a jamais vraiment brillé avec les benchmarks traditionnels. Le Pixel 8 Pro, animé par le nouveau SoC Tensor G3 épaulé par 12 Go de RAM LPDDR5X perpétue cette tradition. Les scores obtenus dans nos différents benchmarks, même s'ils progressent par rapport au Pixel 7 Pro, sont loin de décrocher la palme. Ils se hissent à la hauteur de ce que peuvent proposer des smartphone haut de gamme de l'an passé équipés d'un Snapdragon 8 Gen 1 de Qualcomm et les performances sont bien en dessous de celles de l'A17 Pro d'Apple. Il n'empêche, le Pixel 8 Pro se montre très confortable à utiliser au quotidien. Il mène toutes les tâches sans faillir et sans ralentissement. C'est bien le principal.
Il n'y a qu'en jeu où l'appareil montre ses limites. Avec notre titre de référence Genshin Impact, les réglages par défaut sont définis sur Moyen avec un taux de fps calé à 30. Cela reste jouable bien entendu mais à ce niveau de prix, on attendait un peu mieux.
Il faut croire que l'essentiel des efforts concernant cette puce Tensor G3 a été consacré à déployer le maximum de ressources pour toutes les tâches exploitant de près ou de loin l'intelligence artificielle. Car c'est bien sur ce terrain que Google souhaite frapper un grand coup.
Du côté de la connectivité, le Pixel 8 Pro ne peut pas être plus à jour. Il se dote d'une puce compatible WiFi 7 (rappelons que le tout frais iPhone 15 Pro Max se contente du WiFi 6) et d'un module Bluetooth 5.3. Enfin, petite déception sur le stockage. La version la plus abordable du Pixel 8 Pro propose 128 Go. Pour 1100 euros, c'est un peu chiche. D'autant que le slot de carte SIM ne peut accueillir qu'une carte nano SIM. Il ne dispose pas d'emplacement pour carte mémoire microSD pour permettre d'étendre l'espace de stockage. Il faudra rajouter 60 euros pour bénéficier de 256 Go ou 200 euros pour grimper à 512 Go.
Google Pixel 8 Pro : l'intelligence artificielle partout, tout le temps
Si l'on doutait encore des ambitions de Google dans le domaine de l'intelligence artificielle, le Pixel 8 Pro lève toute ambiguïté. Et c'est en grande partie pour cet usage que la puce Tensor G3 a été dessinée. Sur ce smartphone, l'IA est cuisinée à toutes les sauces. D'abord, elle est bien sûr massivement exploitée sur le terrain de la photo et de la vidéo. On connaissait déjà l'outil Gomme magique qui permet en quelques secondes de supprimer un élément indésirable d'une image sans laisser de traces. Avec le Pixel 8, d'autres outils font leur apparition comme l'éditeur magique. Celui-ci permet de détourer un élément sur un cliché, par exemple un personnage, puis de le replacer ou bon vous semble dans la photo et de le redimensionner. Une bonne vingtaine de secondes de traitement plus tard, l'appli propose de choisir parmi plusieurs résultats possibles, les différences se situant au niveau de l'option retenue par l'IA pour combler artificiellement le vide laissé dans l'image par l'élément déplacé. Évidemment, il est possible de changer complètement l'atmosphère de l'image en jouant sur les couleurs et la lumière. Tout est alors recalculé par les algorithmes pour que la scène conserve un aspect naturel. C'est très spectaculaire.
Autre nouveauté concernant la photo, le mode Meilleure prise, tout spécialement conçu pour les photos de groupe. Il suffit de prendre plusieurs photos successives d'un groupe de personnes puis de les confier à l'IA de Google. Celle-ci va détecter tous les visages présents sur l'image. L'utilisateur n'a plus qu'à choisir pour chacun d'eux la meilleure prise de vue réalisée. L'appli réalise ensuite une sorte de photomontage en retravaillant les positions de chaque tête pour qu'elle colle parfaitement au reste du corps, et voilà ! La fonction Meilleure prise permet ainsi d'obtenir une photo de groupe où tout le monde a les yeux ouverts et sourit par exemple. Pratique.
