Test Samsung Galaxy Z Fold5 : une évolution sans révolution
Avec son tout nouveau Galaxy Z Fold5, Samsung corrige les quelques défauts du Z Fold4 tout en améliorant ses performances. Une évolution logique et bienvenue, mais qui se traduit par une facture bien trop salée.
Pour tous ceux qui souhaitent un smartphone pliant au format livre (Fold), le choix restent encore aujourd'hui assez restreint dans l'Hexagone. Trois acteurs se disputent pour le moment le marché : Huawei avec son Mate X3 vendu au prix exorbitant de 2199 euros – et toujours sans les services Google –, Honor avec son Magic Vs sorti en mai dernier (lire notre test) et qui se négocie à 1599 euros, et enfin, le précurseur en la matière, Samsung avec ses mobiles Galaxy Z Fold dont le dernier représentant, le Z Fold5 vient tout juste d'arriver en magasin au prix de 1899 euros soit 100 euros de plus que son prédécesseur à capacité de stockage équivalente (256 Go). On le voit, la technologie des dalles Amoled pliantes, surtout dans ce format géant, n'est pas à la portée de toutes les bourses. Et, à ce prix bien sûr, on attend tout le meilleur de ce que peut offrir un smartphone surtout de la part de Samsung qui s'est taillé une solide réputation dans ce domaine. Nous avons pu manipuler ce Z Fold5 pendant plusieurs jours. Voici notre verdict.
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Samsung Galaxy Z Fold5 : un design et des finitions exemplaires
S'il y a bien un domaine que Samsung maîtrise depuis des années, c'est le design de ses appareils. Quelle que soit la gamme, du mobile d'entrée de gamme aux modèles très haut de gamme comme c'est le cas ici, un soin particulier est apporté aux finitions. Et avec ce Z Fold5, on n'est pas déçu. Ne vous attendez pas à de gros bouleversements si vous disposez déjà d'un Z Fold4 et même d'un Z Fold3. L'appareil arbore toujours un gabarit tout en longueur et étroit. Le dos en verre mat n'accroche pas les traces de doigts et demeure très sobre avec ses trois modules photo bien rangés à la verticale. Du classique qui reste efficace.
Les différences par rapport au Z Flip4 sont à chercher ailleurs. L'appareil a subi une petite cure d'amaigrissement. Si les 0,2 mm de moins en hauteur sont imperceptibles à l'œil, c'est surtout l'épaisseur qui varie. Tout comme le Z Flip5 (lire notre test), le Z Fold5 adopte à son tour une charnière de type goutte d'eau. Elle permet à l'appareil de se replier totalement sans laisser d'espace libre entre les deux faces de l'écran interne.
Outre le côté plus esthétique, on y gagne non seulement en épaisseur (13,4 mm contre 15,8 mm sur le Z Fold4 à son point le plus épais près de la charnière) mais aussi en sécurité puisqu'il devient plus difficile aux grains de poussière et autres saletés de se faufiler sur l'écran lorsqu'on trimbale l'appareil dans une – grande – poche.
Car ne vous y trompez pas, le Z Fold reste très encombrant et lourd. La dizaine de grammes en moins par rapport au Z Fodd4 ne se ressent pratiquement pas ni dans les mains, ni dans une poche. Néanmoins, ce gabarit et ce poids imposant restent le prix à payer pour disposer toujours avec soi d'un smartphone à très grand écran.
Reste l'étanchéité. Si le Z Fold5 essaie de combattre la poussière, il n'est pas sûr de pouvoir y arriver totalement. Aussi, Samsung indique un indice de protection IPX8. Le Z Fold5 peut donc être immergé dans l'eau par 1,5 m de fond pendant 30 minutes mais ne résiste pas à la poussière du tout. Prudence donc.
Samsung Galaxy Z Fold5 : deux écrans encore plus lumineux
L'intérêt d'un smartphone pliant repose principalement sur ses écrans. D'un côté l'écran externe qui permet d'utiliser l'appareil de façon classique, tel qu'on le fait avec n'importe quel mobile, et de l'autre, l'écran interne, beaucoup plus généreux, qui offre le confort de lisibilité d'une petite tablette. Sur ce point, Samsung ne déçoit pas.
