OpenAI et Perplexity lancent leurs propres navigateurs Web à l'IA

OpenAI et Perplexity lancent leurs propres navigateurs Web à l'IA

Google va avoir de la concurrence ! Perplexity lance aujourd'hui Comet, son navigateur Web destiné à remplacer la navigation traditionnelle par une IA agentique. OpenAI devrait également s'engager dans la bataille prochainement.

Le lancement de ChatGPT fin 2022 a complètement bouleversé le secteur de la technologie. Toutes les entreprises misent sur elle pour gagner en popularité et l'intègrent dans leurs appareils et leurs services. Microsoft a été le premier à entrer dans la danse avec Bing Chat, puis avec Microsoft Copilot, tandis que Google se jetait lui aussi à corps perdu dans la bataille avec Gemini, intégré dans absolument tout son écosystème (Gmail, Search, etc.). Tous deux ont bien évidemment été incorporés dans les navigateurs Web de leurs entreprises respectives.

Forcément, les autres acteurs de la tech n'allaient pas rester sur la touche ! Aussi, The Browser Company a lancé il y a peu Dia, son propre navigateur Web intégrant de l'IA, tandis qu'Apple se préparerait à intégrer des moteurs de recherche IA dans Safari. Mais les menaces les plus sérieuses pour Google et son hégémonie viennent indiscutablement de Perplexity et d'OpenAI. S'ils proposent déjà tous les deux des moteurs de recherche, ils se lancent cette fois-ci dans le secteur des navigateurs Web.

En février dernier, Perplexity annonçait la venue prochaine de Comet, qui intègre des fonctions d'IA directement dans son interface utilisateur. L'outil fait aujourd'hui ses grands débuts pour un nombre limité d'utilisateurs. Quelques heures après son lancement, Reuters rapportait des rumeurs selon lesquelles le navigateur d'OpenAI pourrait être lancé dans les semaines à venir. Il s'agit de remplacer la navigation traditionnelle par une IA agentique capable de penser et d'agir au nom des utilisateurs. Une véritable déclaration de guerre envers Google !

Perplexity Comet : un navigateur Web pas comme les autres

Commençons par Comet. Celui-ci utilise le moteur Chromium, ce qui fait qu'il est relativement similaire aux navigateurs connus comme Chrome ou Edge, donc compatible avec les standards Web courants et extensible grâce aux extensions Chrome. Comet permet aux utilisateurs de poser des questions, d'effectuer des tâches et de mener des recherches dans une interface unique et unifiée.

En plus des fonctions classiques d'un navigateur Web, Comet peut compter sur l'IA pour reconnaître automatiquement les pages Web. Il peut ainsi les évaluer ou les synthétiser, et répondre à toutes les questions en lien avec la page sur laquelle on se trouve. Cela peut être à propos d'une vidéo YouTube, d'un message posté sur un réseau social ou d'un article de presse.

Mais, surtout, Comet fait office d'agent IA et peut donc être utilisé pour réaliser des actions complexes. Ainsi, il lui est possible d'organiser une réunion ou de rédiger un e-mail à partir de la page Web ouverte, ou de lui demander d'effectuer un achat. On peut même lui demander de vérifier si un produit vu sur un site d'e-commerce peut être livré plus rapidement en passant par un autre site.

Pour effectuer toutes ces actions, Comet doit toutefois accéder aux données personnelles de l'utilisateur, comme son profil Google et toutes les autorisations qui vont avec (Gmail, Google Agenda...). Cependant, selon Reuters, ces données personnelles sont toutefois uniquement stockées localement et ne sont pas utilisées pour entraîner des modèles d'IA. Un parti-pris susceptible de plaire aux utilisateurs soucieux de leur vie privée.

© Alexey Shabanov

Pour l'instant, Comet n'est accessible qu'aux abonnés de Perplexity Max, l'abonnement à 200 $ par mois, mais ce n'est que temporaire – cela limiterait grandement le nombre d'utilisateurs sinon. Il est également possible de s'inscrire sur une liste d'attente. Les abonnés Pro pourront accéder prochainement à Comet avant son ouverture à tous.

Navigateur d'OpenAI : un sérieux concurrent pour Google Chrome ?

D'après les informations de Reuters, OpenAI devrait adopter une approche similaire avec son futur navigateur Web. L'entreprise a constaté que, lorsqu'ils utilisent ChatGPT, les internautes finissent cependant par aller vérifier les informations obtenues sur Google – cela vaut mieux, étant donné le risque d'hallucination. Aussi, elle désire faire comme les GAFAM, à savoir créer un écosystème fermé dont les utilisateurs n'auront pas besoin de sortir. C'est pourquoi elle aurait décidé de développer un navigateur plutôt qu'une simple extension.

Le navigateur d'OpenAI serait conçu pour conserver certaines interactions des utilisateurs dans une interface de chat native de type ChatGPT au lieu de cliquer sur des sites Web. Là encore, les agents IA pourraient agir au nom des utilisateurs – par exemple, en faisant des réservations ou en remplissant des formulaires directement sur les sites Web. Le tout lui donnerait alors un accès direct aux précieuses données personnelles, si convoitées par Google. S'il est adopté par les 500 millions d'utilisateurs actifs hebdomadaires de ChatGPT, le navigateur d'OpenAI pourrait faire beaucoup de mal à Chrome et à ses 3 milliards d'utilisateurs, et plus particulièrement à l'activité publicitaire de la firme de Mountain View.