Livraison gratuite Amazon : le seuil de commande passe discrètement à 35 euros en France

Amazon vient d'augmenter en toute discrétion le montant minimum d'achat pour profiter de la livraison gratuite à domicile, qui passe de 25 à 35 euros. Un moyen de pousser à la consommation ou à souscrire à l'abonnement Prime.

Mauvaise nouvelle pour les personnes ayant l'habitude de commander sur Amazon sans pour autant être abonnées à Prime ! Il existe actuellement deux moyens de profiter de la sacro-sainte livraison gratuite pour ses commandes : être abonné à Amazon Prime ou avoir un panier d'un montant minimal de 25 euros. Or, il y a quelques semaines, la plateforme de e-commerce a augmenté le seuil minimal de commande aux États-Unis. C'est désormais à notre tour de devoir mettre la main au porte-monnaie. Alors que nous devons déjà payer un supplément de 3 euros de livraison pour les commandes de livres passées en ligne depuis le 7 octobre dernier (voir notre article), le montant d'achat minimal pour bénéficier de la livraison gratuite à domicile passe désormais à 35 euros, comme l'ont remarqué nos confrères de Phonandroid. Un bon moyen d'inciter les consommateurs à opter pour l'abonnement payant, dont le tarif avait été revu à la hausse l'an dernier, à la mi-septembre, passant de 4,99 à 6,99 euros par mois et de 49,99 à 69,99 euros par an en France...

En effet, la page d'Amazon concernant les frais et délais de livraison en France métropolitaine et Monaco indique désormais que la livraison standard à domicile est gratuite pour les commandes dont le montant dépasse les 35 euros – à condition que les articles soient vendus par Amazon ou des vendeurs tiers et expédiés par la plateforme. En dessous de cette somme, des frais de port à hauteur de 2,99 euros ou 3,99 euros sont appliqués selon le type de produit.

Livraison gratuite Amazon : un seuil minimum relevé à 35 euros

La porte-parole d'Amazon, Kristina Pressentin, avait confirmé fin août que la société testait la nouvelle condition de gratuité. "Nous évaluons continuellement nos offres et procédons à des ajustements en fonction de ces évaluations", explique-t-elle à CNBC, avant de préciser que "les membres Prime continuent de bénéficier de la livraison gratuite sur plus de 300 millions d'articles, avec des dizaines de millions d'articles disponibles pour une livraison gratuite le jour même ou en une journée".

Les tests, repérés par le site EcommerceBytes, ont été effectués en toute discrétion cet été dans certaines régions des États-Unis, qui ont vu le montant plancher vient de passer à 35 dollars, contre 25 dollars auparavant. Étrangement, cela semblait s'appliquer à certains clients en fonction de leur lieu de résidence, comme si le nouveau seuil de livraison gratuite était testé de manière aléatoire par région. Une nouvelle qui a été loin de plaire aux utilisateurs concernés, qui ont reproché à Amazon non pas tant l'augmentation du prix que le manque de communication et de transparence à ce sujet. "Personne au service client ne semble rien savoir à ce sujet", déplorait un internaute sur Reddit. "J'ai demandé à quelqu'un d'examiner la question à nouveau aujourd'hui et ils ont dit que c'était une décision commerciale en raison de l'économie. Le fait est qu'il n'est pas difficile d'obtenir des marchandises d'une valeur de 35 dollars, mais cela aurait dû être annoncé. Il n'y a aucune nouvelle de cette augmentation nulle part".

Livraison gratuite Amazon : des tests menés bien trop discrètement

Ce n'est pas la première fois qu'Amazon modifie le montant minimal du panier pour pouvoir profiter de la livraison gratuite. En 2016, ce montant était passé de 35 à 49 dollars aux États-Unis. Mais face à la concurrence féroce de Walmart, le géant de l'e-commerce était finalement revenu au montant de base avant de le baisser à 25 dollars. Or, son concurrent a depuis augmenté son minimum à 35 dollars, laissant le champ libre à Amazon pour en faire de même. Il s'agit là, en plus de récolter des dollars supplémentaires sur les frais de livraison, de convaincre ses utilisateurs d'opter pour son abonnement payant Prime, mais aussi de les pousser à l'achat afin d'atteindre ce fameux palier gratuit, quitte à ajouter dans le panier des choses dont ils n'ont pas besoin et qu'ils n'avaient d'ailleurs pas prévu d'acheter.

Cette décision n'est guère surprenante et s'inscrit dans la démarche de réduction des coûts de l'entreprise. Cette dernière a en effet supprimé plus de 27 000 emplois en 2022, gelé les embauches et annulé de nombreux projets en interne. Aux États-Unis, elle a également commencé à facturer certains retours et livraisons sur les produits frais. De plus, certaines rumeurs rapportent que le géant du e-commerce travaillerait sur une offre avec publicité pour Prime Video, un peu comme ce que proposent Netflix et Disney+ (voir notre article). Un moyen de conquérir un nouveau public, avec un abonnement plus "abordable", de récolter des sous auprès des annonceurs, et de fournir une porte d'entrée pour attirer les clients vers la formule Prime, qui déclenche mine de rien chez les abonnés un "réflexe" d'achat sur la plateforme de e-commerce. Bref, ce n'est que du bénéfice pour Amazon !