Écran externe
L'écran externe de 6,2 pouces adopte toujours un format de 23,1:9 très allongé et étroit. Il peut déstabiliser un poeu au début notamment pour la saisie de SMS en présentant un clavier très dense auquel il faut s'habituer. Cet afficheur offre une définition de 904 x 2316 pixels. Il s'agit évidemment d'une dalle Amoled (ou Dynamic Amoled X2 plus précisément) qui présente une luminosité accrue et une meilleure gestion du HDR.
Samsung précise ainsi que la luminosité maximale passe de 1500 nits sur le Z Fold4 à 1750 nits sur le Z Fold5. Dans la réalité, cela se traduit par une lisibilité confortable dans toutes les situations. Tant mieux pour cet écran qui est le plus souvent utilisé. On apprécie aussi le taux de rafraîchissement oscillant entre 48 et 120 Hz, mais c'était déjà le cas sur le modèle précédent.
Écran interne
L'écran interne de 7,6 pouces au format 21,6:18 présente lui aussi de nombreuses similitudes avec son aîné. La définition reste cantonnée à 2176 x 1812 pixels pour une résolution de 376 ppp. Le taux de rafraîchissement de 1 à 120 Hz ne bouge pas non plus.
C'est sur la luminosité encore que Samsung a fait des efforts en passant de 1300 nits sur le Z Fold4 à 1750 nits sur le nouveau modèle. Appréciable pour lire des vidéos dehors au soleil ou naviguer sur le Web sans être gêné. Ce qui dérange le plus : le pli. Comme sur le Z Flip5, il demeure assez visible et surtout, on le perçoit aisément lorsque les doigts glissent dessus. Un creux qui nous semble plus prononcé que sur le Z Fold4.
Samsung Galaxy Z Fold5 : un véritable ordinateur de poche
[Mise à jour] Depuis le 28 mars 2024, ce Galaxy bénéficie de la mise à jour One UI 6.1. Aussi, il dispose d'une grande partie des nouvelles fonctions liées à l'intelligence artificielle Galaxy AI de Samsung comme les tout récents S24 sortis au début de l'année. Lisez notre article pour en savoir plus.
Qui dit grand écran, et de surcroit pliant, dit forcément usage différent. Sur ce point, Samsung a toujours eu une petite avance face à la concurrence. Le grand écran de 7,6 pouces se montre très confortable pour de nombreuses utilisations. Le FlexMode qui permet de scinder l'affichage d'une application en deux, se révèle ici bien utile. Il est par exemple possible de saisir du texte dans Word en posant le mobile sur une table, ouvert à 115° en disposant en haut de l'écran de la zone de saisie et en bas, du clavier. Pratique, d'autant que la charnière, plutôt rigide, se prête bien à cet exercice en maintenant l'angle choisi.
Idem pour la lecture de vidéos sur Youtube par exemple. On a ainsi le choix de profiter de toute la surface de l'écran ou simplement de la moitié pour conserver les boutons de contrôle dans la zone inférieure.
Samsung a également soigné l'interface en proposant l'affichage d'une barre d'icônes au bas de l'écran, sorte de barre des tâches, permettant d'accéder facilement aux applis favorites. Enfin, l'affichage fractionné permet d'afficher jusqu'à trois applis dans des fenêtres indépendantes que l'on peut repositionner à l'envi sur l'écran.
Des options et des fonctions agréables, taillées pour ce grand format pliable, pratiques pour toutes les applications de productivité et multimédia… mais que l'on connaissait déjà sur le Z Fold4. Samsung n'apporte aucune amélioration notable sur ce point. Dommage.
