HP All-in Plan : un service de location d'imprimante qui intrigue
HP innove en proposant un service de location d'imprimantes. Moyennement un abonnement mensuel, il permet de louer différents modèles avec l'encre nécessaire à un volume de pages. Un nouveau modèle économique qui pose problème.
De nos jours, la tendance tend de plus en plus à la location, et non plus à l'achat. Que ce soit pour les films avec les SVOD, les jeux vidéo avec le cloud gaming, la musique avec le streaming audio, et même les smartphones, nous payons désormais des abonnements pour avoir accès à une multitude de contenu ou d'appareils. Un moyen d'être toujours au top des tendances tout en payant moins cher que si on achetait à l'unité – ou du moins c'est l'impression que nous avons. C'est au tour de HP de tenter sa chance avec son nouveau service HP All-In Plan. Le slogan ? "Ne possédez plus jamais d'imprimantes". Il promet une imprimante en location, une quantité définie de pages imprimées par mois et l'envoi d'encre, le tout pour un abonnement mensuel. Une initiative promettant facilité et souplesse, destinée à alléger le processus d'impression pour les familles et PME, mais qui est déjà controversée, car elle impose une connexion Internet permanente et un contrat de plusieurs années.
Location d'imprimante HP : un abonnement controversé
Les offres vont de 6,99 $ pour un modèle HP Envy et 20 pages par mois, à 35,99 $ pour l'HP OfficeJet Pro avec 700 pages. En plus de la location de l'appareil et de l'impression mensuelle, le constructeur s'engage à envoyer des recharges d'encre dès que l'utilisateur en aura besoin et propose une prise en charge sept jours sur sept des éventuels problèmes techniques, un dépannage en 24 heures et la possibilité de changer de modèle d'imprimantes au bout de deux ans. Un moyen de régler les inévitables "problèmes techniques" et de permettre à chacun et chacune "d'imprimer sans soucis, sans jamais plus avoir à racheter une cartouche ou une imprimante". Mais derrière ces belles promesses se trouve un couac...
En promettant des recharges d'encre toujours à temps et un support technique omniprésent, HP exclut néanmoins de l'abonnement la réparation et le remplacement de pièces – ne parlons pas de l'exclusion de couverture en cas d'utilisation de cartouches et autres consommables non officiels ou de dépassement du forfait. Des frais d'annulation allant de 60 à 270 $ seront également facturés à toute personne qui annulerait son abonnement avant la fin de l'engagement de deux ans. Mais le plus gros inconvénient réside dans l'obligation pour les abonnés de maintenir leurs imprimantes connectées à Internet. Un détail qui peut paraître anodin, mais qui soulève un gros problème de sécurité et de confidentialité.
En effet, les vulnérabilités peuvent permettre à des cybercriminels de prendre le contrôle des appareils pour voler des informations sensibles ou de s'infiltrer dans les réseaux auxquels ces imprimantes sont connectées. HP justifie cette connexion constante par la nécessité de surveiller des éléments liés à l'abonnement, comme le statut des cartouches d'encre et le comptage des pages, mais aussi pour "prévenir l'utilisation non autorisée de votre compte". Autre problème : le constructeur en profitera pour collecter tout un tas d'informations personnelles, comme l'appareil et le logiciel utilisés pour lancer l'impression, le format de documents imprimés (PDF, JPG, DOCX, etc.) et toutes autres métriques que HP jugera pertinentes pour la bonne tenue du service. Ces informations pourront ensuite être transférées à des partenaires afin de proposer de la publicité ciblée et construire un profil utilisateur. Pour l'instant, HP All-in Plan est disponible uniquement aux États-Unis, sans rien dire sur un éventuel dépliement dans d'autres pays.
Reste à voir si cette initiative sera bien accueillie par les utilisateurs ou si elle ternira l'image du constructeur, déjà confronté à de nombreuses critiques et à des actions en justice liées à ses pratiques commerciales – on pense notamment à l'obligation d'utiliser des cartouches d'encre de la marque, HP ayant bloqué par le biais d'une mise à jour les autres cartouches compatibles (voir notre article). Une manœuvre destinée à monopoliser le marché des consommables et à maximiser les profits. Notons que, bien que le fabricant promeuve l'aspect écologique de son service d'abonnement en assurant recycler les imprimantes et les cartouches, la mise en avant du renouvellement tous les deux ans des appareils comme argument commercial pourrait, au contraire, contribuer à une augmentation des déchets électroniques, en incitant les utilisateurs à changer régulièrement d'appareils au lieu de chercher à les utiliser de façon pérenne. Bref, pas sûr que ce nouvel modèle économique séduise malgré son originalité.