Côté vidéo, là aussi l'IA se plie en quatre pour améliorer les séquences. À commencer par le traitement audio. Ici Google propose également une Gomme magique. Après l'analyse d'une séquence, l'appli identifie les différents sons présents : voix, bruits parasites, moteurs, musique, vent, etc. Il ne reste plus qu'à sélectionner l'élément que l'on souhaite puis d'ajuster le curseur pour, sinon le supprimer, du moins l'atténuer fortement. Là encore, c'est assez bluffant.
Un peu plus tard dans l'année, Google proposera également, pour le Pixel 8 Pro uniquement, le mode Video Boost. Il s'agit ici d'améliorer la qualité d'image des séquences mais aussi de corriger les tremblements. Un traitement lourd qui ne s'effectuera pas cette fois-ci sur l'appareil lui-même. La séquence vidéo devra être envoyée sur les serveurs de Google où elle sera alors modifiée avant d'être renvoyée sur le Pixel. Si bien que pour obtenir le résultat, il faudra patienter le temps du traitement et surtout disposer d'une connexion à Internet pour envoyer et récupérer la séquence à traiter. Dans la même veine, les Pixel 8 Pro pourront exploiter le mode de vision de nuit pour la vidéo afin d'appliquer un traitement pour éclaircir les images de façon surprenante sans dénaturer la scène.
Autre tâche dévolue à l'IA, le traitement des appels téléphoniques. Un mode Clear Call permet ainsi de traiter le son afin d'obtenir une voix plus claire et mieux isolée dans un environnement bruyant. Une fonction que l'on retrouve également, à travers Android 14, sur les Pixel 8 et 7 mais pas sur les Pixel 6. D'autres fonctions sont également attendues comme Call Screen. Ici, un robot assistant vocal intercepte les appels inconnus et vérifie qu'il ne s'agit pas d'un spam avant de vous transmettre, si vous le souhaitez, la communication. Bien que Google indique sur ses pages d'assistance que Call Screen est disponible en France — en mode manuel et non automatique —, nous n'en n'avons pas trouvé trace pour le moment dans les paramètres.
Enfin, une touche de personnalisation amusante est proposée pour les fonds d'écran grâce à l'IA générative. Elle permet à l'aide de mots clé de créer de toutes pièces un fond d'écran original. L'idée est bonne mais mériterait un peu plus de travail et surtout de liberté pour améliorer la créativité. Il est nécessaire de choisir un thème avant de définir la couleur à appliquer et un style.
Google Pixel 8 Pro : un suivi de mises à jour exemplaire
C'est l'une des nouveautés les plus marquantes pour ces Pixel 8 et 8 Pro. Google a annoncé un suivi des mises à jour logicielles jusqu'en 2030, soit sept ans. Une démarche plutôt rassurante qui permet de s'assurer que le mobile profitera de la toute dernière version d'Android pendant longtemps, de quoi voir venir jusqu'à Android 21 si jamais Google conserve son rythme de mise à jour système actuel soit une version par an. Et, ce n'est pas tout puisque la firme garantie également la mise à disposition des pièces détachées de ses appareils pour sept années aussi. Sur ce point donc, Google rejoint le camp des bons élèves (aux côtés de Fairfone) capables de faire durer nos appareils plus longtemps.
Google Pixel 8 Pro : un capteur de température, mais pour quoi faire ?
L'une des nouveautés de ce Pixel 8 Pro (absente sur le Pixel 8) se cache à droite du trio d'appareil photo, sous le flash. Google a ici intégré un capteur de température. Une drôle d'idée dont on ne perçoit pas immédiatement l'utilité d'autant que la firme précise d'entrée de jeu que ce thermomètre ne peut pas être utilisé pour contrôler la température du corps humain ou d'un animal. Le dispositif ne profite en effet d'aucune certification médicale.