Samsung Galaxy Z Fold5 : les performances d'un mobile haut de gamme
Fiche technique
| Taille écran externe | 6,2 pouces |
| Définition écran externe | 904 x 2316 pixels |
| Technologie écran externe | Amoled |
| Taux de rafraîchissement | 120 Hz |
| Taille écran interne | 7,6 pouces |
| Définition écran interne | 1812 x 2176 pixels |
| Technologie écran interne | Amoled |
| Taux de rafraîchissement | 120 Hz |
| SoC | Snapdragon 8 Gen 2 |
| Puce graphique | Adreno 740 |
| Mémoire vive | 12 Go |
| Stockage | 512 Go |
| Capteurs photos (dos) | 50 + 12 + 10 Mpx |
| Capteur photo (selfie) | 10 + 4 Mpx |
| Vidéo | Jusqu'à 8K 24 fps |
| WiFi / Bluetooth | 6E / 5.3 |
| 5G | Oui |
| Capteur d'empreinte | Sur le côté |
| Reconnaissance faciale | Oui |
| Batterie | 4400 mAh |
| Android | 13 |
| Dimensions plié | 154,9 x 67,1 x 13,4 mm |
| Dimensions déplié | 154,9 x 129,9 x 6,1 mm |
| Poids | 253 g |
Pour un smartphone vitrine, Samsung ne pouvait pas se priver de composants tout aussi haut de gamme. Ce Z Fold5 se voit donc équipé – comme son cousin Z Flip5 – du SoC le plus performant du moment, le Snapdragon 8 Gen 2 de Qualcomm optimisé pour les Galaxy, épaulé ici par 12 Go de RAM et, au choix de 256 Go, 512 Go ou 1 To d'espace de stockage. Résultats, le différents benchmarks que nous lui avons fait subir montrent un comportement vif et rapide qui se traduit par une utilisation fluide dans toutes les circonstances. On note aussi que la surcouche logicielle OneUI de Samsung se révèle très confortable au quotidien.
En jeu, le Z Fold5 fait également preuve d'une belle réactivité. Nous avons pu jouer très confortablement sur son grand écran à Genshin Impact sans rencontrer de problème de fluidité avec un niveau de détails moyens et jusqu'à 60 images par seconde. Contrepartie ; l'appareil chauffe un peu. Mais rien qui ne soit désagréable même sur la longueur.
Samsung Galaxy Z Fold5 : rien de nouveau en photo
Si vous cherchez un smartphone taillé pour la photo, le Z Fold5 ne sera peut-être pas votre meilleur allié. Lieux vaudra vous orienter vers le haut de gamme de la marque dans une forme plus traditionnelle, le S23 Ultra. Car le Z Fold5 reprend peu ou prou la même configuration que le Z Flod4. L'appareil embarque donc au total cinq modules photo. À l'arrière, on retrouve donc un module grand-angle de 50 Mpx (f/1,8), un module ultra grand-angle de 12 Mpx (f/2,2) et un téléobjectif x3 de 10 Mpx (f/2,4). Dans le poinçon de l'écran externe, se niche une caméra de 10 Mpx (f/2,4) et, toujours cachée derrière l'écran interne, une caméra de 4 Mpx (f/1,8). Pour le prix, on attendait une configuration plus solide, peut-être pas au niveau du S23 Ultra mais avec tout de même de plus grandes ambitions. Décevant. Même si les résultats ne sont globalement pas décevant, cela entache un peu le côté premium de l'appareil.
Sans surprise, le module grand angle donne satisfaction. De jour, on retrouve toujours la patte Samsung avec des couleurs un poil saturées qui flattent la rétine mais s'éloignent de la réalité. Les contrastes sont bien rendus et le piqué au rendez-vous. Le niveau de détails reste très correct.
Le téléobjectif permet ici un zoom optique jusqu'à 3x. Il donne d'assez bons résultats et l'on ne déplore pas une trop grosse perte dans les détails. Jusqu'à 10x, l'appareil se débrouille plutôt bien. Au-delà (le zoom put grimper à 30x), la stabilisation devient compliquée et le lissage agressif.
Le module ultra grand-angle reste dans la norme. Les images délivrées présentent toujours des couleurs un peu saturées. On constate aussi une légère perte de détails. La gestion de la déformation sur les bords demeure très acceptable.
L'ultra grand-angle est également à l'ouvre pour les photos macro avec un résultat très honorable.
Le mode portrait délivre de bons résultats. Le bokeh est particulièrement bien géré et le détourage opéré avec précision.
