M6+ : le nouveau service de streaming gratuit arrivera au printemps

M6+ : le nouveau service de streaming gratuit arrivera au printemps

Le groupe de télévision M6 vient de présenter son tout nouveau service de streaming vidéo gratuit : M6+. Entièrement financé par la publicité, il remplacera la plateforme 6play en mai et viendra directement concurrencer TF1+.

Le monde du streaming vidéo se prépare à accueillir un petit nouveau ! Alors que, après l'arrêt de la plateforme Salto qu'elle co-gérait avec M6 et France Télévisions, TF1 a lancé son propre SVOD, baptisé TF1+  (voir notre article), son grand rival de toujours s'apprête à en faire de même ! M6 – qui regroupe les chaînes TV M6, W9, 6ter, Paris Première, Téva, Série Club, mais aussi Gulli, Canal J, TiJi, MCM, MCM Top et RFM TV, les stations de radio RTL, RTL2 et Fun Radio, des sociétés de production, de distribution de cinéma et de télévision, une régie publicitaire, des sites Web, des sociétés d'édition musicale et de production de spectacles… – s'apprête à en faire de même. La nouvelle avait été annoncée en février dernier par le biais de Nicolas de Tavernost, son actuel PDG, dans une interview au Figaro. Ce dernier avait également profité de l'occasion pour annoncer son départ des commandes de la chaîne – il sera remplacé par David Larramendy, actuel dirigeant du département Publicité, à partir d'avril. Baptisée M6+ – si on avait un doute, voici la preuve qu'il s'agit vraiment de concurrencer TF1 ! –, elle va remplacer l'actuelle plateforme de replay 6play "avant l'Euro de football 2024", qui doit commencer le 14 juin prochain, selon les informations communiquées par le groupe audiovisuel. En prime : un moteur de recherche dopé à l'IA qui devrait séduire les téléspectateurs. Un atout pour se démarquer de la concurrence !

M6+ : une plateforme de streaming financée par la publicité

On sait d'ores et déjà que M6+ sera un service de SVOD entièrement gratuit, financé par la publicité. Il proposera une formule payante à 4,99 euros – l'abonnement TF1+ Premium est à 5,99 euros par mois ou 59,99 euros par an – permettant de supprimer les publicités, de pouvoir télécharger les contenus et de profiter des avant-premières. Le catalogue de programmes va être multiplié par deux par rapport à ce que l'on connaît avec 6play, atteignant 30 000 heures de contenu – soit deux fois plus que TF1+.

"On va doubler notre catalogue de programmes, avec plus de 300 films de cinéma par an (des blockbusters mais aussi des grandes sagas), avec 300 séries américaines cultes ou provenant de plateformes payantes et que nous rendons gratuites (par exemple The Marvelous Mrs Maisel), avec des séries réalité puisque nous avons signé un partenariat avec NBC-Universal ( Les Kardashian ou Real Housewives), sans oublier l'offre jeunesse avec 250 marques principalement d'animation. Mais aussi des documentaires à l'image de Balance tes réseaux ou Life to the limit", explique Guillaume Charles, membre du directoire en charge des programmes et des contenus, à Ouest France.

© M6

Pour se démarquer, le groupe M6 compte par ailleurs mettre en avant ses podcasts sur la plateforme, dont des contenus exclusifs là encore. On pourra ainsi retrouver, uniquement sur M6+, un spin-off de l'émission Les Traîtres avec des influenceurs, un reboot de la téléréalité Qui veut épouser mon fils ? ou encore MMA Academy, où sont formés de jeunes combattants. Et c'est sans compter le JT hebdomadaire "décalé" de six minutes assuré par le site satirique Le Gorafi. Bonne nouvelle en plus, M6 vient de récupérer les droits de diffusion de la Coupe du monde 2026. Il diffusera donc tous les matchs en clair de la compétition, qui se déroulera en Amérique du Nord (États-Unis, Canada et Mexique).

M6+ : une fonction de recherche innovante avec l'IA

Par rapport à 6play, M6+ va proposer des fonctions bien plus attrayantes, y compris pour les comptes gratuits. Ainsi, il sera possible de profiter des replays pendant au moins trente jours après leur diffusion, contre environ une semaine actuellement. Il sera également possible de caster et de regarder des contenus en HD gratuitement, alors qu'il s'agit d'une fonction payante sur 6play, de même que posséder plusieurs profils sur un même compte.

Quelques mois après son lancement, M6+ proposera un moteur de recherche ayant recours à l'intelligence artificielle générative. "On pourra par exemple lui demander un dessin animé de moins de vingt minutes pour un enfant de sept ans ou encore de retrouver la scène où Loïs et Clark s'embrassent", explique Guillaume Charles. "Ce sera une première mondiale." Autre exemple : il suffira d'écrire : "Je veux regarder un film qui dure moins d'1 h 30 avec ma fille de sept ans" pour que l'algorithme fournisse une recommandation. Bluffant !

Le SVOD sera également doté d'un outil de "fan expérience", qui permettra d'"afficher sur l'écran tout un tas de données statistiques", lors de la diffusion de compétitions sportives ou des télé-crochets. "Nous voulons rendre M6+ plus social, avec notamment des vidéos verticales ou encore des interactions sur les programmes de flux via les réseaux sociaux", résume-t-il.

M6+ : les objectifs ambitieux du groupe audiovisuel

"Nos objectifs sont clairs : doubler a minima la consommation sur la plateforme avec 1 milliard d'heures consommées et tripler les revenus streaming pour atteindre 200 millions d'euros à horizon 2028", expliquait Nicolas de Tavernost en février. Le groupe vise donc 1 milliard d'heures consommées en streaming et des revenus atteignant 200 millions d'euros dans ce secteur d'ici 2028. Des objectifs ambitieux, surtout sur un marché largement occupé par les géants américains, qui continuent d'arriver dans nos contrées, et déjà investi par TF1. M6 a décidé de se lancer dans le streaming car elle a remarqué une hausse du replay. En 2023, sur 9,4 milliards d'heures de programme du groupe M6 consommées, 500 millions l'ont été en replay. Mais ce choix correspond aussi à une baisse des recettes publicitaires télévisées et à une hausse du même marché sur la vidéo en ligne.

Nouvelle incarnation du concept de la FAST TV – en bon français, "télévision gratuite en streaming financée par la publicité" (voir notre article) –, le modèle économique de M6+ est très différent de l'offre des grandes plateformes américaines comme Netflix, Disney+ ou Prime Video, qui proposent uniquement des abonnements payants. Et il pourrait bien séduire de nombreux utilisateurs, qui ne veulent plus de la télévision linéaire à l'ancienne, avec ses horaires imposés, mais qui ne souhaitent pas pour autant dépenser plusieurs centaines d'euros par an dans les plateformes de streaming payantes. Sans compter que ces dernières intègrent désormais de la publicité dans leurs offres les moins chères, comme en témoignent les nouveaux abonnements Netflix et Disney+ – et bientôt Amazon Prime Video. Les catalogues feront la différence. Et les consommateurs trancheront.