Alors, un thermomètre, pourquoi pas, mais pour quoi faire ? Selon Google, le capteur peut être utilisé pour connaître la température d'un biberon de lait, d'un bol de soupe ou d'un café, mais aussi celle du trottoir pour éviter que nos compagnons à quatre pattes ne se brûlent les coussinets l'été par exemple. D'ailleurs, l'appli Thermomètre livrée dans les Pixel 8 Pro propose d'abord de choisir la surface à analyser parmi une liste prédéfinie (métal, bois, nourriture, boisson, fonte, etc.) avant de procéder à la mesure en plaçant l'appareil à 5 cm de la zone souhaitée. Le capteur peut indiquer une température jusqu'à 150°C. Nous avons procédé à une comparaison avec notre thermomètre laser sur une surface métallique. Ce n'est pas très convaincant avec une sous-estimation sensible de 3°C en moyenne pour le Pixel 8 Pro. Un dispositif assez gadget donc qui peut donner une indication mais à la fiabilité toute relative.
Google Pixel 8 Pro : un excellent photophone
Évidemment, comme chaque année, le Pixel Pro est attendu au tournant quant à ses talents de photographe. Pour cette édition 2023, Google a équipé le Pixel 8 Pro d'une monture assez classique en s'appuyant sur trois capteurs. Un module principal grand-angle stabilisé de 50 Mpx (f/1.68), un module ultra grand-angle de 48 Mpx (f/1.95) offrant un champ de vision de 125,5° et téléobjectif 5x optique stabilisé de 48 Mpx (f/2.8). En façade, il faut se contenter d'une caméra selfie de 10,5 Mpx (f/2.2). Vis-à-vis de son prédécesseur, la différence la plus marquante se porte sur le module ultra grand-angle passant de 12 Mpx sur le Pixel 7 Pro à 48 Mpx ici avec un champ de vision plus large. Tout cet attirail est bien sûr associé au redoutable traitement d'image maison. Il est même possible de basculer dans un mode Pro, exclusif au Pixel 8 Pro, pour affiner les réglages ISO, l'ouverture et la vitesse d'obturation comme on le souhaite. De quoi rivaliser avec l'indétrônable Samsung Galaxy S23 Ultra ou le frais émoulu iPhone 15 Pro Max ? Comparons les résultats.
Le module grand-angle offre de jour une belle richesse de détails. Les couleurs, un poil rehaussées par rapport à la réalité, demeurent très naturelles. Le HDR qui a profité au passage d'une petite amélioration se montre assez efficace, quoi qu'un brin en dessous de celui de l'iPhone 15 Pro Max qui fait des merveilles au détriment parfois du naturel. Face au Galaxy S23 Ultra, le traitement de Google semble plus doux et mieux maîtrisé.
Comme sur l'iPhone 15 Pro Max, le Pixel 8 Pro embarque un téléobjectif 5x. Il délivre des clichés très propres et bien détaillés. Le Galaxy S23 de son côté s'appuie sur un téléobjectif optique jusqu'à 10x. Samsung conserve la maîtrise du sujet surtout dès qu'on souhaite grimper au-delà en s'appuyant sur le zoom numérique. On constate néanmoins que le zoom du Pixel 8 Pro (jusqu'à 30x) s'en sort un peu mieux que celui d'Apple (25x).
Le nouveau module ultra grand-angle du Pixel 8 Pro se montre très agréable à utiliser avec ses ambitions revues à la hausse. Une légère déformation sur les bords peut surgir mais rien de rédhibitoire. Il fait jeu égal avec ses deux concurrents en prenant parfois le dessus notamment sur la plage dynamique un peu plus fidèle.
La macro est également au rendez-vous avec des résultats très convaincants. Le bouger semble très bien compensé.
Le mode portrait demeure toujours aussi satisfaisant. Google maîtrise très bien le sujet avec une belle justesse du détourage et un bokeh à la fois doux mais présent. C'est du tout bon.
Enfin, pour les selfies, la caméra avant avec son capteur de 10,5 Mpx seulement, réussi à produire de bons clichés. On apprécie également la présence du mode Portrait pour ce module. Le détourage n'est pas toujours parfait mais demeure exploitable.
De nuit, le Pixel s'en sort toujours aussi bien. La marque de fabrique du constructeur qui permet de ne pas transformer les photos nocturnes en clichés trop lumineux fonctionne comme à l'accoutumée. Sur ce terrain, le Pixel 8 Pro conserve une longueur d'avance face à la concurrence. L'iPhone 15 Pro Max n'est pas loin derrière mais le Galaxy S23 ultra peine à délivrer des clichés aussi propres.