Le Z Fold5 dispose de deux caméras selfie. La première, placé dans le poinçon de l'écran externe se montre plus à l'aise pour délivrer des clichés très acceptables.
La seconde, masquée dans l'écran interne (au sommet de la partie droite) est plus capricieuse. Elle servira surtout pour la visioconférence.
À noter que nous avons déniché une bizarrerie. Le Galaxy Z Flip5 permet de prendre des photos selfie en profitant d'un retour vidéo sur le petit écran externe. Pratique lorsque l'on souhaite poser l'appareil sur une surface plane et l'ouvrir à 90 degrés pour se voir à l'image et effectuer le cadrage. Chose impossible sur le Z Fold5. Une fois ouvert ou à demi ouvert, l'appareil veut bien déclencher la caméra selfie mais seulement celle figurant dans l'écran interne. Impossible de basculer sur la caméra selfie de l'écran externe ni de profiter d'un retour de l'image sur ce dernier. Étrange et frustrant à la fois.
Lorsque la lumière baisse, le capteur principal du Z Fold5 ne s'en sort pas trop mal. Les détails restent présents. L'image perd un peu en contraste et en piqué mais les couleurs demeurent pêchues.
Le module ultra grand-angle est un peu plus à la peine mais réussi à capturer suffisamment de lumière pour délivrer des clichés exploitables.
Dans l'obscurité, cela devient plus difficile. Le module grand angle pousse un peu trop la lumière quand le module ultra grand-angle est dans les choux.
Samsung Galaxy Z Fold5 : une autonomie correcte pour un grand gabarit
Pas de nouveauté non plus du côté de l'autonomie. Samsung conserve pour le Z Fold5 une batterie de 4400 mAh. Durant nos tests avec PCMark, le smartphone a réclamé sa recharge après près de 16 heures d'utilisation sur le grand écran interne. C'est un score honorable et équivalent, à quelques dizaines de minutes près, à ce que propose son prédécesseur. De quoi assurer une bonne journée et demi d'utilisation voire plus si l'on n'abuse pas de l'écran interne. Pour la recharge, le Sud-Coréen ne fournit pas de chargeur (à ce prix, c'est difficile à avaler). L'appareil propose une charge 25 W seulement en filaire et 15 W sans fil. C'est un peu court et cela se traduit par la nécessité de laisser le Z Fold5 en charge pendant 1 h 30 pour passer de 0 à 100 % de batterie. Au bout d'une demi-heure, on récupère 54 % d'autonomie.
Samsung Galaxy Z Fold5 : faut-il craquer pour le pliable géant de Samsung ?
Avec le Z Fold5, on ne peut pas vraiment dire que Samsung ait repoussé les limites du concept du smartphone pliable. Il s'est simplement adapté aux technologies actuelles. On apprécie bien sûr la nouvelle charnière, élément qui représentait jusque-là le principal défaut des Galaxy Z Fold. Elle est plus rassurante. Le SoC Snapdragon 8 Gen 2 fait aussi son entrée dans l'appareil mais on n'en attendait pas moins. Reste que pour le prix demandé, on ne peut qu'être déçu. Le volet photo n'a visiblement pas été la priorité de Samsung qui s'est contenté de reprendre des éléments du précédent modèle. Idem pour la batterie et la recharge. Quant au S-Pen, le stylet, il est disponible en option (à 60 euros). Bref, Samsung peaufine son smartphone pliable pour revenir dans la course face aux constructeurs ambitieux comme Honor mais aussi Xiaomi ou Vivo qui réservent encore leurs mobiles pliants au marché chinois ou encore Google avec son Pixel Fold (malheureusement indisponible en France). Mais avec le Z Fold5, le Sud-Coréen n'innove que très peu. Ceux qui avaient craqué pour un Z Fold4 l'an passé peuvent conserver leur appareil à moins de vouloir à tout prix un modèle un peu plus véloce et, semble-t-il, moins fragile. Pour ceux qui hésitaient encore à adopter un smartphone de ce format, le Z Fold5 est un bon candidat pour se lancer... à condition de bien vouloir lâcher près de 2000 euros tout de même dans un smartphone.