La fin de l'IPTV pirate ? Les services de streaming sportif sont bannis des moteurs de recherche
La justice française vient d'autoriser la Ligue de Football Professionnel à agir préventivement contre les sites de streaming illégal. Les services d'IPTV sportif seront déréférencés par Google et Bing dès leur identification.
Le streaming illégal des compétitions sportives – et plus particulièrement des matchs de football – s'est transformé en phénomène de masse ces dernières années. Face à la flambée des tarifs des plateformes et des chaînes spécialisées – DAZN en tête –, de plus en plus de supporters se sont tournés vers des services IPTV (Internet Protocol Television) pirates promettant un accès quasi illimité aux contenus payants pour une cinquantaine d'euros par an. Résultat : le streaming illégal de football est devenu un véritable sport national, notamment en France, malgré les efforts répétés des diffuseurs pour freiner une pratique qui grignote sérieusement leurs revenus.
Mais la guerre contre l'IPTV illégale vient de connaître un tournant majeur en France. Le tribunal judiciaire de Paris a ordonné le déréférencement de plusieurs sites de streaming et d'IPTV diffusant illégalement la Ligue 1 et la Ligue 2 par le biais de Google et de Bing. Mieux encore, La Ligue de Football Professionnel (LFP) a obtenu le droit de saisir l'Arcom en cours de saison pour faire obtenir le déférencement sur les deux moteurs de recherche les nouveaux sites frauduleux identifiés. Plus besoin d'attendre que ces derniers prolifèrent ! C'est la première fois en France qu'une injonction préventive contre les acteurs illégaux est prononcée.
Fin de l'IPTV : les sites de streaming illégaux bannis d'office
"Le Président du Tribunal judiciaire de Paris a ordonné le déréférencement par les moteurs de recherche Google et Bing de sites de streaming illégal et de services IPTV diffusant sans droit les matchs de Ligue 1 McDonald's et de Ligue 2 BKT", se réjouit la LFP dans un communiqué. Une fois déréférencés, les sites concernés n'apparaitront plus dans les résultats des moteurs de recherche. Un décision qui survient en complément des mesures de blocage ordonnées dans le cadre des décisions obtenues en juillet dernier contre les fournisseurs d'accès à Internet et les services de DNS alternatifs (voir notre article). La LFP espère que la combinaison de tous ces outils va permettre de complexifier sérieusement l'accès aux services de streaming pirates.
Ce succès judiciaire s'inscrit dans une tentative plus large de reconquérir le public avec l'offre officielle Ligue 1+, lancée en août dernier et destinée à mettre fin à des années d'instabilité au niveau de la diffusion des matchs. Et le succès semble au rendez-vous puisque, un mois après son démarrage, la plateforme revendique déjà plus d'un million d'abonnés. Une victoire due à un tarif attractif : 14,99 € par mois avec un engagement de douze mois, avec même une promotion de lancement à 9,99 € par mois pendant trois mois pour ceux qui s'inscrivaient avant le 31 août. Et c'est sans compter sur l'autorisation du partage de compte ! À terme, la LFP espère obtenir entre 2 et 2,5 millions d'abonnés et faire monter petit à petit le prix de l'offre vers 19 € pour générer jusqu'à 350 millions d'euros de revenus annuels pour les clubs.