Quant à la vidéo, le Pixel 8 Pro est capable de filmer jusqu'en 4K à 60 images par seconde… tout comme l'iPhone 15 Pro Max d'ailleurs. Le Galaxy S23 Ultra peut de son côté grimper jusqu'en 8K à 30 images par seconde mais en se passant de la stabilisation. Sur ce terrain, le Pixel 8 Pro s'en sort bien. Même si nous lui préférons le rendu de l'iPhone qui semble plus fluide.
Google Pixel 8 Pro : des efforts à faire sur l'autonomie
L'endurance n'a jamais été le point fort des Pixel. Et cette année encore, la tradition perdure, malheureusement. L'appareil embarque une batterie de 5050 mAh, assez standard sur la plupart des mobiles actuels. Mais l'on ne constate pas de progrès vis-à-vis du modèle précédent. Avec un usage normal, l'appareil tient une journée et demie mais pas plus en lui laissant un temps de repos (en veille) la nuit. La puce Tensor G3 et le rafraîchissement de 1 à 120 Hz de l'écran n'ont visiblement pas d'incidence sur la consommation électrique. Avec un usage plus intensif, notamment avec une longue sortie photo, un peu de jeu et de streaming, le Pixel 8 Pro terminera la journée avec une vingtaine de pourcents d'autonomie au compteur. On a vu mieux.
Côté recharge, pas d'amélioration non plus. L'appareil accepte la recharge à 30 W comme auparavant, mais l'opération reste toujours aussi lente. 30 minutes de charge nous on permis de récupérer 43 % d'autonomie. Pour arriver à 100 % il nous a fallu patienter 1h42. C'est beaucoup trop long pour un smartphone de ce prix en 2023. Notez au passage qu'aucun chargeur n'est fourni dans la boîte. Il vous faudra trouver le chargeur adapté.
Il est également possible de procéder à la recharge sans fil Qi. Le Pixel 8 Pro autorise une puissance jusqu'à 23 W… à condition d'utiliser le Pixel Stand, l'accessoire maison vendu tout de même 79 euros.
Google Pixel 8 Pro : faut-il craquer pour le mobile de Google censé tenir 7 ans ?
La cuvée 2023 de ce Pixel continue sur sa lancée. Google propose un smartphone toujours aussi élégant, très polyvalent en photo et bardé de nouvelles fonctions tantôt utiles, tantôt très amusantes et parfois complètement gadget à l'image du thermomètre. On tient là un bon smartphone censé de surcroit tenir la longueur pendant sept ans. Un pari audacieux pour Google d'autant que ce Pixel 8 Pro part avec un léger handicap tout de même. Les performances de sa puce maison Tensor G3 se hissent juste au niveau de ce que proposaient les smartphones haut de gamme de l'an passé. Difficile de prédire dans ces conditions son comportement avec les trois, quatre ou peut-être sept prochaines mises à jour d'Android qui apporteront, à n'en pas douter, leur lot de nouveautés et de fonctions qui demanderont toujours davantage de puissance. Certes, l'accent est mis cette année – et très probablement pour les années à venir – sur l'intelligence artificielle. Mais sa gestion au sein même du mobile, sans devoir recourir à des services dans le cloud, semble déjà compromise pour certaines tâches les plus lourdes comme le traitement vidéo.
Reste également la question du prix. À capacité de stockage équivalente, le Pixel marque une augmentation des tarifs tout de même importante vis-à-vis de son prédécesseur : 200 euros ! À ce tarif, les petites lacunes du Pixel (autonomie juste passable et processeur à la traîne par rapport à la concurrence) se font plus flagrantes et moins pardonnables. Il n'empêche, les fans du concept ne manqueront pas d'apprécier ce smartphone atypique et qui n'a pas encore dévoilé tout son potentiel grâce aux " feature drop " attendues tout au long de sa vie. Pourvu simplement que Google soigne l'optimisation d'Android pour que ce Pixel 8 Pro ne fasse pas son âge, même en 2030.